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Sabotage à la SNCF : neuf jeunes présentées devant le juge
Sabotages à la SNCF : les neuf prévenus vont être mis en examen
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 14.11.08 | 18h46 • Mis à jour le 14.11.08 | 20h20, extrait
Le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, a annoncé, vendredi 14 novembre, l'ouverture d'une information judiciaire sur les récents sabotages à la SNCF et le défèrement samedi au parquet des neuf personnes placées en garde à vue. Un "noyau dur" de cinq personnes, dont le dirigeant présumé du groupe, sera mis en examen pour "association de malfaiteurs à vocation terroriste", et les quatre autres pour des "dégradations sur les lignes ferroviaires", a souligné M. Marin.
"Des éléments nouveaux ont été réunis", a déclaré une source proche du dossier à l'agence Reuters. Les cinq femmes et quatre hommes, âgés de 22 à 34 ans et issus de milieux sociaux aisés, sont soupçonnés d'avoir agi dans un but politique, l'idée étant de créer un désordre dans le pays pour favoriser l'émergence des mouvements sociaux. Une femme, mère d'un des suspects, a été libérée sans charges jeudi.
Pour avoir formulé des réquisitions de mise en examen, le parquet estime disposer "d'indices raves et concordants", bien qu'aucune preuve formelle de la culpabilité de ce groupe, en particulier ADN, n'existe à ce jour.
JUSTICE
Sabotage à la SNCF : neuf jeunes présentées devant le juge
NOUVELOBS.COM | 15.11.2008 | 11:58
Les auteurs présumés des sabotages contre la SNCF sont confrontés ce samedi à des juges antiterroristes. Ils sont soupçonnés d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Pour le "noyau dur" s'ajoute la responsabilité de dégradations en réunion dans une perspective terroriste.
Les jeunes gens placés en garde à vue dans l'affaire des dégradations des lignes SNCF devaient être déférées samedi 15 novembre au matin devant des juges antiterroristes.
Jean-Claude Marin, le procureur de Paris, a décidé d'ouvrir une information judiciaire pour "terrorisme". Ce groupe de neufs individus âgés de 22 à 34 ans s'est auto-baptisé "cellule invisible". Il est soupçonné d'être à l'origine ou d'être mêlés de près aux dysfonctionnements rencontrés par des trains SNCF ces dernières semaines, et aujourd'hui avérés comme un sabotage des caténaires.
Le chef présumé du groupuscule, âgé de 34 ans, est soupçonné "d'avoir dirigé une structure à vocation terroriste". Ce chef d'accusation lui fait encourir 20 ans de prison.
Avec lui, quatre autres personnes de ce groupe (sa petite amie, deux femmes et un homme) "ont en commun d'avoir participé à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et d'être les auteurs de dégradations en réunion dans une perspective terroriste", délits passibles de dix ans d'emprisonnement, explique Jean-Claude Marin. Le parquet a requis un mandat de dépôt à leur encontre.
Les quatre personnes restantes forment un "deuxième groupe", moins impliqué que le noyau dur. A l'encontre de ces deux hommes et deux femmes, le procureur compte requérir une mise en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.
Étrange coup de filet
Ces neufs personnes, qui n'ont rien "lâché" au cours de leur garde à vue, étaient sous surveillance dans le cadre d'une autre enquête préliminaire, ouverte le 16 avril, et portant sur les activités d'un "petit groupe de jeunes gens versant dans la contestation violente", précise le procureur. Lundi, il a ouvert une nouvelle enquête de flagrance après les dégradations de caténaires sur le réseau ferré.
"Ces deux enquêtes ne forment aujourd'hui plus qu'une procédure", a-t-il souligné. Parmi le deuxième groupe probablement moins impliqué, deux des personnes gardées à vue ont en effet été aperçues dans la nuit du 7 au 8 novembre dernier à proximité des lieux d'un des sabotages, en Seine et Marne. Trois autres ont été l'objet d'un contrôle routier près d'un autre site dégradé, dans l'Oise, dans la même soirée.
Pour avoir formulé des réquisitions de mise en examen, le parquet estime disposer "d'indices raves et concordants", bien qu'aucune preuve formelle de la culpabilité de ce groupe, en particulier ADN, n'existe à ce jour.
Contestation par la violence
Cette "cellule invisible", formée vers 2002-2003, "se caractérise par une solidarité qui se centre dans la marginalité. Le Goutailloux (nom de la ferme de Tarnac en Corrèze, ndlr) est devenu le lieu de rassemblement, d'endoctrinement, une base arrière pour les actions violentes", a expliqué Jean-Claude Marin. Le groupe entretiendrait, "à l'évidence des liens avec des cellules équivalentes agissant en Allemagne, en Grèce, en Italie et aux États-Unis", selon le procureur.
Ce dernier considère que l'action de ce groupe revêt un caractère terroriste parce que "le but de leur entreprise est bien d'atteindre les institutions de l'État et de parvenir par la violence -je dis bien par la violence et non pas par la contestation qui est permise- à troubler l'ordre politique, économique et social".
Le magistrat a également donné des informations sur le parcours du chef présumé du groupe, désigné par l'un des gardés à vue comme l'auteur de l'ouvrage "L'insurrection qui vient" légitimant les attaques contre le réseau ferré. Issu d'une famille aisée, cet ancien élève d'une "prestigieuse école de commerce a changé radicalement d'orientation" avant de "s'ancrer dans l'action violente et la conception de cette cellule invisible".