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L'étonnant dossier judiciaire d'un homme mort en garde à vue
Rachida Dati, l'icône déchue
LE MONDE | 24.01.09 | 14h53 • Mis à jour le 24.01.09 | 18h14, extrait
Ce sera donc Strasbourg. Et derrière Michel Barnier. On a beau le retourner dans tous les sens, expliquer que les élections européennes sont un enjeu important pour Nicolas Sarkozy et sa majorité. Que la seule bataille qui vaut pour un homme ou une femme politique, c'est l'onction du suffrage universel. Il n'empêche : pour Rachida Dati, numéro deux de la liste UMP aux élections européennes d'Ile-de-France, cela ne peut apparaître comme une promotion.
L'étonnant dossier judiciaire d'un homme mort en garde à vue
LE MONDE | 24.01.09 | 14h22 • Mis à jour le 24.01.09 | 18h18, extraits
Dossiers perdus, preuves disparues, déclarations contradictoires des policiers... Depuis la mort d'Abou Bakari Tandia, un Malien de 38 ans qui a sombré dans le coma au cours d'une garde à vue au commissariat de Courbevoie (Hauts-de-Seine), le 5 décembre 2004, mort un mois et demi plus tard, le 24 janvier 2005, l'enquête a connu une étonnante série d'incidents et de rebondissements. Quatre ans après, les conditions dans lesquelles s'est passée la garde à vue restent confuses. Plusieurs éléments font peser un doute sur la version officielle.
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Le récit originel, donné par les policiers, avait convaincu les premiers enquêteurs de l'Inspection générale des services (IGS). Ils avaient conclu à l'absence de faute des fonctionnaires présents ce soir-là au commissariat, validant leur thèse selon laquelle le Malien, interpellé car sans-papiers, se serait volontairement cogné la tête contre le mur de sa cellule. Des explications jugées convaincantes par le procureur de la République de Nanterre. Il avait classé l'affaire sans suite.
[...] L'hôpital a fouillé ses dossiers mais n'a rien trouvé. Pendant trois ans. Jusqu'à la demande, par l'avocat, fin 2008, d'une enquête pour "vol de documents" : en quelques semaines, l'administration a mis la main sur le dossier jusque-là introuvable.
Le parquet de Nanterre, qui avait lui-même conservé par erreur une autre partie du dossier médical sans que personne ne le sache, reconnaît ces "dysfonctionnements", mais souligne que les expertises n'invalident pas les déclarations des policiers.
[...] Les policiers, réinterrogés fin 2008, ne se souviennent plus.
Européennes : Barnier quittera le gouvernement début mai
Créé le 25/01/09 à 12h10, Europe 1, extrait
Le ministre de l'Agriculture Michel Barnier, qui sera la tête de liste UMP en Ile-de-France pour les élections européennes de juin, a indiqué dimanche matin sur Europe 1 qu’il quitterait le gouvernement en mai pour "être l'animateur de cette campagne". Selon la règle fixée par Nicolas Sarkozy, les ministres devront de toute façon quitter leurs fonctions gouvernementales s’ils sont élus au Parlement européen. Samedi, la n°2 sur la liste UMP, Rachida Dati, avait indiqué qu’elle était prête à se plier à cette consigne.
COURBEVOIE
Marche en soutien à un sans-papier mort après une garde-à-vue
NOUVELOBS.COM | 25.01.2009 | 17:22
Abou Bakari Tandia est mort le 25 janvier 2005, après sa garde à vue au commissariat de Courbevoie (Hauts-de-Seine). Les parties civiles dénoncent une enquête "bâclée".
A Courbevoie (Hauts-de-Seine), une soixantaine de personnes ont participé samedi 24 janvier à une marche pour Abou Bakari Tandia, un sans-papier décédé le 25 janvier 2005, après sa garde à vue au commissariat de la ville.
"Abou Bakari Tandia est tombé dans le coma dans des circonstances qui restent à élucider", a expliqué, lors d'une conférence de presse, Joëlle Paris, conseillère municipale des Verts à Courbevoie et secrétaire de l'association "Vérité et justice pour Abou Bakari Tandia".
"L'enquête a été bâclée"
"La communication a été très mauvaise depuis le début, c'est la raison pour laquelle, à mon sens, l'enquête a été bâclée", a souligné Me Yassine Bouzrou, l'avocat des parties civiles.
"Nous ne voulons plus que quelqu'un entre dans un commissariat, et en ressorte les pieds devant", a ajouté Souaibou Doucouré, président de l'association Vérité et Justice pour Abou Bakari Tandia.
Abou Bakari Tandia, 38 ans, avait été interpellé le 5 décembre 2004 à Courbevoie. Placé en garde à vue, il était hospitalisé le lendemain dans le coma et décédait le 25 janvier 2005 sans avoir repris connaissance.
Une première enquête de l'Inspection générale des services (IGS, police des polices) avait conduit le parquet de Nanterre à classer le dossier en mars 2005. Selon la version policière, le Malien s'était volontairement cogné la tête contre la porte de sa cellule.
Disparition du dossier médical
Mais l'oncle et le frère de Abou Bakari Tandia avaient déposé une plainte contre X avec constitution de partie civile, provoquant l'ouverture d'une information judiciaire.
Le parquet, sollicité par les parties civiles, a délivré en mai 2008 un réquisitoire supplétif pour "vol", en raison de la disparition d'une partie du dossier médical à l'hôpital de Colombes, où avait été admis Abou Bakari Tandia, et "dégradation de bien public", car la caméra de vidéosurveillance placée dans la cellule avait été endommagée et ne fonctionnait pas durant la garde à vue.
Depuis, le dossier médical a été retrouvé aux archives de l'hôpital. Me Bouzrou a parlé, samedi, de "lenteur coupable".
Concernant la caméra, l'IGS a procédé à une nouvelle enquête, à la suite de laquelle Me Bouzrou a récemment demandé un réquisitoire supplétif, en visant le témoignage d'un policier qu'il soupçonne d'avoir menti.
Selon l'avocat, le constat de l'IGS contredit la version de ce fonctionnaire.