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Drame au Haillan : le chien hurlait sans arrêt
Juste avant Noël, le voisinage avait alerté la gendarmerie. Mais il ne s’agissait alors que du problème du chien de la famille, abandonné sur le balcon et qui hurlait sans arrêt. Cela ne paraissait pas totalement anormal en période de vacances. Les gendarmes étaient venus, mais n’avaient pas eu de réponse, et avaient confié l’animal à la SPA.
Faits divers
Mort mystérieuse d’une mère et de trois de ses enfants
Le Parisien | 03.01.2009, 07h00
Les résultats des autopsies d’une femme de 38 ans et de ses trois filles devraient être connus dans la journée. L’hypothèse privilégiée par les enquêteurs hier était celle du meurtre des enfants par la mère, suivi de son suicide.
Les gendarmes ont découvert une véritable scène d’horreur le soir du 1er janvier dans un appartement d’une petite résidence HLM du Haillan, dans la banlieue de Bordeaux : les corps d’une mère de famille de 38 ans et de ses trois filles de 3 mois, 9 ans et 16 ans, toutes décédées depuis plusieurs jours, peut-être même avant Noël.
Seul le fils de la famille, âgé de 7 ans, a survécu au drame, car il était en vacances chez son oncle maternel.
Pas de traces de sang dans la chambre
« Il n’a pas été possible d’établir jusqu’à présent les causes des décès. Seules les autopsies réalisées par l’institut médico-légal de Bordeaux permettront de les connaître », indiquait hier le colonel Frank Crispino, commandant de la section de recherches de la gendarmerie de la Gironde. La maman avait toutefois la tête recouverte d’un sac en plastique, et la porte de l’appartement était fermée de l’intérieur. « L’hypothèse la plus évidente est celle d’un meurtre des enfants par la mère, suivi d’un suicide de celle-ci. Mais ce n’est pas la seule possible, et nous allons toutes les étudier », précise donc l’officier.
Les gendarmes de Saint-Médard-en-Jalles ont été alertés par le frère de la jeune femme qui s’inquiétait de ne pas l’avoir vue pour le réveillon et de ne pas réussir à la joindre en ce premier jour de l’année. Dès la soirée de jeudi, les enquêteurs ont commencé les auditions du voisinage, ainsi que des pères des enfants, entendus comme témoins.
Les relevés de la police scientifique ont été effectués hier après-midi en présence de spécialistes de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale. Ils ont en particulier permis d’établir qu’il n’y avait pas de traces de sang dans la chambre où ont été retrouvés les corps. Plusieurs voisins ont fait état de relations houleuses entre la mère et le père du nourrisson. « Il y avait beaucoup de bagarres, de grossièretés échangées, mais ce n’était pas possible d’imaginer un drame comme ça », témoigne une habitante de la résidence. Une autre affirme que son mari avait dû intervenir récemment pour séparer le couple. « Elle était sans emploi, elle avait peut-être plus de difficultés qu’elle ne le laissait paraître », glisse une troisième.
Juste avant Noël, le voisinage avait alerté la gendarmerie. Mais il ne s’agissait alors que du problème du chien de la famille, abandonné sur le balcon et qui hurlait sans arrêt. Cela ne paraissait pas totalement anormal en période de vacances. Les gendarmes étaient venus, mais n’avaient pas eu de réponse, et avaient confié l’animal à la SPA. Le drame pourrait donc dater de cette période. « Les résultats des autopsies doivent être connus aujourd’hui samedi et devraient permettre de répondre sur la cause et la date des décès. Ils devraient surtout confirmer ou infirmer l’hypothèse du triple homicide suivi du suicide de la mère », indiquait hier soir la lieutenante Catherine Delorme, officier de communication de la gendarmerie d’Aquitaine.