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Burgaud : la « fragilité » de la parole « des enfants » en question
NDLR : « C'est pas nous, c'est de la faute aux enfants ! »
Devant le CSM, les charges contre Burgaud ont du mal à émerger
LEMONDE.FR | 04.02.09 | 17h14 • Mis à jour le 04.02.09 | 17h45
Burgaud : la "fragilité" de la parole des enfants en question
Créé le 04/02/09 - Dernière mise à jour à 15h37, Europe 1
La "fragilité" de la parole accusatrice des enfants dans l'affaire de pédophilie d'Outreau et dans les expertises établissant leur crédibilité a été au coeur mercredi de l'audience disciplinaire du juge d'instruction de ce dossier Fabrice Burgaud qui doit répondre depuis lundi devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) de plusieurs griefs.
Elles étaient au coeur du dossier Outreau: les dénonciations des enfants ont été au cendre de l'audience disciplinaire du juge Burgaud mercredi. En cause: le manque de discernement du juge qui a conduit des auditions "peu critiques" des enfants accusateurs, alors même que leurs versions différaient au fil des mois. Autre repproche: le "caractère insuffisant des vérifications" opérées par le magistrat durant son instruction menée de février 2001 à août 2002 et qui a viré au fiasco après l'acquittement en 2004-2005 de treize des dix-sept accusés d'abus sexuels sur des mineurs.
Tout en assurant avoir fait "un certain nombre de vérifications pour dissiper des éléments contradictoires", Fabrice Burgaud a reconnu n'avoir "peut-être pas relevé toutes les contradictions" auprès d'enfants victimes présumées de traumatismes qu'il s'agissait "de ne pas bloquer". Le président de la cour d'assises du Pas-de-Calais, Jean-Claude Monier, qui a jugé le procès de première instance en 2004, a rappelé que le dossier était "d'une exceptionnelle difficulté" tout en soulignant "la spécificité de la parole d'enfants victimes d'abus" et "sa fragilité qui implique des précautions".
C'est sur le contexte d'une "période qui privilégiait la parole de l'enfant" qu'a voulu revenir le procureur de Boulogne-sur-Mer à l'époque, Gérald Lesigne. "Il a fallu une longue +décontamination+ pour que nous soyons plus ouverts aux thèses qui viendraient fragiliser ces acquis prétendument scientifiques", a expliqué M. Lesigne, lui aussi traduit devant le CSM qui ne lui a reproché aucune faute disciplinaire. Le juge Burgaud a fait mener en 2001 puis en 2002 "deux phases d'expertises" qui ont conclu à la crédibilité des enfants.