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Dieudonné jugé pour antisémitisme
Dieudonné jugé pour antisémitisme
AFP, 03/02/2011 | Mise à jour : 21:31
"C'était une excellente soirée. C'était très drôle. Les gens ont ri." C'est ainsi que Dieudonné s'est défendu aujourd'hui devant la cour d'appel de Paris qui le juge pour des propos tenus lors d'un spectacle où il avait convié sur scène le négationniste Robert Faurisson.
Le parquet général n'a pas été sensible à l'humour de Dieudonné et a requis contre lui six mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende.
Dieudonné M'Bala M'Bala est jugé pour avoir fait remettre à Robert Faurisson, par quelqu'un déguisé en déporté juif, un "prix de l'infréquentabilité", le 26 décembre 2008 sur la scène du Zénith de Paris, lors d'une représentation de son spectacle "J'ai fait le con". La présence de l'ancien universitaire lyonnais avait suscité un tollé politique et associatif en France.
En première instance, Dieudonné s'est vu condamné à 10.000 euros d'amende pour "injures" à caractère raciste. Il avait immédiatement fait appel.
"C'est la première fois qu'un artiste se retrouve devant une cour d'appel pour demander: 'Est-ce que j'ai le droit de faire rire mon public?'", a regretté l'homme de spectacle, en se retranchant derrière le droit à l'humour et la liberté d'expression. "Que je ne fasse pas rire tout le monde, ça n'est pas mon problème. Que ça en énerve certains, ça m'amuse", s'est-il encore défendu.
Le représentant de SOS Racisme Dominique Sopo a raillé "une défense assez peu courageuse". "Le fait qu'il se réfugie derrière son statut d'artiste pour justifier qu'il doit bénéficier d'une liberté d'expression extrême est une supercherie", a-t-il indiqué à l'AFP en marge de l'audience.
"Il se revendique faussement de la qualité d'humoriste", a appuyé Me Sabrina Goldman, qui défend la Licra, également partie civile. "Ce n'est plus un humoriste. Désormais, il porte un discours politique."
Dieudonné s'est également plaint devant la cour d'appel d'être victime de l'acharnement des associations antiracistes. Une douzaine de parties civiles poursuivent l'humoriste dans une affaire initiée par le ministère public.
Délibéré le 17 mars.