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Le papa malheureux se rebelle : 3 mois de prison
NDLR : « Mais vous pourrez voir votre fille », précise une juge assesseur...
Publié le 07/08/2009 07:59 - Modifié le 07/08/2009 à 09:23 | D. S., La Dépêche
Rodez. Le papa malheureux se rebelle : 3 mois de prison
Justice. Un climat familial délétère à l'origine des violences.
Ce sont deux affaires distinctes juridiquement mais pourtant étroitement liées qui, ce jeudi après-midi, ont fait l'objet d'une comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Rodez. Le lien, c'est un climat familial délétère entre Giovanni et son ex-compagne, Sonia. Au centre du conflit, une petite fille de 2 ans que ce papa de 24 ans ne peut voir en raison du refus catégorique, et inexpliqué selon lui, de la maman. Laquelle a renoué avec son ex-mari…
La séparation du couple au bout de quatre ans s'explique aisément : Giovanni est violent. Il le reconnaît volontiers : « J'ai pas eu une enfance facile », annonce ce marginal - il vit « de rien » et n'a pas de domicile connu - en évoquant son placement en familles d'accueil et dans des foyers de l'aide sociale à l'enfance (ASE), « et les coups ». « Je sais bien que la violence n'est pas une solution. Mais chaque fois que j'ai été correct, je me suis fait "enfler", alors… J'ai quand même pris rendez-vous avec un psy », assure-t-il. Mais il n'y est pas allé.
Reste que Giovanni a frappé Sonia. Souvent, à en croire la jeune femme entendue comme partie civile. Le jeune Normand ne conteste pas mais tente d'avancer une explication, toujours la même - « Elle m'empêche de voir ma fille et l'emmène sans me prévenir » - notamment pour expliquer les violences sur conjoint commise le 25 juin. Des faits pour lesquels il aurait dû être jugé en octobre.
Mais ce mercredi, Sonia est partie avec l'enfant. Arrivé à l'appartement de Decazeville, Giovanni ne peut que constater l'absence. D'abord, il s'épanche auprès d'une amie hébergée par son « ex ». Puis, quand il apprend que celle-ci s'est rendue à Montauban, où vit son nouveau compagnon, il s'emporte et brise un miroir et un téléviseur.
« Un état de détresse »
Ensuite, il s'enferme pendant dix minutes dans le logement, refusant de répondre aux policiers, si ce n'est pour les insulter. Et lorsqu'il se décide à entendre raison, il tente soudainement de s'enfuir. L'interpellation qui s'en suit est mouvementée et deux policiers reçoivent des coups.
Avocats des parties civiles et ministère public sont unanimes : les faits commis par Giovanni sont « inadmissibles » et il convient de mettre un terme aux agissements de cet homme « violent et animé par un sentiment de revanche ». C'est pourquoi, outre les demandes de réparation, une interdiction de rencontrer Sonia est demandée. Ainsi qu'une peine de quinze mois de prison, dont dix assortis d'un sursis et d'une mise à l'épreuve, et une amende de 180 € pour les destructions, requises par le parquet.
La défense est d'accord sur un point : la violence du prévenu qu'il convient de stopper. En revanche, Me Galandrin démonte le portrait de « l'homme habituellement violent » dressé par ses adversaires. « Mais il y a un état de détresse à ne pas oublier », plaide le conseil de Giovanni à propos des violences sur Sonia. Quant aux heurts avec les policiers, il demande, code pénal à l'appui, qu'ils soient requalifiés en rébellion.
Le tribunal, présidé par Jean-Louis Is, entend cet appel à la clémence. Giovanni est condamné à un an de prison, dont neuf mois avec sursis et mise à l'épreuve. Celle-ci comprend les obligations de soins, de travailler et de dédommager ses victimes, et l'interdiction de rencontre Sonia. « Mais vous pourrez voir votre fille », précise une juge assesseur.