« Manifestation de magistrats et avocats au palais de justice de Paris | Justice : les avocats avec les magistrats » |
Le SNJ demande l'arrêt de l'émission « Les Infiltrés »
PARIS (AFP) — Le syndicat de journalistes SNJ de France 2 demande mercredi dans un communiqué l'arrêt de l'émission "Les infiltrés", dont le principe consiste à envoyer un journaliste incognito sur un lieu d'enquête pour mieux l'observer.
Le syndicat réagissait ainsi à la polémique déclenchée par le premier numéro du magazine, dans lequel les journalistes de France 2 ont filmé en caméra caché les abus dont sont victimes les résidents d'une maison de retraite.
Tout en reconnaissant qu'"il est possible de recueillir des informations par des moyens détournés quand il n'y a aucune possibilité de faire autrement", le syndicat estime qu'il ne peut s'agir que d'"exceptions".
"Bâtir un concept d'émission sur des exceptions est à la fois dangereux et choquant", écrit le SNJ.
Le syndicat souligne notamment que "de nombreux contentieux peuvent surgir du fait que les personnes mises en cause, même +floutées+ peuvent être reconnues dans leur entreprise, leur entourage et ainsi se retrouver dans des situations très préjudiciables".
"Pour toutes ces raisons, le SNJ demande à la direction de France 2 de cesser ces émissions", conclut le communiqué.
Le Synerpa (syndicat national de maisons de retraite privées) s'est insurgé mardi contre les "dérives journalistiques tendant à faire croire que les pratiques de maltraitance sont une généralité dans les maisons de retraite", à propos de l'émission "Les infiltrés" (France 2).
L'émission, qui doit être diffusée mercredi à 22H35, est consacrée à la maltraitance en maisons de retraite et présente en caméra cachée des images de "maltraitance passive", telles celles de soignants qui brusquent les résidents et menacent de les attacher, des personnes âgées laissées nues dans leur chambre, d'autres qui n'ont pas reçu de soin depuis deux semaines, ou encore abandonnés devant la télévision.
"La maltraitance existe, certes, nous le savons et nous la condamnons au quotidien", réagit le Synerpa dans un communiqué, "mais il est important de rappeler les efforts importants entrepris depuis plus de dix ans par les professionnels, afin que les ratios d'encadrement soient améliorés, le personnel formé et les pratiques de soins encadrées".