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Guadeloupe : Domota menace les chefs d'entreprise
Société
Publié le 06/03/2009 à 09:59 - Modifié le 07/03/2009 à 17:30 Le Point.fr, source AFP
Guadeloupe : Domota menace les chefs d'entreprise
"Soit ils appliqueront l'accord, soit ils quitteront la Guadeloupe." Au lendemain de l'accord de sortie de crise trouvé avec l'État après un mois et demi de grève générale dans l'île , le leader du LKP Élie Domota a brandi jeudi soir la menace pour contraindre les derniers chefs d'entreprise réticents à accorder une augmentation mensuelle de 200 euros à leurs salariés. Des établissements que des manifestants s'emploient toujours à bloquer. "Nous n'arrêterons pas et je l'ai dit ce soir au préfet. Nous sommes très fermes sur cette question-là. Nous ne laisserons pas une bande de békés rétablir l'esclavage", a-t-il fustigé sur Télé-Guadeloupe.
La pression que le porte-parole du LKP envisage d'exercer est au premier plan d'ordre économique. "Hors de question, aujourd'hui, d'aller faire des courses dans des entreprises qui exploitent des Guadeloupéens, dans les entreprises qui ne donnent pas 200 euros à leurs salariés", a-t-il avancé comme argument. "Nous demandons aux Guadeloupéens de ne pas aller dans ces entreprises-là, de ne pas aller à Match, Carrefour, Cora, de ne pas faire de courses dans les entreprises qui n'appliquent pas l'accord", a-t-il insisté. Interrogé pour savoir s'il ne craignait pas les conséquences de son appel pour les personnels de ces sociétés, Élie Domota a répondu : "Ils trouveront du travail. De toute façon, quand leurs patrons auront mal, ils feront en sorte d'appliquer l'accord."
Durant toute la journée de jeudi, un groupe d'une centaine de personnes très mobiles a bloqué à plusieurs reprises des carrefours au Gosier, à 6 km de Pointe-à-Pitre, où sont situés de nombreux hôtels de tourisme. Ces mécontents se sont dispersés sans incident lors de l'arrivée des forces de l'ordre, mais ont investi aussitôt la chaussée quelques centaines de mètres plus loin. À Baie-Mahault, un centre commercial a dû fermer dans le courant de la matinée avant que les boutiques qui y sont implantées ne puissent ouvrir de nouveau. Mais les grévistes d'un hypermarché Carrefour et de plusieurs supermarchés spécialisés de ce centre commercial en ont, par contre, interdit les accès durant toute la journée. Toujours jeudi, la fédération patronale du BTP, appartenant au Medef-Guadeloupe, a "adhéré à l'accord" augmentant les salaires de 200 euros.