« Afghanistan : trois Français tués [accidentellement] | Parlons Net reçoit Bernard-Henri Lévy » |
Le modèle communautaire américain dans les banlieues ?
NDLR : L'Etat français sait ce qu'il faut faire ? J'ai des doutes. Jacques Donzelot, un spécialiste ?
Le cadavre, la cour d'appel et le trouble anormal de voisinage
Article publié le 19 Mai 2009
Par Pascale Robert-Diard
Source : LE MONDE
Taille de l'article : 597 mots
Extrait : Elle s'appelait Daphné, elle était très âgée et vivait seule dans son appartement parisien. Elle est morte dans la nuit du 8 au 9 août 2003, victime de la canicule. Son aide ménagère n'a découvert son cadavre décomposé que quatre jours plus tard. Lorsqu'elle est rentrée de vacances fin août, la voisine du dessous de Daphné a découvert « des coulures de liquide et de matières » qui empestaient son appartement. Elle a sollicité le service de l'hygiène de la Ville de Paris qui a dû procéder à des pulvérisations d'eau de javel pour nettoyer son domicile, rendu inhabitable pendant deux ans. Ici finit l'histoire de Daphné. Ici commence une singulière bataille juridique.
Un hamburger et la banlieue
International
CRISE SUR LE NUCLEAIRE
Menacé de sanctions, l'Iran tire deux missiles
Le Parisien | 26.09.2009, 17h55 | Mise à jour : 27.09.2009, 09h17, extrait
L'Iran a débuté dimanche matin des exercices militaires au cours desquels, selon la télévision d'Etat en langue arabe, Al-Alam, l'armée a procédé au tir de deux missiles de courte portée. Selon la chaîne, il s'agit de missiles Tondar et Fateh 110. En outre, le commandant des forces aériennes des Gardiens de la révolution, Hossein Salami, a ajouté dimanche, dans une déclaration à la télévision de langue anglaise Press-TV, que l'armée procèderait lundi à des exercices de tirs de missiles Shahab longue portée.
Compte rendu
Banlieues : le modèle communautaire américain tente les sociologues français
LE MONDE | 25.09.09 | 14h23 • Mis à jour le 26.09.09 | 08h11, extrait
Faut-il s'inspirer du modèle américain de "politique de la ville" ? Doit-on réinventer le système français de gestion des quartiers difficiles en s'inspirant de l'exemple "communautaire" mis en place aux Etats-Unis ? Alors que la recherche française est longtemps restée dominée par le spectre des dérives "à l'américaine", un colloque, organisé vendredi 25 septembre à l'Ecole normale supérieure (ENS) à Lyon, montre qu'une partie des sociologues observent désormais avec intérêt la capacité des villes américaines à mobiliser leurs habitants et à favoriser leur participation dans les quartiers difficiles. Et soulignent, a contrario, "la grande faiblesse" de la politique de la ville française.
L'élection de Barack Obama à la Maison Blanche, fin 2008, a évidemment contribué à replacer le modèle américain au centre de toutes les attentions. Le président des Etats-Unis fut en effet, au milieu des années 1980, un "organisateur de communauté" dans les quartiers sud de Chicago, une fonction à cheval entre travailleur social, éducateur politique et agitateur professionnel. Théorisée dans les années 1960 par le sociologue américain Saul Alinsky, sa mission était d'amener les habitants à s'organiser pour défendre leurs intérêts face aux bailleurs sociaux, aux banques, aux municipalités... Une démarche qui a contribué à l'émergence de leaders et de pouvoirs locaux.
Cette approche se situe aux antipodes de la politique de la ville française, traditionnellement rétive à la reconnaissance des communautés, comme le soulignent les participants au colloque. "Le modèle républicain français est un modèle descendant : l'Etat sait toujours ce qu'il faut faire. Et comme, par ailleurs, on a historiquement une grande peur des communautés, la France est passée à côté de cette dimension collective", indique Claude Jacquier, directeur de recherche au CNRS. "Là où, dans d'autres pays, les initiatives dans les quartiers à problèmes viennent des habitants, une culture de défiance envers la société civile continue de caractériser nos administrations, niant la légitimité des demandes des habitants, par ailleurs mal représentés politiquement", explique Sophie Body-Gendrot, professeur de sciences politiques, qui insiste sur l'absence de "voix" et de "porte-parole" dans la jeunesse des quartiers.
Les politiques actuelles, notamment les opérations de rénovation urbaine, engagées en 2003 par Jean-Louis Borloo, ne dérogent pas à cette approche malgré l'affichage d'une logique "participative".
Sur les quelque 40 milliards investis d'ici à 2013 pour rénover les quartiers, la quasi-totalité vise des opérations sur le bâti, très peu sur l'humain. "La rénovation urbaine est une caricature de l'approche française où l'on refait la ville sur place. On démolit, on reconstruit et on pense avoir tout réglé. A aucun moment, sauf de façon purement rhétorique, on ne cherche à donner de la force ou du pouvoir aux habitants eux-mêmes", constate Jacques Donzelot, spécialiste de sociologie politique, pionnier de l'observation du modèle américain.
En France, souligne le sociologue Laurent Mucchielli, "les objectifs sont décidés par les représentants locaux de l'Etat et par des professionnels de la politique de la ville. Non par les associations locales qui n'en assurent que la mise en oeuvre". Il relève par ailleurs que la plupart de ces associations sont "installées par le pouvoir politique et contrôlées dans leur gestion par l'Etat" : "Le mot même de communauté (communauté d'intérêts, communauté de voisinage) est dégradé en "communautarisme" pour désigner une forme régressive de citoyenneté."