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On s’orientait « vraisemblablement vers un non-lieu » ?
Faits divers
Marc Machin attend sa réhabilitation
Le Parisien | 23.01.2009, 07h00, extrait
La confession de David Sagno a radicalement changé l’existence de Marc Machin, cet homme de 27 ans condamné à dix-huit ans de réclusion criminelle pour un meurtre vraisemblablement commis par le nouveau suspect. Bénéficiant d’une suspension de peine prononcée par la commission de révision des condamnations pénales, il est libre depuis octobre dernier mais reste coupable aux yeux de la loi.
Son sort est lié à celui de Sagno.
Faits divers
Un seul suspect dans les meurtres du pont de Neuilly
Le Parisien | 23.01.2009, 07h00
L’ADN de David Sagno, le suspect qui s’est accusé des meurtres de deux femmes sous le pont de Neuilly, a été retrouvé sur le corps de la seconde victime. Marc Machin espère l’annulation de sa condamnation pour le premier crime.
Une preuve très solide conforte la thèse de la culpabilité de David Sagno dans le second meurtre du pont de Neuilly (Hauts-de-Seine). De nouvelles analyses comparatives entre son ADN et les traces prélevées sous les ongles de Marie-Judith Araujo, tuée le 22 mai 2002 sous le pont de Neuilly, confondent cet homme de 35 ans qui en se dénonçant a innocenté Marc Machin d’un premier homicide commis au même endroit six mois plus tôt. Un crime qui avait conduit Marc Machin en prison, très vraisemblablement à tort. Sans l’apparition quasi miraculeuse de David Sagno, Marc Machin dormirait toujours en cellule et le meurtre de Marie-Judith Araujo ne serait pas près d’être élucidé. On s’orientait « vraisemblablement vers un non-lieu », commentait d’ailleurs le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, en mars dernier, après le rebondissement de ces deux affaires.
Parcours chaotique
Au printemps dernier, David Sagno a eu besoin de « soulager sa conscience ». Dans la nuit du 3 au 4 mars, il franchit la porte du commissariat de La Défense et prétend avoir tué Marie-Agnès Bedot, le 1 e r décembre 2001, ainsi que Marie-Judith Araujo, une femme de ménage de 48 ans, le 22 mai 2002. Les policiers sont sceptiques puisqu’un meurtrier est sous les verrous depuis sept ans, purgeant dix-huit années de réclusion criminelle pour le premier homicide. Ce crime compte un meurtrier de trop. Aussi, face à cette confession inattendue, le procureur Courroye ouvre une enquête visant à vérifier ces dires. Du même coup, les investigations sur le meurtre irrésolu de Marie-Judith Araujo sont relancées. D’emblée, le suspect est précis et livre de troublants détails. Il décrit par le menu ce qu’ont subi les victimes, parle de leurs sacs à main et indique notamment la marque de la bouteille utilisée pour trancher la gorge de Marie-Judith Araujo. Il confirme ses aveux devant le juge d’instruction avant d’être mis en examen dans les deux dossiers.
C’est une révélation mystique qui l’aurait poussé à se rendre dans la nuit du 3 au 4 mars dernier, une dizaine de jours après sa sortie de prison. A 35 ans, cet homme au parcours chaotique a déjà passé sept ans derrière les barreaux, condamné à plusieurs reprises pour agression sexuelle ou violence. En liberté, il est un peu perdu et vit dans l’errance. Doté d’un quotient intellectuel supérieur à la moyenne, ce petit homme au regard vague tient des propos mystiques. La question de sa santé mentale se pose, elle est même au cœur du dossier. Les résultats d’expertises ordonnées par les juges en charge de ces deux affaires pourraient être connus prochainement.
En 2002, au lendemain du meurtre de Marie-Judith Araujo, les enquêteurs du 36, quai des Orfèvres avaient bien évidemment noté les similitudes entre les deux affaires. Mais un suspect, Marc Machin, était déjà en détention provisoire pour le meurtre de Marie-Agnès Bedot. Ce ne pouvait donc pas être lui qui avait tué la femme de ménage six mois plus tard. Ils se sont alors interrogés sur une coïncidence ou l’oeuvre d’un imitateur. Et quelques jours après l’homicide, la brigade criminelle avait un suspect dans le collimateur. Un vagabond allemand d’une quarantaine d’années, dont le comportement agressif à l’égard des femmes avait éveillé les soupçons. En plus, cet homme buvait du vin mousseux et c’est justement avec le tesson d’une bouteille de mousseux que la victime a été tuée. Mais la science est venue au secours du SDF allemand. Les traces d’ADN prélevées sur le corps de la victime ne correspondaient pas à son empreinte génétique. Après cette fausse piste, les investigations ont piétiné jusqu’au rebondissement de mars dernier.