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Familles ric-rac
Familles ric-rac
LE MONDE | 24.01.09 | 14h36 • Mis à jour le 25.01.09 | 17h22, extrait
Ils n'osent pas vraiment se plaindre. Se reprennent dès qu'ils s'épanchent : "Il y a plus malheureux que nous !" Ils ont "la chance" de ne pas être au chômage, le "luxe" de pouvoir partir en vacances. Eux, les "classes moyennes", pas "très riches", mais pas "pauvres" non plus, pas malheureux donc, a priori.
Et pourtant, elles s'interrogent. Aujourd'hui, les "classes moyennes" s'inquiètent. De leur niveau de vie, en particulier, qu'elles sentent menacé. Notamment en cette période de crise. Parce que le chômage les guette comme les autres. Et parce qu'elles redoutent la pression fiscale qui pourrait résulter du coût du plan de relance. La journée d'action prévue, le 29 janvier, à l'appel de nombreux syndicats, est entre autres organisée sur ce thème.
Depuis plusieurs années déjà, le niveau de vie des classes moyennes, comme les autres, est fragilisé par l'explosion des dépenses dites "normatives". Le lieu de résidence souvent éloigné du lieu de travail augmente les factures d'essence. Le travail implique de posséder deux voitures. En cas de séparation conjugale, les dépenses pour chaque conjoint augmentent d'environ 30 %. Mais plus récemment, se sont aussi ajoutés Internet, le câble, le téléphone portable... Tout ce qui compose au final ce que l'on appelle le niveau de vie.
Et c'est la progression de ce dernier, beaucoup plus rapide que celle du pouvoir d'achat en fin de compte, qui engendre aujourd'hui le sentiment de précarisation. Parce qu'après avoir augmenté de 3 % à 5 % par an jusqu'en 1978, le pouvoir d'achat a depuis rarement atteint les 1 % par an.