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Au procès Colonna, « il y a des limites » ?
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Nouvel incident au procès Colonna
AFP, 27/02/2009 | Mise à jour : 14:52
La défense d'Yvan Colonna a jugé aujourd'hui le président de la cour d'assises spéciale de Paris, Didier Wacogne, "indigne de mener les débats" et lui a demandé "de partir", provoquant un incident et une suspension de l'audience.
Le problème portait sur le retard qu'aurait mis le président à communiquer à la défense un certificat médical d'absence d'un acteur important de l'enquête sur l'assassinet du préfet Erignac, le policier Georges Lebbos.
"Vous nous cachez des choses, vous êtes en cause. Vous êtes indigne de mener ces débats. Vous devez partir", a explosé Me Antoine Sollacaro, sous les applaudissement d'une partie du public.
Le président Wacogne a suspendu immédiatement l'audience qui venait de reprendre, déclarant: "il y a des limites!".
PARIS (Reuters), 27.02.09, 18h00 - Le procès d'Yvan Colonna a été troublé vendredi par un incident provoqué par une vive mise en cause par la défense du président de la cour d'assises spéciale, Didier Wacogne.
Comparant la juridiction à celle d'une dictature, les avocats de l'assassin présumé du préfet de Corse Claude Erignac en 1998 ont reproché au président Wacogne d'avoir tardé à leur communiquer un certificat médical envoyé le 9 février par un policier appelé à témoigner.
Ce témoin, Georges Lebbos, est considéré comme un acteur-clé de l'enquête. Il ne veut pas venir déposer et la défense estime que le président a tenté de cacher ce fait.
"On se croirait devant la junte birmane (...) Vous devriez partir, vous êtes indigne de mener ces débats, vous êtes disqualifié", a lancé Me Antoine Sollacaro au président Wacogne. La famille et les proches d'Yvan Colonna, présents dans la salle, ont applaudi.
Didier Wacogne a alors provoqué une réunion dans son bureau avec un représentant du bâtonnier de Paris. A la reprise de l'audience, le représentant du bâtonnier a indiqué qu'il leur avait rappelé les principes de "modération et de délicatesse"
Mais les avocats ont insisté et Yvan Colonna s'est levé pour interpeller Didier Wacogne : "j'ai vécu une semaine d'audience où j'ai cru que j'étais sur une autre planète (...) Vous n'êtes pas impartial, je vous le dis et je vous le répète, vous êtes en mission". Il a demandé à s'entretenir avec ses avocats, semblant envisager de quitter son procès, mais s'est ravisé.
La défense reprochait déjà au président Wacogne de lui avoir caché la lettre envoyée avant le procès par un autre témoin, Didier Vinolas, ancien collaborateur du préfet Erignac, qui faisait état de supposés "coupables oubliés" du dossier.
Après une semaine d'auditions, ce premier incident a été refermé lundi dernier.
POLICIER MIS EN CAUSE
Cette fois, les avocats s'intéressent à Georges Lebbos, en poste à l'époque de l'enquête à la police antiterroriste. Les autres procès de l'affaire ont montré que ce policier avait commis de nombreuses irrégularités.
Dans le certificat médical que ce témoin a envoyé le 9 février à la cour d'assises, et dont le président n'a fait état à l'audience que mardi dernier, il est fait mention d'un état "anxio-dépressif sévère".
Le président Wacogne a ordonné mardi une expertise médicale de ce témoin et passé outre sa défection en programmant son audition le 14 mars, date jugée trop tardive par la défense.
Georges Lebbos est le signataire d'un procès-verbal de police antidaté, mis au jour au deuxième procès de l'affaire en 2005 et qui impliquait dans le dossier les suspects Vincent Andriuzzi et Jean Castela, initialement condamnés à 30 ans de réclusion puis acquittés en appel.
Il est aussi apparu que ce policier a utilisé une commission rogatoire concernant la recherche d'Yvan Colonna - délégation de pouvoir d'un juge d'instruction - pour avoir recours à des moyens coercitifs afin de tenter de retrouver son épouse volage.
Au procès, Yvan Colonna a affirmé que Georges Lebbos était venu le voir en prison après son arrestation en 2003 et lui avait dit : "Ne t'inquiète pas, on s'est occupé de toi, tu vas prendre 30 ans".
Selon la thèse de la défense, le nom d'Yvan Colonna a été "soufflé" par cet enquêteur aux participants déclarés de l'assassinat du préfet.
Après l'avoir accusé en 1999, les cinq hommes qui ont reconnu avoir participé à l'assassinat du préfet à Ajaccio ont fait volte-face plusieurs années plus tard pour dire qu'Yvan Colonna était innocent.
Ces hommes sont à nouveau convoqués à la barre à partir de la semaine prochaine, ainsi que leurs compagnes ou épouses, qui, elles, ont réitéré en 2007 de manière plus ou moins explicite la mise en cause d'Yvan Colonna.
Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser
Procès Colonna : la défense s'en prend à la partialité du président
LEMONDE.FR avec AFP | 27.02.09 | 15h45 • Mis à jour le 27.02.09 | 17h41, extrait
Nouvel incident au procès d'Yvan Colonna. La défense a jugé, vendredi 27 février, le président de la cour d'assises spéciale de Paris, Didier Wacogne, "indigne de mener les débats" et lui a demandé "de partir", provoquant une suspension de l'audience. Yvan Colonna a alors accusé le président de la cour d'assises d'être "en mission" et "pas impartial".
Procès Colonna : le président, insulté, suspend l’audience
France Info - 16:27, extrait
Le procès en appel d’Yvan Colonna a été suspendu juste après sa reprise cet après-midi par le président de la Cour d’assises spéciale de Paris, Didier Wacogne, qui s’est fait insulter par l’un des avocats de la défense.
Le procès Colonna vire à la foire d’empoigne. "Qu’est-ce que c’est que cette cour ? On se croirait devant la junte birmane ! Vous êtes indigne de présider ce procès !", a vociféré l’avocat d’Yvan Colonna, Me Antoine Sollacaro, hors de lui. "L’audience est suspendue’’, lui a rétorqué Didier Wacogne en se levant et sans préciser pour combien de temps il se retirait. "Il y a des limites", a-t-il ajouté en quittant la salle, acquise au "berger de Cargèse", qui a vivement manifesté son soutien en applaudissant à tout rompre ce coup d’éclat de la défense.