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Les élus de banlieue dénoncent le désintérêt de l'Etat
Les élus de banlieue dénoncent le désintérêt de l'Etat
LE MONDE | 06.10.08 | Extrait
Les banlieues populaires sont-elles encore une priorité pour les pouvoirs publics ? Trois ans après les émeutes de l'automne 2005, les élus de banlieue ont le sentiment d'être à nouveau abandonnés par l'Etat. Une série de décisions ou d'inflexions dans la politique gouvernementale témoignent, à leurs yeux, d'un désintérêt croissant pour les quartiers sensibles. "Le gouvernement ne se rend pas compte de la situation sociale des banlieues", se désolent Claude Dilain, maire (PS) de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), et Pierre Cardo, maire (UMP) de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), président et vice-président de l'association Ville et banlieue.
SANDOUVILLE (AFP), extrait - Entre deux réunions sur la crise financière, Nicolas Sarkozy s'est imposé lundi une parenthèse brève et agitée à l'usine Renault de Sandouville pour tenter d'en rassurer les salariés, en colère après l'annonce de la suppression d'un quart de leurs effectifs.
D'ordinaire très friand de visites d'ateliers et d'échanges sur le vif avec les représentants de "la France qui se lève tôt", le chef de l'Etat s'est contenté d'une discussion avec des représentants syndicaux et le PDG de Renault Carlos Ghosn, avant de remettre illico le cap sur l'Elysée et une réunion avec les banquiers et assureurs.
Car à l'inverse de ses rencontres habituelles avec les "cols bleus", Nicolas Sarkozy a débarqué lundi matin dans une usine en grève et en état de siège, encerclée par d'imposants effectifs de gendarmes mobiles.
Deux heures avant son arrivée, quelque 300 grévistes encadrés de près par la CGT ont manifesté dans l'usine aux cris de "Sarkozy, t'es foutu les Renault sont dans le rue". Une centaine d'autres qui souhaitaient interpeller le président ont été repoussés sans ménagement dans leurs ateliers.
"Je n'ai jamais vu la police rentrer dans l'usine depuis qu'elle existe, même en 68, c'est une honte", s'est étranglé le délégué CGT Lionel Lepage, "on cherche à provoquer des incidents". "Ici c'est la France qui se lève tôt, dont Sarko disait qu'il l'aimait bien", a renchéri son collègue Nicolas Guermonprez, "vous voyez comment il les respecte !"
Pour éviter tout incident, Nicolas Sarkozy a donc renoncé à déambuler sur les chaînes de montage et a réservé ses annonces à la presse, à bonne distance de la colère des salariés.