« Lefebvre brocarde la stratégie du PS | Journée contre l’homophobie : entre répression et timide progression » |
Les réseaux du procureur
NDLR : Pour « la part de fantasme », voir par exemple Un drôle de système et Que fait le juge d'instruction ?
Les réseaux du procureur
LE MONDE | 16.05.09 | 15h42 • Mis à jour le 17.05.09 | 12h15, extrait
"Avec les dossiers que j'ai traités, je ne me suis pas fait que des amis", sourit aujourd'hui avec fierté le procureur. D'où vient alors le soupçon de complicité politique qui a accompagné son parcours ces dernières années ? D'une légion d'honneur, reçue le 14 juillet 2004 des mains du ministre de la justice Pascal Clément, quelques mois après le classement de l'affaire des "frais de bouche" du couple Chirac. De sa nomination, en mars 2007, au poste de procureur dans une juridiction dont toute la magistrature s'accorde à dire qu'elle est si sensible qu'aucun pouvoir ne laisserait un adversaire y exercer.
"Le juge qui fait peur aux politiques", titraient autrefois les journaux. "La droite verrouille la justice", dénonce, au lendemain de sa nomination, le Syndicat de la magistrature, convaincu qu'il s'agit là, à quelques mois de l'élection présidentielle, d'un accord entre chiraquiens et sarkozystes, pourtant à couteaux tirés. L'hypothèse qu'il puisse succéder au procureur de Paris Jean-Claude Marin a achevé de modifier le regard de ses pairs.
Jean-Claude Marin doit partir à l'automne, une fois jugée l'affaire Clearstream, instruite notamment par le grand rival de Courroye, Renaud Van Ruymbeke. Qu'un ami du président puisse "tenir Paris" émeut une bonne partie d'une magistrature, qui ne sait plus très bien comment affirmer son indépendance face au pouvoir. Et Courroye commence à compter ses adversaires.
Il s'y mêle parfois une part de fantasme.