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Réduire les pesticides, un défi pour l'agriculture
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Compte rendu
Réduire les pesticides, un défi pour l'agriculture
LE MONDE | 27.11.08 | 15h17 • Mis à jour le 27.11.08 | 16h23, extrait
Les agriculteurs européens pourront-ils à l'avenir continuer à remplir leur principale mission, à savoir nourrir la population, tout en limitant le recours aux pesticides de synthèse ? La présidence française de l'Union européenne (UE) organisait, mardi 25 et mercredi 26 novembre à Paris, un séminaire consacré à cette question, à la veille de l'adoption d'une nouvelle réglementation européenne sur les pesticides qui pourrait bouleverser les pratiques agricoles.
"Les agriculteurs vont devoir relever le grand défi du nouveau modèle agricole européen, dans un contexte difficile, a prévenu le ministre français de l'agriculture, Michel Barnier. La demande alimentaire va doubler, les risques climatiques et sanitaires s'accroissent, l'ère de la rareté écologique a déjà commencé."
L'agriculture européenne est aujourd'hui fortement dépendante de la chimie. L'UE est la première région consommatrice de pesticides au monde. Quelque 300 substances permettant d'éradiquer les maladies et les parasites des récoltes sont homologuées. Chaque année, les contrôles décèlent la présence de résidus, à de très faibles doses, dans la quasi-totalité des denrées alimentaires testées. Dans environ 5 % des cas, les limites réglementaires sont dépassées.
La démonstration des effets directs de ces molécules sur la santé est complexe, mais plusieurs études scientifiques ont mis en évidence des liens entre l'exposition aux pesticides et le développement de cancers, d'atteinte aux organes génitaux masculins, et d'altération de la fertilité, en particulier chez les agriculteurs, qui sont les premiers concernés. Les responsables politiques dans l'UE s'accordent aujourd'hui sur la nécessité de réduire l'exposition de la population.
Le "paquet pesticides", qui sera adopté définitivement fin 2008 ou début 2009 par un vote en deuxième lecture au Parlement européen, comporte plusieurs volets. L'un deux, le plus débattu, durcit les critères d'autorisation des molécules. Pour la première fois, celles dont la toxicité est prouvée ne seront plus autorisées. Il s'agit des substances cancérigènes, mutagènes, et toxiques pour la reproduction (CRM), de niveaux 1 et 2, les plus nocives. Toutefois, des dérogations, valables pendant cinq ans et reconductibles, seront possibles pour certaines d'entre elles, si des pans de la production agricole sont menacés par leur retrait.