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Quand les USA planifiaient une cyber-guerre en Irak
Guérilla judiciaire entre le ministère de l'intérieur et un commandant de police
LE MONDE | 03.08.09 | 15h02 • Mis à jour le 03.08.09 | 15h02, extraits
C'est une véritable guérilla judiciaire, où chacun campe dans ses tranchées sans céder un pouce de terrain. Depuis près d'un an, le commandant de police Philippe Pichon, accusé d'avoir divulgué à la presse des renseignements extraits de fichiers de police mène une incroyable bataille contre son administration pour échapper aux sanctions. Les décisions de justice se succèdent au rythme des recours des deux parties. Après plusieurs rounds, l'avocat du policier, William Bourdon, s'apprête à déposer une nouvelle requête dans cette affaire où règne, dit-il, "une atmosphère de plomb".
[...] "L'administration est horriblement mauvaise perdante", s'insurge l'avocat. "En réalité, elle fait la preuve de son intolérance face aux attitudes un peu rebelles", ajoute-t-il en citant le cas de Jean-Hugues Matelly. Cet officier supérieur de la gendarmerie, également chercheur associé au CNRS, fait actuellement l'objet d'une procédure disciplinaire pour avoir critiqué, dans un média, le rapprochement entre la gendarmerie et la police. En association avec un universitaire, il avait aussi écrit sur les manipulations autour des chiffres de la délinquance.
Le trublion Pichon a, lui, collaboré sur le STIC avec un autre chercheur du CNRS, Frédéric Ocqueteau, qui a pris sa défense et dénoncé la "violence" de l'institution policière pour celui qui ne respecte pas les règles.
Presse et pouvoir dans le royaume, le grand malentendu
LE MONDE | 03.08.09 | 15h01 • Mis à jour le 03.08.09 | 15h01, extrait
TelQuel et Nichane sont accusés d'avoir enfreint le code de la presse. Si l'agence officielle MAP évoque, sans précisions, " un ensemble d'articles enfreignant les dispositions légales en vigueur", c'est bel et bien l'enquête d'opinion sur le roi qui est visée.
"Le concept même de sondage sur la monarchie est totalement inacceptable au Maroc", n'a pas caché le ministre de l'intérieur, Chakib Benmoussa, tandis que le ministre de la communication, Khalid Naciri, faisait savoir que si Le Monde publiait le sondage incriminé, il serait, lui aussi, saisi.
Quand les USA planifiaient une cyber-guerre en Irak
Benjamin Ferran (lefigaro.fr)
03/08/2009 | Mise à jour : 15:51, extrait
En 2003, l'administration Bush a opté pour une offensive militaire plutôt qu'une cyber-attaque sur les finances de Saddam Hussein. Cette méthode de déstabilisation est pourtant toujours d'actualité.
Cette attaque devait accélérer la chute de Saddam Hussein sans faire de victime. Les Etats-Unis y ont pourtant renoncé, préférant une offensive militaire conventionnelle. En 2003, avant même de déclencher l'invasion de l'Irak, le Pentagone avait prévu de s'en prendre aux finances du régime irakien, pour geler les réserves du dictateur et lui retirer tout moyen de payer ses troupes et d'investir dans de l'armement. «Nous savions que nous avions les outils pour le faire», explique aujourd'hui un militaire à l'International Herald Tribune.
L'administration Bush n'a jamais donné son feu vert. La Maison-Blanche redoutait les «dommages collatéraux» d'une intrusion dans le système informatique de plusieurs banques, et les risques de perturbation au Moyen-Orient, en Europe et aux Etats-Unis. Seule une offensive plus classique contre les réseaux de communications a donc été lancée, provoquant non seulement des coupures de téléphones en Irak, mais aussi dans les pays limitrophes. Une expérience similaire, menée dans les années 1990 en Serbie par les Etats-Unis, avait entraîné une panne d'un système de communication satellitaire.
Selon des experts, l'enchevêtrement des réseaux rend en effet cette guerre virtuelle particulièrement difficile à contrôler. «Nous sommes très inquiets des effets de bord de certains types d'opérations informatiques», affirme un autre militaire cité par le quotidien.