« Maltraitance : l'AD-PA demande « une analyse sérieuse de la situation » ? | Manifestation de magistrats et avocats au palais de justice de Paris » |
Petrella : la France a « rassuré » l'Italie
Petrella : la France a "rassuré" l'Italie
Source : AFP, 23/10/2008 | Mise à jour : 16:37
Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini a relevé que la France a "rassuré" l'Italie sur le caractère "exceptionnel" de la mesure de clémence accordée à l'ex-brigadiste Marina Petrella et que le cas "ne se répétera pas".
Les magistrats n'en peuvent plus des "oukases" de la chancellerie
LEMONDE.FR | 23.10.08 | 19h29 • Mis à jour le 23.10.08 | 19h37, extrait
Ce sont des magistrats remontés qui s'étaient réunis, jeudi 23 octobre, devant le Palais de justice de Paris. Ils étaient environ 300 magistrats, avocats, personnels de justice, soudés dans la même manifestation. Interrogés sur les raisons de leur mobilisation, ils évoquent leur condition de travail et les relations difficiles avec leur ministre de tutelle, Rachida Dati.
Florence Feuillebois, avocate, témoigne : "La politique qui est menée aujourd'hui ne se donne pas les moyens d'une justice décente. Les délais de procédure sont prohibitifs. Personnellement, je travaille beaucoup avec les prud'hommes. Il faut attendre un an et demi ou deux pour pouvoir plaider et six mois pour obtenir la décision. Ce n'est pas normal. Les moyens investis sont ridicules et le traitement des justiciables scandaleux. Nous sommes parfois obligés de plaider dans des salles d'audience dignes d'un pays africain. Il n'y a pas suffisamment de salles et pas suffisamment de magistrats." "Il n'y a pas assez de greffiers, le travail quotidien des magistrats relève de plus en plus du travail de bureau. Il y a un manque de moyens chronique et ça ne va pas aller en s'améliorant. On ne peut pas prétendre avoir une justice de qualité sans argent", estime aussi Annie Baland, juge à la cour d'appel de Paris.
Dati comprend les «états d'âme» des magistrats
23/10/2008 | Mise à jour : 14:26 | Commentaires 65, puis une mise à jour...
Fronde judiciaire contre Dati
lefigaro.fr, 23/10/2008 | Mise à jour : 19:12 | Commentaires 73
Magistrats, avocats et profession de justice se sont unis pour protester contre les «attaques» de la Garde des Sceaux, qu'ils accusent de ne pas respecter leur indépendance.
Sale temps pour Rachida Dati, confrontée jeudi au deuxième grand mouvement social du monde judiciaire en deux ans. Magistrats, avocats et professions de justice se sont mobilisés toute la journée jeudi pour exprimer leur «raz-le-bol» face à la politique menée par leur ministre de tutelle. A Paris, Lyon, Dijon, Toulouse, Lille, Nantes, Rennes, Marseille, Grenoble ou Metz... dans tous les tribunaux, les juges ont fait entendre leur mécontentement : rassemblement sur les marches, lecture de motions avant l'ouverture des débats, retard, voire renvoi d'audiences comme à Albi.
Fait rare, les deux principaux syndicats de magistrats, l'Union Syndicale des Magistrats (USM, majoritaire) et le Syndicat de la Magistrature (SM, orienté à gauche), ont fait front commun contre leur ministre. A l'origine de la grogne, la convocation, en pleine nuit, de magistrats qui avaient en charge l'incarcération d'un mineur qui s'était suicidé en prison le 6 octobre dernier.
Les magistrats disent refuser de devenir les «boucs émissaires» d'une politique du «tout carcéral» et du «tout sécuritaire» prôné selon eux par la ministre. Rachida Dati a multiplié les convocations de procureurs ou de juges trop critiques à son égard ou dont les statistiques d'application des peines plancher ne sont pas assez élevées et critique publiquement certains magistrats. Les syndicats parlent de «pressions», voire de mutations forcées, et rappellent aussi qu'il y a eu pas moins de 14 départs au sein du cabinet de Rachida Dati en moins de deux ans.
Une ministre populaire, mais mal aimée du monde judiciaire
Décidés à se défendre face à ces «attaques contre l'indépendance» de la justice, juges et avocats ont le soutien des surveillants de prison, qui ont annulé leur participation au mouvement après une négociation de dernière minute avec la Garde des Sceaux, à qui ils reprochent l'état déplorable des prisons françaises, insalubres et surpeuplées.
Face à cette hostilité croissante, Rachida Dati a choisi l'arme de la communication. Ministre parmi les plus populaires du gouvernement, elle a fait 15% d'audience, deux points d'audimat de mieux que François Fillon lors de son passage la semaine dernière à «A vous de Juger» sur France 2. Mais jouer l'opinion contre les juges ne plaît pas à ces derniers, qui multiplient les gestes de défiance à son égard.
Lundi, Rachida Dati a été boudée par les magistrats lors d'une visite à Metz. Mercredi, la Garde des Sceaux a été accueillie par des sifflets à l'Ecole nationale de la magistrature. Elle a tenu bon, expliquant comprendre que «les magistrats ont des états d'âme parce qu'ils veulent être reconnus, entendus». Quant à l'accusation de ne faire que du répressif, Rachida Dati répond qu'il faut «que la délinquance soit réprimée» et rappelle que l'insécurité ressentie par les Français a amené, en 2002, «le Front National au deuxième tour» de la présidentielle.
Prenant sa défense, le député UMP parisien Philippe Goujon a par ailleurs dénoncé ce mouvement «excessif» de juges qui «sont en train de contester les lois qu'ils ont pour mission d'appliquer». Son collègue Nouveau Centre de Loire-Atlantique, Michel Hunault, a lui fustigé «une campagne sans précédent orchestrée contre la personne même de Rachida Dati».