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L’avocat général : « je n’ai jamais minimisé l’antisémitisme »
L’avocat général du procès Fofana : «Je n’ai jamais minimisé l’antisémitisme»
Jean-Noël CUÉNOD Correspondant à Paris | 26.07.2009 | 11:00, Tribune de Genève, extraits
FRANCE | L’affaire du «gang des barbares» continue à susciter la polémique. Philippe Bilger, qui a soutenu l’accusation, est mis en cause par le président CRIF. Interview exclusive du magistrat.
Le procès du «gang des barbares» qui s’est déroulé à huis clos continue à susciter la polémique en France. Le verdict prononcé le 10 juillet a été estimé trop clément pour les complices de Fofana même s’il a été établi que ce dernier a seul conçu et commis l’assassinat d’Ilan Halimi. Sur ordre de la ministre de la justice Michèle Alliot-Marie, le Parquet général a interjeté appel de cet arrêt. Un second procès se déroulera donc à une date encore inconnue. La communauté juive a réclamé cet appel. Et on comprend son émoi. Les tortures mortelles subies pendant 24 jours par l’un de ses membres, Ilan Halimi, relèvent de l’horreur.
Parmi les réactions, celle de Richard Prasquier se révèle particulièrement grave, en raison de sa fonction – il préside le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) – et compte tenu de la personne visée : l’avocat général Philippe Bilger qui a requis au procès des «barbares». Or, ce magistrat du Parquet, l’un des plus connus en France, est une autorité morale. Dans une interview qu’il a accordée au site d’information Mediapart le 17 juillet, Richard Prasquier estime que Philippe Bilger minimise l’antisémitisme. L’avocat général refuse de se prononcer sur l’affaire en elle-même mais il a accepté de répondre aux accusations formulées par le président du CRIF.
Philippe Bilger, que répliquez-vous à cette accusation d’avoir minimisé l’antisémitisme ?
Elle est grotesque dans la mesure où rien judiciairement ne permet de justifier une telle accusation. ...
Pourtant, il n'y a qu'un antisémitisme…
Si l’on admet qu’il n’y a qu’un antisémitisme, il y a tout de même des degrés dans son expression. Le racisme ou l’antisémitisme ambiant de certains quartiers ne signifie pas que ceux qui l’éprouvent vont se livrer à des actes de sauvagerie, de barbarie. Il y a un gouffre entre les deux attitudes. Si on l’ignore, on relativise, on met tout sur le même plan. Et pour finir on banalise le racisme et l’antisémitisme puisqu’on assimile l’infiniment grave à des manifestations qui sont plus gouvernées par de la bêtise au quotidien que par une malfaisance prête au pire.
D'où vient le code pénal ?
Un extrait, de google books