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Plainte de Squarcini : le Canard « pas inquiet »
Plainte Squarcini: le Canard "pas inquiet"
AFP, 10/11/2010 | Mise à jour : 17:28
Le directeur de la publication du Canard enchaîné Michel Gaillard s'est dit "un peu étonné" mais "pas inquiet" après le dépôt de plainte pour diffamation, aujourd'hui, du patron du contre-espionnage, Bernard Squarcini.
"Nous sommes un peu étonnés mais ça ne nous inquiète pas beaucoup", a déclaré à l'AFP Michel Gaillard. "Ca va être un très beau procès", a-t-il ironisé, "puisqu'on va avoir des témoins de grande qualité, à commencer par le chef de l'Etat et le premier ministre qui vient par l'intermédiaire de son directeur de cabinet de faire une note en disant qu'il était illégal de se faire communiquer les fadettes (factures téléphoniques détaillées, ndlr) des journalistes". "Je me demande si l'avocat de Squarcini a eu connaissance de cette note avant de déposer plainte", s'est interrogé Michel Gaillard.
La semaine dernière, le Canard enchaîné a accusé Bernard Squarcini de piloter des opérations illégales de surveillance des journalistes. La plainte déposée aujourd'hui vise outre Michel Gaillard, le rédacteur en chef et auteur de l'article Claude Angeli, a précisé Me Patrick Maisonneuve, avocat du patron du contre-espionnage français.
ÉDUCATION
Internat de réinsertion de Craon : cinq jeunes du 93 exclus pour violences
Le Parisien | SÉBASTIEN THOMAS (AVEC AFP) | 10.11.2010, 07h00
L’expérience aura tourné court pour cinq jeunes de Seine-Saint-Denis. Intégrés, avec neuf autres élèves du département, dans un établissement de réinsertion scolaire (ERS) ouvert lundi au sein d'un collège de Craon (Mayenne), ils ont été exclus pour s’être battus mardi matin avec des collégiens, révèle ce mercredi «Le Parisien».
En dépît de l'incident, le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, ne remet pas en cause la mise en place de ce type d'établissement.
Les professeurs réclament la fermeture de l'ERS
C'est à la suite d’une erreur d’organisation que les élèves de Seine-Saint-Denis ont croisé d’autres collégiens ded l'établissement qui se rendaient à la cantine. C’est alors qu’ils ont «distribué des coups et des claques sans raison apparente, raconte Zélia Malhaire, une enseignante. Les collégiens ont dû se réfugier dans les bureaux de l’administration». Les gendarmes ont interpellé les fauteurs de troubles, âgés de 13 à 15 ans. L’inspection académique du 93 a décidé de les renvoyer dans leurs familles les cinq jeunes.
L’affaire a vite pris des proportions importantes. Les professeurs ont aussitôt exercé leur droit de retrait et refusent de reprendre le travail tant que l’ERS ne sera pas fermé. Quelques heures après l'incident, des parents d’élèves de Craon sont venus retirer leurs enfants de l’établissement. Eux aussi réclament la fin de l’expérimentation.
Les parents seront reçus par l’inspecteur d’académie
Les enseignants s’étaient déjà mis en grève en octobre dernier, estimant que les moyens n’étaient pas suffisants pour encadrer les élèves « décrocheurs ». Ils réclamaient notamment l’embauche d’un principal adjoint. « Nous avions prévenu que les conditions n’étaient pas remplies pour accueillir sereinement ces enfants », martèle Zélia Malhaire.
L'inspecteur d’académie en Seine-Saint-Denis, Daniel Auverlot, estime avoir pris les mesures suffisantes après les incidents. «Ces jeunes ont eu un comportement inacceptable, ils ont été immédiatement exclus, souligne-t-il. Nous avons actuellement huit adultes pour encadrer ceux qui restent et nous allons envoyer trois volontaires au service civique en plus. Au total, il y aura donc onze adultes pour neuf jeunes. » Il n’y a donc pour lui aucune raison de fermer l’ERS. Les familles des exclus seront reçues la semaine prochaine à l’inspection académique, à Bobigny.
Apprendre les règles de la vie en société
Depuis lundi, outre celui de Craon, un autre ERS a ouvert à Portbail (Manche), qui accueille dix jeunes du 93 pour huit encadrants. Un établissement de ce type existe également dans les Alpes-Maritimes. La création des ERS avait été annoncée en avril par le ministère de l’Education nationale. Ils sont destinés à accueillir « des collégiens en difficulté scolaire et sociale, dont le comportement nécessite un éloignement ».
Pour intégrer ce type de structure durant un an, les élèves doivent être âgés de 13 ans à 15 ans, volontaires et exclus du système scolaire. En revanche, ils ne doivent pas avoir eu affaire à la justice. Le but est de les remettre à niveau et de leur apprendre le respect des règles de vie en société. «C'est utile à la fois pour ces élèves, pour leurs familles, pour l'ensemble des autres élèves et pour l'ensemble des équipes éducatives de (les) placer dans un établissement adapté de petite taille», a plaidé Luc Chatel.