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Une nouvelle « déclaration d'indépendance » morale ?
Mystères Madoff
LE MONDE | 17.01.09 | 13h41 • Mis à jour le 17.01.09 | 20h19, extrait
La version de Bernard Madoff, financier américain soupçonné d'une énorme fraude pyramidale, veut que, le 10 décembre, il ait tenu à sa femme et ses deux fils ce langage : "Je suis fini. J'ai perdu 50 milliards de dollars. Tout n'était qu'une énorme fraude." Andrew et Mark Madoff, ahuris, ont appelé leurs avocats, qui leur ont conseillé d'aller illico au FBI. Le lendemain, la SEC (Securities and Exchange Commission, gendarme de la Bourse) portait plainte, et Madoff était interpellé. Il a été laissé en liberté. Sa femme, Ruth, et son frère Peter ont réglé la caution de 10 millions de dollars.
Cette version fait sourire les habitués de Wall Street. Beaucoup subodorent une autre explication. Après avoir dit à ses rejetons qu'il était "fini", "Bernie" aurait ajouté : "J'ai 70 ans. Pour ne pas me suivre derrière les barreaux, il n'y a qu'un moyen : dénoncez-moi. Vous ne saviez rien." En bon chef de famille, Madoff chercherait donc à protéger les siens.
Mais la thèse de la complicité des enfants a un défaut : le FBI enquête depuis plus d'un mois sans qu'ils fassent l'objet d'accusations. Pourtant, Mark était directeur général et Andrew directeur des opérations du fonds Bernard Madoff Investment Securities (BMIS). Peter, son frère et bras droit, n'est pas plus inquiété.
A-t-il agi seul ou en famille ? C'est l'un des nombreux mystères de l'affaire Madoff, dont les immenses trous noirs intriguent. Et la division financière du FBI, qui débroussaille, se tait.
Obama souhaite une nouvelle "déclaration d'indépendance" morale
NOUVELOBS.COM | 17.01.2009 | 18:50
"Ce qu'il nous faut, c'est la même persévérance et les mêmes idéaux que nos pères fondateurs", a-t-il ajouté. Pour le premier des quatre jours de festivités précédant son investiture, le président élu a prononcé un discours depuis Philadelphie avant de prendre le train pour Washington.
arack Obama a invité ses compatriotes à adopter une "nouvelle déclaration d'indépendance" afin de se libérer du sectarisme, de l'étroitesse d'esprit et de l'idéologie, lors de son discours samedi 17 janvier depuis Philadelphie (Pennsylvanie), berceau de la démocratie américaine, pour y donner le coup d'envoi des quatre jours de festivités qui vont précéder son investiture effective.
En ces temps de crise économique profonde, le futur président a appelé les Américains à s'inspirer de leurs ancêtres qui ont proclamé l'indépendance des Etats-Unis en 1776 à Philadelphie.
"Ce qu'il nous faut, c'est la même persévérance et les mêmes idéaux que nos pères fondateurs", a-t-il déclaré dans un discours, avant de prendre le train à destination de Washington, trois jours avant son investiture en tant que 44e président des Etats-Unis.
"Ce qu'il nous faut, c'est une nouvelle déclaration d'indépendance, pas simplement dans notre pays, mais dans nos propres vies, une indépendance vis-à-vis de l'idéologie et de l'étroitesse d'esprit, du préjudice et du sectarisme", a-t-il plaidé.
"Beaucoup de travail pour rétablir la paix et progresser"
Le président élu a averti plus tôt dans la journée que "des jours difficiles" attendaient les Etats-Unis en crise, tout en se félicitant du passage de témoin paisible avec la précédente administration.
Dans sa dernière allocution diffusée à la radio, disponible gratuitement en ligne, avant de devenir le 44e président des Etats-Unis, Barack Obama a dit à ses concitoyens que le monde aurait les yeux fixés sur la cérémonie de mardi, "une tradition chère à notre grande nation".
"Pour la 43e fois, nous effectuerons un passage de témoin paisible d'un président à un autre", a-t-il dit.
Le démocrate a averti qu'avec la crise économique du moment, les Etats-Unis faisaient face "à une période de grands défis".
"Nous vivons des jours difficiles et encore bien d'autres jours difficiles sont devant nous. Notre pays est en guerre. Notre économie est en plein désarroi. Et il y a beaucoup de travail à faire pour rétablir la paix et progresser vers la prospérité", a estimé le futur président.
"Promesse d'un nouveau commencement"
"Mais alors que nous nous approchons de cette grande tradition américaine, nous nous rappelons que nos difficultés peuvent être surmontées si nous faisons appel à l'esprit qui a renforcé notre démocratie depuis que George Washington a prêté serment", a-t-il ajouté.
"Mais maintenant, tous les Américains mettent entre nos mains la promesse d'un nouveau commencement", a-t-il encore estimé.
Barack Obama a également salué son prédécesseur George W. Bush pour avoir facilité un transfert de pouvoir en douceur. "Les transitions nous rappellent que ce que nous avons en commun en tant qu'Américains dépasse nos divergences politiques", a-t-il déclaré.
"Lors de cette transition, le président Bush et son administration ont offert de coopérer et fourni une aide inestimable à mon équipe", a-t-il reconnu.
Sur les pas de Lincoln
Samedi, le 44e président des Etats-Unis a ensuite pris le train en direction de Washington, à la façon de son prédécesseur et modèle politique, Abraham Lincoln. Ce voyage en train de Philadelphie, berceau de l'indépendance américaine, jusqu'à la gare centrale de Washington, Union Station, reprend le même itinéraire que le président Abraham Lincoln en 1861 à la veille de sa première investiture.
Au cours de ce voyage d'un jour, sur une distance de 225 km, le train, où les journalistes et agents des services chargés de la protection du futur président ont pris place, devait traverser le Delaware puis ralentir à Claymont pour que le président élu puisse saluer les habitants sur le passage.
Il devait ensuite s'arrêter à Wilmington, dans le Delaware, ville où habitait le futur vice-président Joe Biden. Ce dernier, qui a été sénateur du Delaware pendant 36 ans avant de quitter son siège cette semaine pour se préparer à occuper la vice-présidence, n'a jamais résidé à Washington mais rentrait chaque soir en train à Wilmington lorsque le Sénat siégeait.
Investiture sous haute surveillance
Le train devait ensuite se diriger vers Baltimore, dans le Maryland, où Barack Obama devait prononcer un discours en plein air en dépit du froid polaire qui règne ces temps-ci aux abords de la capitale américaine.
Les festivités culmineront mardi 20, jour de son investiture prévue devant les marches du Capitole à Washington. A midi, Barack Obama prêtera serment de respecter la Constitution, sur la même Bible que celle utilisée par Lincoln en 1861. Suivra un défilé de 13.000 personnes, composé de fanfares et de corps militaires, entre le Capitole et la Maison Blanche.Placé sous haute surveillance, tout le centre-ville, soit 9 km2, sera interdit à la circulation. Des points d'entrée avec fouille sont répartis le long du parcours du défilé.
Dix écrans géants, une centaine de haut-parleurs, 8.000 policiers (soit 1.000 de plus que pour l'investiture de George W. Bush) et 11.500 militaires canaliseront la foule. Le coût de la cérémonie s'élève à 75 millions de dollars, financés par des dons.