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La gestion Sarkozy en question
PARIS (Reuters) 01.03.09, 17h20 - "C'est là-haut que ça se décide. Alors on s'aligne. Je ne prends pas ça comme un affront, c'est un arbitrage".
Un ministre philosophe - il en reste au gouvernement - concède sans états d'âme (?) les forces et les faiblesses du mécanisme sarkozien dont la crise met crûment en relief les limites. Car peut-on tout régler de "là-haut"?
Les analystes interrogés par Reuters notent que l'interventionnisme tous azimuts de Nicolas Sarkozy renvoie désormais aux Français une impression de "confusion", une absence de cohérence anxiogène dans un climat social déjà tendu.
"Nicolas Sarkozy leur dit : 'il y a il y a un capitaine à la barre'. Mais ce n'est pas le capitaine qu'ils regardent, c'est la mer démontée et le point d'arrivée", relève Stéphane Rozès, directeur général de l'institut CSA.
Et de conflit en conflit, de contre-feux en recul, la politique gouvernementale devient difficilement lisible, au point de braquer un peu plus les syndicats qui entendent rééditer leur coup de semonce le 19 mars.
La gestion désordonnée de la crise guadeloupéenne a été pour l'opinion un révélateur des dysfonctionnements de l'exécutif.
L"'affaire Pérol", ou la nomination controversée du numéro trois de l'Elysée à la tête de la future deuxième banque française, est dénoncée comme un "abus de pouvoir" par l'opposition de gauche et le centre.
"Ce pays est mal géré. C'est une présidence péremptoire qui se mêle de tout", a estimé le socialiste Vincent Peillon sur Europe 1.
Ministres relégués - Xavier Darcos, Valérie Pécresse sacrifiés au nom de l'apaisement lycéen et universitaire -, ministres virtuels - Michel Barnier et Rachida Dati, évanescente, en partance pour la campagne européenne -... : le gouvernement paraît absent.
"LES LAPINS DANS LES PHARES"
Quant à François Fillon, prisonnier maintenant de la gangue de l'impopularité avec Nicolas Sarkozy, il continue d'assumer bon an mal an une coordination à éclipses, comme lorsqu'il reprend en urgence le dossier antillais ou tente de déminer le conflit avec la communauté universitaire.
"C'est quelqu'un qui dédramatise beaucoup", se félicite un secrétaire d'Etat.
Le chef de l'Etat, lui aussi, reste "serein dans la tempête", "c'est un capitaine de gros temps", témoigne un autre ministre qui précise ne pas être au nombre des "chouchous".
Un troisième consent enfin à reconnaître un dommageable "déficit d'autonomie" au sein du gouvernement derrière un président omnipotent.
Nicolas Sarkozy se prévaut publiquement de ne pas avoir fait d'"erreur" dans la gestion de la crise économique et financière - son entourage plaide que sa méthode est la bonne -, mais les économistes s'accordent à dire que de nouvelles mesures de relance seront nécessaires en France pour conjurer la récession.
Contre les "mesurettes" du chef de l'Etat, la dirigeante du Parti socialiste, Martine Aubry, préconisait dimanche sur Canal+ un plan de bataille à la Barack Obama. "Lui, il s'attaque à la crise".
"On est un peu comme les lapins dans les phares", concédait dimanche Geoffroy Roux de Bézieux, le président de l'Unedic, sur France Info.
Le chef de l'Etat se rend de nouveau sur le terrain, mardi dans la Drôme, pour défendre ses choix en matière d'emploi et de formation professionnelle après le chiffre record de 90.200 chômeurs supplémentaires enregistré en janvier. François Fillon devrait revenir en première ligne avec une interview sur Europe 1 mardi matin et la reprise des travaux à l'Assemblée.
Les deux têtes de l'exécutif "ne peuvent pas faire l'économie de la redéfinition d'un cap", souligne Stéphane Rozès.
Sophie Louet
International États-Unis
Obama, entre optimisme et réalisme
Mise à jour le mardi 24 février 2009 à 23h47, Radio Canada
C'est sur un ton résolument plus optimiste, mais toujours empreint de réalisme, que le président des États-Unis, Barack Obama, a prononcé mardi soir un discours très attendu devant les deux chambres du Congrès, à Washington. Ce discours se voulait une sorte de « bande-annonce » du premier budget Obama qui sera présenté jeudi.
M. Obama s'est éloigné d'un simple énoncé des grands axes de sa présidence pour articuler ses politiques de manière plus détaillée. Au passage, il a lancé des messages destinés à inciter les Américains à se retrousser les manches pour remettre leur économie et leur pays sur pieds.
« Notre économie est affaiblie et notre confiance, ébranlée; nous vivons des temps difficiles et incertains; mais ce soir, je veux que tous les Américains sachent ceci: nous allons reconstruire, nous allons nous rétablir, et les États-Unis d'Amérique en sortiront plus forts qu'auparavant », a dit le président américain.
Barack Obama a rappelé que les solutions aux problèmes économiques américains se trouvaient dans les universités, les laboratoires de recherche, les entreprises, les terres agricoles et la fierté du peuple américain. « Ce qu'il faut à présent, c'est que le pays se ressaisisse, affronte les défis auxquels il fait face et prenne ses responsabilités à nouveau pour notre avenir », a-t-il dit.
« Nous ne faisons pas ce qui est facile, nous faisons ce qui est nécessaire. » - Barack Obama