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A Pointe-à-Pitre, l'entrave à la liberté du commerce est manifeste
Guadeloupe : les pratiques musclées des militants du LKP
De notre envoyé spécial à Pointe-à-Pitre, Rodolphe Geisler
Le Figaro, 26/02/2009 | Mise à jour : 16:01, extrait
Après la trêve du week-end, pour cause de recueillement à la mémoire de «Jacky» Bino, le syndicaliste tué la semaine dernière dans des circonstances toujours à élucider, quelques commerçants avaient en effet tenté de rouvrir lundi matin dans le centre-ville. Plus ou moins ouvertement, d'ailleurs, certains laissant le rideau métallique à moitié baissé. D'autres filtrant le client devant leur magasin officiellement fermé.
La crainte des représailles est toujours vivace. Les témoignages de pressions exercées par les gros bras du LKP sont nombreux. Les menaces graduées. Du simple avertissement aux menaces physiques. Quand ce ne sont pas des insultes racistes lorsque le commerçant n'est pas «pays». Ce lundi, donc, après que notre homme à la casquette a harangué la foule, des petits groupes se sont ainsi dispersés dans la ville. «On a dit fermé, pas ouvert», répétaient-ils, en tapant du poing contre les rideaux métalliques des magasins. Cette fois, pas de blessé. Juste le bruit des coups donnés sur les rideaux. Les commerçants se sont exécutés. Résignés, un nœud à l'estomac.
«Posture de victimes»
Depuis le début du conflit pourtant, plusieurs cas de «tabassage» de commerçants ou de chefs de petites entreprises sont à déplorer. Au moins une dizaine de signalés, sachant que la plupart n'osent pas porter plainte. Comme cet Haïtien. Alors qu'«on» lui demandait de «se solidariser» avec le mouvement, il eut le toupet de répondre : «J'ai connu les Tontons macoutes, c'est pas vous qui allez me faire fermer !» Il a été roué de coups. Son entreprise est désormais fermée. Cette restauratrice de Pointe-à-Pitre, installée en Guadeloupe depuis une quinzaine d'années, s'est, quant à elle, fait traiter de «sale putain de blanche» pour avoir tenté d'ouvrir. Ce mois-ci, elle ne pourra pas donner de salaires à ses deux employés, pourtant des «locaux». Ni à elle-même.
Comme souvent aux Antilles, confie un béké, «on lâche de temps en temps les chiens» en période de crise. On se cherche des boucs émissaires : «Selon la saison, le coupable, c'est le béké ou le Chinois. Parfois, c'est l'État. D'autres fois encore, ce sont les métropolitains.» Bref, il faut attendre que ça passe. «Le plus terrible, c'est que les Guadeloupéens se remettent rarement en question. Ils se complaisent dans une posture de victimes. Et portent toujours en eux la blessure de l'esclavagisme dont leurs aïeux furent victimes. Quant à la réussite du voisin, elle est toujours suspecte», ajoute-t-il avec fatalisme. Le mouvement, entamé maintenant depuis près de six semaines, a néanmoins trouvé ses limites tolérables, en défiant l'État de droit. L'entrave à la liberté du commerce, même si trois commerçants seulement ont osé porter plainte à Pointe-à-Pitre, est manifeste.
Volvo/crise : les dirigeants augmentés
AFP, 26/02/2009 | Mise à jour : 17:13, extrait
Le groupe suédois Volvo, numéro 2 mondial des poids lourds, a annoncé une augmentation des rémunérations de ses 250 dirigeants les plus haut placés pour 2009, en dépit de pertes au quatrième trimestre et d'un marché sinistré.
"Nous devons nous assurer de pouvoir garder les personnes clés parmi les dirigeants de Volvo, ce qui n'est pas moins important durant les périodes difficiles, au contraire", a déclaré Finn Johnsson, le président de Volvo.
Le plafond de la part variable versé aux dirigeants de Volvo sera porté à 60%, contre 50% précédemment, et le nombre maximal d'actions distribuées sera augmenté de 50%, indique Volvo dans son communiqué.
"Des gens sont licenciés de Volvo, les actionnaires reçoivent moins de dividendes, les sous-traitants sont sous pression maximale, c'est un peu fort d'annoncer de nouveaux bonus pour les dirigeants", a vivement réagi Günther Maarder, le directeur par intérim des Epargnants actionnaires, une association de petits épargnants qui rassemble près de 80.000 personnes en Suède.
"On dirait presque que la société cherche à entrer en conflit avec les employés et les actionnaires", poursuit-il dans un communiqué.