« Revue de presse des hebdomadaires du 1er mars 2009, par RFI | La gestion Sarkozy en question » |
L'État appelle à la fin de la grève en Guadeloupe
Guadeloupe : le meurtrier présumé mis en examen
France Info - 06:40 - Retour sur l’enquête avec le reportage de Richard Place (2'00")
Me Daniel Démocrite, avocat de Ruddy Alexis, a dénoncé des pressions contre son client.
"Il m'a indiqué que des pressions étaient exercées sur lui, qu'on l'a menacé, qu'on lui a dit que son épouse serait jetée en prison et que son enfant serait confié à la Ddass. Ces méthodes sont d'un autre temps", a-t-il dit sur France Info.
PARIS (Reuters), 01.03.09, 18h30 - Michèle Alliot-Marie a appelé dimanche les partenaires sociaux en Guadeloupe à la "responsabilité" et à la "modération" pour sortir du conflit, avec une invite appuyée au Medef qui refuse toujours de signer l'accord salarial paraphé par le LKP.
A Pointe-à-Pitre, un Guadeloupéen de 35 ans, déjà condamné pour violences, a été mis en examen samedi soir pour le meurtre du syndicaliste Jacques Bino dans la nuit du 17 au 18 février à Pointe-à-Pitre.
"On a beaucoup avancé. Il reste du chemin à faire, c'est vrai, en Guadeloupe, pour élargir l'accord à l'ensemble des entreprises", a déclaré la ministre de l'Intérieur et de l'Outre-mer dans le cadre de l'émission "Dimanche soir politique" de France Inter/Le Monde/i-télé.
"Il faut que les négociations puissent continuer mais qu'elles continuent dans un climat qui soit un climat apaisé", a-t-elle souligné.
"Je lance un appel à tout le monde. Chacun doit être responsable, quelle que soit son appartenance, pour que la situation redevienne normale. (...) Aujourd'hui, il faut que le Medef, lui aussi, ait une attitude qui soit responsable dans cette situation", a ajouté Michèle Alliot-Marie.
Le préfet de la Guadeloupe, Nicolas Desforges, a appelé samedi soir à la fin de la grève générale lundi, estimant que le collectif LKP avait obtenu satisfaction sur l'essentiel de ses revendications.
"Le retour à la vie normale à laquelle les Guadeloupéens aspirent s'impose désormais", a-t-il déclaré à la presse.
Le LKP d'Elie Domota a jugé cet appel "cavalier" et "irrespectueux" et dit attendre la signature d'un "protocole de fin de conflit" pour lever le mouvement. Le collectif devait se réunir dimanche soir pour décider de la suite de la grève.
REPRISE DES NÉGOCIATIONS LUNDI
De fait, la confusion persiste sur les modalités de l'accord salarial, le Medef et plusieurs autres organisations patronales refusant de signer le document paraphé par des organisations minoritaires.
Le LKP entend demander au ministère du Travail une extension de l'accord à l'ensemble des entreprises guadeloupéennes.
Les négociations entre l'Etat, le patronat, les collectivités et les syndicats devraient se poursuivre lundi.
Le meurtrier présumé de Jacques Bino, Ruddy Alexis, connu des services de police pour violence avec arme dans les années 1990, a été écroué samedi soir. Il s'était présenté spontanément aux autorités à la suite de la perquisition de son domicile.
Quatre autres complices présumés ont été relâchés et placés sous contrôle judiciaire.
Selon le procureur de la République de Pointe-à-Pitre, Jean-Michel Prêtre, Ruddy Alexis a cru tirer à un barrage sur une voiture de la brigade anti-criminalité alors que les tensions liées à la grève générale déclenchée le 20 janvier par le collectif LKP étaient à leur comble.
C'est en fait Jacques Bino, proche du LKP, qui a succombé aux tirs.
Le procureur de la République a dit s'appuyer sur "des témoignages multiples et concordants, assez factuels, assez précis" qui mettent en cause Ruddy Alexis, passible de vingt ans de prison.
Il avance en outre "des éléments de police technique, en particulier par rapport aux munitions qui ont été saisies sur le barrage lui-même". "Des munitions similaires ont été saisies en assez grand nombre au domicile de M. Alexis", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
Jacques Bino a été visé par un fusil de calibre 12 avec des balles Brenneke, utilisées pour la chasse.
Me Daniel Démocrite, avocat de Ruddy Alexis, a dénoncé des pressions contre son client.
"Il m'a indiqué que des pressions étaient exercées sur lui, qu'on l'a menacé, qu'on lui a dit que son épouse serait jetée en prison et que son enfant serait confié à la Ddass. Ces méthodes sont d'un autre temps", a-t-il dit sur France Info.
Sophie Louet avec Colette Borda à Pointe-à-Pitre