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Jugée pour avoir organisé la fugue de ses enfants en Italie
PROCES.
Jugée pour avoir organisé la fugue de ses enfants en Italie
leparisien.fr | 10.11.2008, 07h00
Une mère comparaît à partir d’aujourd’hui à Meaux pour avoir organisé, avec sa soeur, la fuite de ses enfants vers l’Italie. Séparée de son mari, elle ne supportait pas que son fils et sa fille aient été placés dans un foyer. Elle risque trois ans de prison.
LE TRIBUNAL correctionnel de Meaux (Seine-et-Marne) se plongera cet après-midi dans un douloureux dossier, où les enfants apparaissent victimes d’une séparation qui dégénère. Brigitte Nagy et sa soeur Véronique sont jugées pour « soustraction d’enfants ». En décembre 2006, elles ont organisé la fugue de Cassandra, 9 ans, et Vincent, 11 ans, les enfants de Brigitte, placés au foyer de l’enfance de Meaux. Quatre jours plus tard, la police retrouvait leur trace dans un couvent à Rome, en compagnie de leur tante, Véronique.
Brigitte Nagy n’a pas supporté que la juge aux affaires familiales lui retire la garde de Cassandra et de Vincent, pour « carence éducative », au mois de septembre 2006. Elle est allée plusieurs fois discuter avec Vincent, à la sortie du collège, pour préparer leur fuite. Ce samedi 16 décembre après-midi, les enfants ont quitté le foyer pour rejoindre leur mère et leur tante, qui les attendaient en voiture à proximité. Le soir même, Véronique partait en train, avec ses neveux, direction Rome.
« Je voulais que la pape serve d’intermédiaire entre la justice et moi »
Au lendemain de sa garde à vue, Brigitte, les joues creuses, pâle et tremblante, nous confiait : « Mon dossier auprès de la justice est très négatif. Le père des enfants veut me faire passer pour folle, les témoignages m’accusent de cacher un côté mystique, d’être collée à mes enfants. Mon seul recours était le pape. Ma soeur Véronique m’a dit qu’il pouvait nous accorder une audience. Je voulais qu’il serve d’intermédiaire entre la justice et moi. »
Un acte de désespoir qui assombrit un peu plus un dossier déjà lourd. Brigitte refusait en effet de se soumettre à l’expertise psychiatrique et à l’enquête sociale réclamée par le juge des enfants. Elle ne respectait pas les week-ends de garde avec le père. Un an plus tôt, Brigitte a déposé plainte contre lui, le soupçonnant d’attouchements sexuels sur leur fille. L’affaire s’était conclue par un non-lieu. A partir de ce moment, les relations se sont encore dégradées.
Brigitte et sa soeur, très pratiquantes, fréquentent les Légionnaires du Christ, une congrégation « missionnaire de la foi et de la morale catholique » reconnue par le pape. Cassandra et Vincent sont élevés dans la foi, vont à la messe tous les dimanches et prient chaque soir. « Leur père ne voulait pas qu’ils aillent à la messe », proteste Brigitte, qui ne supporte pas d’être qualifiée de mauvaise mère empêchant ses enfants d’évoluer sereinement. « Je conduis Cassandra deux fois par semaine chez un orthophoniste, elle et Vincent étaient inscrits au foot. »
« Quand je leur téléphonais, au foyer, ils me réclamaient. Je voulais les protéger. »
Brigitte et son mari sont pourtant séparés depuis dix ans. Elle vit durant plusieurs années dans un pavillon, à Pontault-Combault (Seine-et-Marne), avec ses trois enfants. L’aîné, âgé de 15 ans, est parti vivre chez son père peu avant le placement de Cassandra et Vincent. Butée, Brigitte refuse de signer l’ordonnance de placement en foyer, le 7 octobre 2006. « Cela signifiait pour moi un abandon. Ce n’était pas mon choix. Quand je leur téléphonais, au foyer, ils me réclamaient. Avec cette fugue, je voulais les protéger. » Un geste qui lui fait encourir aujourd’hui trois ans de prison.
Un infanticide jugé mercredi à Cergy
leparisien.fr | 10.11.2008, 08h25
Une jeune femme qui avait accouché dans ses toilettes, ayant fait un déni de grossesse, et a reconnu avoir tué son nouveau-né de peur d'être mise au ban de sa famille, est jugée mercredi et jeudi devant les assises du Val-d'Oise.
