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Le gouvernement menacé par une crise dans les prisons
PARIS (Reuters) - Les trois principaux syndicats de personnels pénitentiaires ont menacé jeudi le gouvernement d'une "action" si le ministère de la Justice ne procède pas à des recrutements pour régler la crise des prisons.
"L'unité syndicale exige que la ministre, comme elle s'y est engagée, annonce la création d'emplois supplémentaires, (...) Dans le cas contraire, l'unité syndicale refusera le pourrissement de la situation et engagera les personnels à passer à l'action", déclarent dans un communiqué commun les syndicats Ufap, FO et CGT.
Cette déclaration fait suite à un entretien place Vendôme entre la ministre de la Justice Rachida Dati et les représentants de ces syndicats, jeudi matin, suite à une série d'incidents dans les prisons, lourdement surpeuplées avec 62.744 détenus pour 51.000 places.
Les suicides, homicides et incidents divers se multiplient. Un détenu a été tué par un autre prisonnier mardi dernier à la prison centrale de Lannemezan (Hautes-Pyrénées). Le 15 février, utilisant des explosifs, deux détenus se sont évadés d'une autre maison centrale, à Moulins (Allier), avant d'être repris.
Les syndicats demandent des mesures immédiates. Dans un communiqué, le ministère évoque une "optimisation du budget" qui permettra selon lui de créer 177 en emplois de plus, ce qui porterait les créations de postes en 2009 à 1.264 au total.
Rachida Dati a par ailleurs "donné son accord pour redéfinir l'organisation des rondes de nuit" dans les prisons, précise la place Vendôme, qui annonce aussi la création d'un bureau d'aide sociale pour les personnels le 1er juillet 2009.
Concernant les conditions de détention des détenus les plus dangereux, la ministre "a considéré qu'une réflexion nouvelle était nécessaire", annonce le ministère.