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Au procès Colonna, le président : « On va briser là ! »
Justice - Yvan Colonna : “Monsieur Sarkozy est sur le banc des parties civiles !”
Isabelle Horlans, France Soir, le mercredi 11 février 2009 à 04:00, extraits
Yvan Colonna s’en est violemment pris, hier, au président de la République qui le présente, « depuis des années, comme l’assassin du préfet Erignac ». Il estime que « M. Sarkozy s’est immiscé dans cette cour auprès des victimes ».
[...] Didier Wacogne, président placide, balaie l’insinuation : « Ce n’est pas M. Sarkozy qui vous juge, mais cette cour… » Las ! rien ne peut plus arrêter Yvan Colonna. Il évoque les récents limogeages de préfets, en Corse, dans la Manche, « et vous pensez que son discours n’a pas d’influence sur un procès politique ? Comment voulez-vous que je puisse avoir confiance dans une justice où le président de la République est aux côtés des victimes ? Dans cette enceinte, M. Sarkozy est au banc des parties civiles ! Il fait ce qu’il veut ! Est-ce qu’on peut avoir un débat serein, en dehors de toutes pressions ? »
« On va briser là ! »
Le président Wacogne a le rouge qui monte aux joues. Il se racle la gorge : « La cour ne connaît pas de pressions politiques, et je ne veux pas y revenir ! » Yvan Colonna, provocateur : « Si je n’ai plus le droit de m’exprimer, expulsez-moi… »
Didier Wacogne, dont la voix grimpe dangereusement dans les aigus : « Ce que vous dites est désobligeant, et on va briser là ! » L’accusé : « Le président de la République a bien dit que j’étais coupable, oui ou non ? » Le magistrat, piégé : « Oui, il l’a dit. Mais la cour d’assises n’est pas le président de la République ! »
Malin, Yvan Colonna hoche la tête, lâche un « bien… », comme un procédurier donnerait acte de ce qui vient d’être publiquement déclaré. L’audience reprend un cours normal, si l’on peut dire : les témoins qui devaient être entendus hier – la famille Colonna – ne se sont pas présentés. L’huissier a beau souvent vérifier, père, mère, sœur et frère du berger ont disparu du palais. « Je leur ai interdit de venir, car cela ne sert à rien, explique l’accusé. J’ai bien vu comme ça s’est passé en 2007 (NDLR : lors de son premier procès) : ce qu’on dit de bien sur moi, il n’en est pas tenu compte. » La cour ne peut que s’incliner. Yvan Colonna vient de gagner son premier bras de fer.
Dépêches - International
La famille de Politkovskaïa ne va pas faire appel du verdict
Le Parisien / AP | 22.02.2009, 21h54
Les enfants de la journaliste russe Anna Politkovskaïa, tuée en 2006 à Moscou, ne vont pas faire appel du verdict, après l'acquittement des quatre principaux suspects jeudi, a annoncé dimanche l'avocate de la famille Anna Stavitskaïa.
"Nous faisons entièrement confiance aux jurés et ne ferons appel de leur décision en aucun cas", a déclaré Mme Stavitskaïa à la radio Echo de Moscou.
Selon l'avocate, la déclaration faite vendredi par le fils de la journaliste, Ilia Politkovski, sur "l'implication" des suspects acquittés à ce meurtre, "n'a pas été bien comprise".
"A son avis, ces gens savent quelque chose sur ce crime, mais il ne peut pas affirmer qu'ils y sont impliqués", a expliqué Mme Stavitskaïa.
Les jurés ont acquitté jeudi les deux frères tchétchènes, Djabraïl et Ibraguim Makhmoudov, qui étaient soupçonnés d'avoir surveillé les déplacements de Politkovskaïa et d'avoir conduit sur les lieux du crimes le tueur présumé, leur frère Roustam qui n'a jamais été arrêté.
Le verdict d'acquittement concerne aussi l'ancien policier Sergueï Khadjikourbanov soupçonné d'avoir organisé la logistique de l'assassinat, et l'ex-agent des services spéciaux Pavel Riagouzov qui comparaissait pour des accusations d'extorsion qui n'étaient pas directement liées au meurtre.
Vendredi, un juge russe a demandé la reprise de l'enquête.
"J'espère qu'on nous donnera l'accès à l'enquête et qu'on tiendra compte (...) des preuves que nous présenterons. Si nous tous faisons des efforts, il sera possible de trouver les véritables tueurs", a déclaré Anna Stavitskaïa.