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Les avocats de Colonna mobilisent les corses
Faits divers
Les avocats d'Yvan Colonna appellent les Corses à se mobiliser
Le Parisien | 21.02.2009, 21h39 | Mise à jour : 22h04
Des juges qualifiés de «tricheurs» et de «faussaires». Une foule de quelque 600 personnes qui répond «Liberta». Ce samedi soir, près de 600 personnes ont participé à Ajaccio à une réunion de soutien à Yvan Colonna, écoutant trois des avocats du berger de Cargese appeler à la mobilisation face une justice qu'ils considèrent comme tronquée.
«C'est un tribunal inquisitoire : il est corse, il est de Cargèse, coupons-lui la tête, Dieu reconnaîtra les siens», s'est emporté Me Gilles Simeoni, l'un des avocats de l'accusé dont le procès a été suspendu pour un complément d'information et doit reprendre lundi.
Salués par des applaudissements nourris, les trois avocats étaient venus expliquer le déroulement du procès, en présence de Christine Colonna, la soeur de l'accusé qui a remercié «tous ceux qui soutiennent Yvan depuis 11 ans» et mis en cause «une machine de guerre» judiciaire.
Avec Me Simeoni, ses confrères Antoine Sollacaro et Pascal Garbarini ont dénoncé une «instruction à charge», «la partialité et la déloyauté du président de la cour d'assises» (Didier Wacogne, ndlr), ainsi que «les amitiés» de certains protagonistes du procès, magistrats comme témoins, avec le président de la République, Nicolas Sarkozy.
«En 33 ans de barreau, jamais je n'ai connu autant de mépris, d'humiliations», a renchéri Me Sollacaro.
L'ancien bâtonnier d'Ajaccio a volontiers usé de comparaisons guerrières.
«Nous sommes déterminés comme jamais, comme des soldats, nous savions que nous devions ensemble faire la guerre», a-t-il tonné affirmant avoir abandonné «les pantoufles pour la côte de maille» depuis les révélations de Didier Vinolas qui avait affirmé que deux membres présumés du commando nationaliste à l'origine du crime n'auraient jamais été inquiétés.
Chacune des interventions a été écoutée dans un silence religieux, seulement entrecoupé d'huées au moment où étaient évoqués le président de la République ou Roger Marion, ex-chef de la Division nationale anti-terroriste (DNAT).
«Le jeu est pipé, les juges sont des faussaires, des tricheurs et nous allons malgré tout continuer à les affronter», a tonné Me Sollacaro invitant les Corses à «investir la salle (d'audience) et protester chaque fois que le président nous insulte».
Les orateurs ont appelé à la mobilisation des Corses à l'image d'Edmond Simeoni, père de l'avocat et militant nationaliste de la première heure.
«Vous devez être présents», a-t-il lancé, «soutenir cette quête de la vérité et inlassablement dire que nous ne demandons pas un passe-droit mais que nous sommes convaincus qu'Yvan Colonna n'a pas tué le préfet Erignac».