« Droits de l’enfant : célèbrer ou on agir ? | UMP : attaques « injustes » contre Dati » |
Camif : des milliers de clients piégés
Camif, la fin d'un monde enseignant
LE MONDE | 01.11.08 | 13h37 • Mis à jour le 01.11.08 | 20h05, extrait
Ah, les sociétaires ! Obsession du salarié Camif qui n'arrive toujours pas à dire "clients". Même depuis l'ouverture des magasins au grand public, sur laquelle, disent-ils, il aurait fallu davantage communiquer. "Vous n'imaginez pas leur soutien, leur attachement viscéral à la coopérative !"
Des enseignants, principalement. Consommateurs avertis, exigeants, formidablement fidèles. Ils passaient commande en écrivant : "Ma chère Camif !" Ils payaient souvent cash, refusant des facilités de paiement, sachant que cela arrangeait la trésorerie. "Quand ils ont eu vent de problèmes, et même après que notre président avait prédit en juillet notre mort, il en est qui se sont précipités pour faire des achats pour nous affirmer un soutien. Comme un acte militant."
Camif : des milliers de clients piégés
Sur France Info, extrait
Le procureur de la République de Niort a annoncé hier l’ouverture d’une enquête préliminaire concernant la société Camif Particuliers, placée en liquidation judiciaire le 27 octobre dernier. Les enquêteurs devront déterminer si les dirigeants n’ont pas délibérément continué à prendre des commandes et encaisser des règlements, sachant que l’entreprise allait fermer.
Le parquet de Niort a saisi la Direction interrégionale de la police judiciaire afin de procéder à une enquête préliminaire. Des dizaines de milliers de clients ont acheté des articles à la Camif quelques semaines avant sa liquidation, sans savoir que l’entreprise était au bord de la faillite. Ils ont payé, mais aujourd’hui, ils réalisent qu’ils ne recevront jamais ce qu’ils ont acquis.
Le simple fait que les clients n’aient pas été livrés ne constitue pas une infraction légale, mais le procureur s’intéresse à "d’éventuels comportements qui pourraient être incriminés par la loi". Le parquet souhaite vérifier si les dirigeants n’ont pas sciemment encaissé les règlements, sachant que les commandes ne seraient jamais honorées, ni remboursées.
20.000 clients piégés
En effet, l’entreprise étant en liquidation judiciaire, elle a le droit d’interrompre ses livraisons. Quand à l’argent qu’elle a reçu de ses clients, elle ne peut légalement pas le rendre, puisqu’une entreprise en liquidation n’a plus le droit de payer ses créanciers.
Une association de consommateurs et de plus d’une centaine de clients avaient porté plainte et d’autres clients se sont regroupés sur un blog, SOS Camif. A ce jour, le montant de leurs créances déclarées s’élèverait à 4 millions d’euros, pour un total de 20.000 clients piégés, avec pour certains des factures de plus de 10.000 euros. Le procureur de la République les invite à les déclarer "auprès du mandateur liquidateur".