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Manifestation de magistrats et avocats au palais de justice de Paris
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Ouest-France(.fr), jeudi 23 octobre 2008
Magistrats et avocats dénoncent la politique de Rachida Dati
Magistrats et avocats se sont rassemblés en début d’après-midi dans plusieurs villes de France, dont Paris, pour protester contre la politique menée par Rachida Dati.
Nantes : 150 professionnels de la justice en colère
Avranches : magistrats, personnels et avocats en colère
Caen : grogne contre la politique répressive du Garde des Sceaux
Rennes : environ 200 professionnels de la justice rassemblés
« Respect pour la justice », « justice bafouée, démocratie en danger », tels étaient les slogans apparaissant sur les affichettes et banderoles déployées.
A l'origine de la journée d'actions, figure la convocation, tard dans la nuit, de magistrats ayant eu en charge le dossier d'incarcération d'un mineur, qui s'est suicidé à la prison de Metz-Queuleu le 6 octobre.
« Nous vivons une situation dangereuse. Ce sont nos libertés et nos droits qui sont en cause », explique Christian Charrière-Bournazel, le bâtonnier de Paris. « Un magistrat ne peut pas rendre une décision sereinement s'il s'expose à des convocations nocturnes ou à être livré en pâture à l'opinion », poursuit Paul-Albert Iweins, président du conseil national des barreaux (CNB).
Cette manifestation était organisée dans le cadre de la journée d'action lancée par l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) et le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) pour protester contre la politique du « tout sécuritaire » de Rachida Dati.
Manifestation de magistrats et avocats
Source : AFP, 23/10/2008 | Mise à jour : 15:08
Plusieurs centaines de magistrats français, rejoints par des avocats, se sont rassemblés à Paris, dans le cadre d'une journée d'action contre la politique de la ministre de la Justice Rachida Dati, qu'ils accusent notamment d'atteinte à leur indépendance.
Robes noires et robes rouges se pressaient sur les marches du palais de justice de Paris, sous des banderoles et affichettes demandant "respect pour la justice" ou clamant "justice bafouée, démocratie en danger". "Le ras-le-bol de la justice dépasse les clivages politiques et syndicaux", soulignait Daniel Fontanaud, conseiller à la cour d'appel de Paris, parlant d'une "justice délaissée, malgré les efforts de communication d'une ministre qui est très loin des réalités du monde judiciaire".
Les deux principaux syndicats de magistrats, l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) et le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) ont appelé à cette journée d'action pour protester contre la politique du "tout sécuritaire" de Rachida Dati. Depuis sa nomination en mai 2007, la ministre entretient des relations difficiles avec le monde judiciaire et les syndicats l'accusent de multiples "reprises en main".
Le suicide, le 6 octobre, d'un adolescent à la prison de Metz-Queuleu (est) a servi d'élément déclencheur à la mobilisation: Mme Dati avait diligenté une enquête interne avec des auditions tard dans la nuit, des magistrats en charge de l'incarcération du mineur. Jeudi, un détenu de 37 ans qui s'était pendu dans sa cellule de la prison d'Arras (nord), est décédé, portant à six le nombre de suicides survenus dans les prisons françaises depuis le début du mois. Depuis le début de l'année, 92 suicides ont eu lieu dans les prisons françaises.
Les magistrats ont reçu jeudi le soutien de l'ensemble des professions judiciaires, des greffiers jusqu'aux surveillants de prison. Ces derniers, qui dénoncent la "situation alarmante" de leurs conditions de travail dans des prisons surpeuplées, avaient appelé à un blocage des établissements pénitentiaires. Mercredi, ils ont levé cet appel après avoir reçu des "engagements fermes" de la part de Rachida Dati sur des créations d'emplois.