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L’inoxydable Berlusconi
SONDAGE EXCLUSIF
«Pardon» de Royal : les Français désaprouvent
Le Parisien | 11.04.2009, 18h07 | Mise à jour : 12.04.2009, 07h49, extrait
Faire parler d'elle. Apparaître comme l'adversaire principale de Nicolas Sarkozy. Occuper le terrain sur tous les sujets. Telle est la stratégie de Ségolène Royal depuis quelques mois. Et cela marche plutôt bien. Le moindre de ses faits et gestes est commenté, ses discours sont attendus, ses meetings font recette, même si tout le monde, évidemment, n'est pas d'accord sur le fond.
Ainsi, selon notre sondage CSA, une (courte) majorité de Français désapprouve ses propos tenus en début de semaine au Sénégal. L'ex-candidate à la présidentielle, en déplacement dans son pays natal, avait demandé «pardon» aux Africains pour le discours prononcé par Nicolas Sarkozy en 2007 à Dakar.
LE PORTRAIT DE LA SEMAINE
L’inoxydable Berlusconi
Le Parisien | 12.04.2009, 07h00, extraits
Tous les grands de ce monde savent que l’histoire, avec son cortège de guerres, de catastrophes naturelles et de faillites économiques, est tragique. Tous sauf un : Silvio Berlusconi. Avec Il Cavaliere, qui règne à nouveau sur l’Italie, elle est souvent comique. A 72 ans, sourire toujours aussi éclatant et cheveu plus noir que jamais grâce aux implants, l’homme insuffle un air burlesque en toutes circonstances.
Au G 20 de Londres, au milieu des dirigeants occupés à sauver la finance mondiale, il hurle à l’adresse du président américain « Hey, Mister Obama », provoquant chez la reine Elisabeth une moue indignée : « What is this ? » Ce même Barack Obama dont il avait salué l’élection par un douteux « il est jeune, beau… et même bronzé », faisant alors réagir jusqu’à son ex-compatriote Carla Bruni-Sarkozy. Au sommet de l’Otan, samedi dernier à Strasbourg et à Kehl (Allemagne), il descend de sa limousine le portable vissé à l’oreille, fait signe d’attendre à la chancelière Angela Merkel venue l’accueillir et, sans gêne, poursuit sa conversation une demi-heure ! Aux sinistrés du terrible séisme des Abruzzes, il réserve un pur festival. « Prenez cela comme un week-end de camping », lance-t-il en visitant les camps de tentes d’urgence, casque de pompier sur le crâne. « Allez fêter Paques à la mer, c’est nous qui payons », conseille-t-il en visant les hôtels réquisitionnés par l’Etat à Pescara, sur l’Adriatique. Enfin, se ravisant, il propose d’héberger les sans-abri dans « certaines de ses demeures ».
« A l’étranger, il passe pour un clown »
[...] « Il est une anomalie »
Mais, dans l’ombre de cet optimiste infatigable, il y a l’autre Berlusconi. « J’ai eu affaire à lui lorsque j’étais magistrat, dit Antonio Di Pietro, l’ex-juge de l’opération Mains propres des années 1990, devenu chef du parti L’Italie des valeurs (gauche). Berlusconi est une anomalie : dans aucun autre pays au monde, on aurait permis à un entrepreneur, propriétaire de trois chaînes de télévision, avec des procès sur le dos, de devenir chef du gouvernement. Et il a récemment fait voter une loi qui le rend intouchable. » Au gré de ses trois passages au palazzo Chigi (le Matignon romain) depuis 1994, Silvio Berlusconi s’est débarrassé de toutes les poursuites judiciaires pour versement de pots de vin, falsification de bilans, évasion fiscale et corruption en tout genre ! Dans son film « le Caïman », Nanni Moretti incarne à la perfection ce personnage au cynisme glaçant. « Berlusconi fait de la politique pour résoudre ses problèmes et pas ceux du pays », tranche Marco Travaglio.