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Faut-il juger le « fou » de Grenoble ?
21-11-2008 14:57, Metro France
Quinze ans requis contre un prêtre accusé de viol
Une peine de 15 ans de réclusion criminelle a été requise vendredi devant la cour d'assises de Corrèze contre Olivier Guinant, un ancien prêtre accusé du viol d'un mineur et d'attouchements sexuels sur deux autres jeunes garçons.
"Derrière le prêtre avenant, se cache un véritable prédateur. Vous avez monstrueusement abusé de l'aura que vous conférait votre statut", a lancé l'avocat général Etienne Manteaux à l'accusé, en demandant qu'un mandat de dépôt à l'audience soit prononcé à son encontre. Il comparaissait libre après avoir purgé 18 mois de détention provisoire.
M. Manteaux a demandé en outre que soient prononcés un suivi socio-judiciaire de 10 ans et l'interdiction d'entrer en contact avec des mineurs dans ses activités professionnelles ou bénévoles.
"Une relation amoureuse suppose un consentement éclairé entre les deux parties. Ce n'était pas le cas, vous avez vécu la négation même de l'amour, je ne vois que l'abus odieux d'un jeune fragile", a-t-il poursuivi, en stigmatisant "le climat de dépravation totale qui régnait dans ce presbytère".
M. Manteaux a en revanche demandé l'abandon des poursuites du prêtre concernant les faits d'attouchements sexuels sur une des trois parties civiles.
Olivier Guinant, 56 ans, comparaît depuis lundi devant la cour d'assises de Tulle, accusé d'avoir violé à plusieurs reprises de 1988 à 1994 l'un de ses jeunes paroissiens, âgé de 11 ans au début des faits.
Le prêtre comparaît également pour avoir commis des attouchements sexuels sur un mineur de 2001 à 2002 et sur un autre jeune garçon de 2004 à 2005. Il a reconnu avoir eu des relations sexuelles avec la victime de viol, mais a toujours contesté avoir commis des attouchements sur les deux autres parties civiles.
"Tu es toujours le seul père que je n'ai jamais eu", a lancé à l'accusé au cours des débats la principale victime, née de père inconnu et abandonnée par sa mère à la naissance, ajoutant à l'adresse de la cour: "ça me fait mal de lui faire mal. Je l'idéalisais".
"Tu étais mon père, tu l'es encore. J'ai essayé de garder ça et j'ai pas pu, ce procès était le but de ma vie", a ajouté cet homme aujourd'hui âgé de 31 ans, marié et père trois enfants.
Il avait fait la connaissance du prêtre dans le cadre du catéchisme et s'était très rapidement lié d'amitié avec lui.
Devenu enfant de choeur, le mineur allait régulièrement dormir au presbytère de Liginiac où il partageait le lit de l'ecclésiastique.
"Merci Sébastien, je t'aime tu sais", lui a répondu l'ancien prêtre.
Le verdict était attendu dans la soirée.