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Procès AZF : sur quatre mois, avec psychologues sur place
Société, 23/02/2009 à 06h51, Libé, extraits
AZF : autopsie d’une tragédie
Le procès s'ouvre ce lundi à Toulouse, huit ans après l'explosion de l'usine AZF qui a fait 30 morts.
Catastrophe exceptionnelle, procès à l’avenant. Le 21 septembre 2001 à 10 h 17, l’usine AZF de Toulouse explosait, causant trente morts et des destructions inimaginables. Ce matin, dans la salle municipale Jean-Mermoz - de 500 à 600 places assises avec psychologues et permanences d’avocats installées sur place - le président du tribunal de grande instance de Toulouse, Bruno Steinmann, et le procureur de la République, Michel Valet, entameront pour trois ou quatre mois le procès en correctionnelle du plus gros accident industriel de l’après-guerre.
[...] Pour l’Histoire. Plus exceptionnel encore, le pourvoi en cassation de l’ex-directeur d’AZF, Serge Biechlin, qui s’est opposé à la décision du président de la cour d’appel de Toulouse d’autoriser l’enregistrement filmé des audiences. Jusqu’alors seuls les procès de Barbie, Touvier et Papon, poursuivis pour crime contre l’humanité avaient été ainsi archivés, pour l’Histoire. Le procès AZF «n’est pas de même nature», a plaidé en vain Daniel Soulez-Larivière. Les caméras seront de la partie.
Didier Beauvais: Ses propos sur le Nord-Pas-de-Calais ont été déformés
Créé le 09.02.09 à 19h21 | Mis à jour le 09.02.09 à 20h06, 20 minutes, extrait
POLEMIQUE - Selon le magistrat, les propos qu'il a tenus lors de l'audience de Fabrice Burgaud étaient donnés à titres d'exemples concernant des affaires précises...
Le haut magistrat Didier Beauvais s'est élevé lundi «contre la reproduction inexacte des propos» qu'il a tenus lors de l'audience disciplinaire de Fabrice Burgaud au sujet d'affaires judiciaires dans le Nord-Pas-de-Calais. «Je ne peux que m'élever contre la reproduction inexacte des propos que j’ai tenus et qui, livrés de manière erronée, ont pu effectivement indigner les habitants du Nord-Pas-de-Calais, dont je fais d’ailleurs moi-même partie, et qu’à aucun moment je n’ai insultés», a écrit lundi dans un communiqué le magistrat, ancien président de la chambre de l'instruction à Douai au moment où Fabrice Burgaud officiait dans l'affaire d'Outreau.
Des propos à titre d'exemples
Plusieurs responsables politiques nordistes ont dénoncé des propos selon eux insultants contre les habitants de la région tenus par Didier Beauvais, le 3 février devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), évoquant avoir eu connaissance dans des affaires judiciaires de pédophilie de «soirées bières» et de «jeu de l'oie» où le gagnant violait un enfant. Aujourd'hui conseiller à la Cour de Cassation, Didier Beauvais a expliqué avoir parlé de «quelques procédures dans lesquelles des mineurs apparaissaient avoir été abusés sexuellement par des adultes faisant partie d’un cercle plus large que le cercle familial, au cours de soirées alcoolisées, après projection de films à caractère pornographique».
«A titre d’exemples, j’ai cité deux affaires, aujourd’hui définitivement jugées, dont l’une se situait dans le ressort du tribunal de grande instance d’Avesnes-sur-Helpe et qui faisait apparaître que des enfants avaient été agressés sexuellement par plusieurs adultes au cours de jeux initiés par ces derniers, les scènes ayant été filmées», a ajouté le magistrat. «Je conteste également avoir prétendu que des soirées de ce type étaient "habituelles"», a-t-il poursuivi. Le parquet général de Douai, a confirmé, après enquête, que les affaires auxquelles le magistrat avait fait référence, ont bel et bien existé.
Une affaire prise très au sérieux
Reprenant une autre partie de ses déclarations du 3 février, ce magistrat a précisé avoir «rappelé à l'audience l’idée que, si les psychologues étaient indispensables pour appréhender ces comportements individuels, des sociologues ou des ethno-psychiatres pouvaient aussi apporter un éclairage utile sur les attitudes collectives générant les passages à l’acte, afin de mieux les comprendre et de mieux les juger». A la Chancellerie, le porte-parole de la garde des Sceaux, Guillaume Didier, a indiqué que cette affaire était «prise au sérieux» et que le ministère avait demandé la transmission des «termes exacts des propos» tenus par Didier Beauvais.