Agée de 20 ans au moment des faits qui se sont déroulés le 13 septembre 2005 à Persan (Val-d'Oise), la jeune femme célibataire, issue d'une famille musulmane pratiquante, comparaît libre pour meurtre sur mineur de moins de 15 ans. Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Après avoir ressenti des maux de ventre le soir avant de se coucher, la jeune femme, dont personne ne savait qu'elle était enceinte, s'était rendue dans les toilettes de l'appartement familial où elle avait accouché en cachette.
«Lorsque je fais le film en arrière, j'ai voulu me convaincre et m'auto-convaincre que je n'étais pas enceinte», a affirmé l'accusée à un expert psychiatre. «J'ai fini par y croire moi-même mais la réalité m'a explosé à la figure au moment de l'accouchement», a-t-elle ajouté.
Après avoir accouché, accroupie dans les toilettes, alors que ses frères, soeurs et parents étaient présents dans l'appartement de 60 m2, l'accusée affirme s'être demandée si elle devait garder l'enfant. Elle a alors estimé qu'elle ne pouvait pas dire à sa famille qu'elle n'était plus vierge.
Comme elle l'a reconnu devant la police, elle s'est alors rendue dans la cuisine pour jeter l'enfant par la fenêtre du troisième étage. La petite fille, née légèrement prématurée mais viable, a respiré au moins pendant quinze minutes, selon l'autopsie, entre le moment où elle est née et le moment où elle a été retrouvée sans vie par des badauds.
Interrogé par la police, le père de l'accusée a affirmé qu'il aurait «égorgé» sa fille s'il avait eu connaissance de sa grossesse. «Elle se démerde, moi je n'ai jamais rien su», a-t-il dit.
«L'ordre familial mis en oeuvre par la mère constitue une référence absolue auquel il est impossible d'échapper», indique dans le dossier un expert psychologue. «Assumer sa maternité face à sa famille signifierait» pour l'accusée «une auto-exclusion équivalente d'une mort psychologique», ajoute-t-il.
Née en Algérie avant de rejoindre la France à l'âge de trois ans, la jeune femme a indiqué avoir eu «une relation sexuelle non protégée» avec un petit ami au lycée. Le père, qui ne voulait pas de cet enfant, ne s'est pas constitué partie civile.
Dans ce genre d'affaires, les peines sont très variables en fonction des circonstances du meurtre. En octobre, la cour d'assises des Pyrénées-Orientales avait condamné à douze ans de prison une jeune femme reconnue coupable du meurtre de son nouveau-né abandonné dans un container en février 2004.
En novembre 2006, une jeune mère de 27 ans avait été condamnée à cinq ans de prison avec sursis assortis d'une mise à l'épreuve de deux ans avec obligation de soins par la cour d'assises de Seine-et-Marne pour avoir tué son bébé à la naissance, en 1999. Là aussi l'accusée avait fait un déni de grossesse lié au tabou que représentait la sexualité aux yeux de sa mère.
Sollicité, l'avocat de la jeune fille n'a pas été en mesure de répondre à l'AFP. Le verdict est attendu jeudi.
91/Viol d'une mineure : 2 ados détenus
Source : AFP, 10/11/2008 | Mise à jour : 11:58
Deux des quatre adolescents qui ont agressé une jeune fille de 13 ans dans un foyer de Morsang-sur-Orge (Essonne) ont été placés en détention provisoire hier à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), a-t-on appris aujourd'hui de source judiciaire.
Le plus âgé, qui affirme avoir 16 ans, est notamment accusé d'avoir violé l'adolescente dans une chambre du foyer d'accueil pour jeunes en difficultés le 6 novembre et de l'avoir frappée avec une ceinture et une batterie de téléphone portable, a indiqué cette même source.
Son comparse, un garçon de 15 ans, a lui aussi été mis en détention provisoire pour avoir agressé sexuellement la jeune fille avec un boîtier de brosse à dents.
Les deux garçons devront répondre de "viol en réunion, complicité de viol en réunion et violences".
Toujours de même source, les deux autres mineurs impliqués dans l'affaire et âgés de 13 ans ont été placés sous contrôle judiciaire puis transférés vers deux autres foyers distincts. Ils auraient frappé la jeune victime, mais n'ont pas participé au viol.
L'adolescente avait raconté le soir même son calvaire à des éducatrices qui ont aussitôt prévenu la police. Les quatre garçons ont été interpellés le vendredi matin. Aucun d'eux n'est connu de la justice.
Le principal accusé, un étranger en situation irrégulière d'origine camerounaise, affirme avoir 16 ans mais, selon le parquet d'Evry, "des doutes planent encore sur son âge réel et des investigations sont en cours pour déterminer son âge exact."