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Laëtitia : l'USM appelle à un report des audiences dans toute la France
Editorial du "Monde"
La récidive : émotion, urgence, impuissance
LEMONDE | 02.02.11 | 13h32, extrait
Les faits divers dramatiques marquent l'opinion et soulèvent l'indignation, surtout quand ils sont commis par des récidivistes dont la société n'a pas su se protéger. La mort de Laetitia Perrais, 18 ans, disparue à Pornic (Loire-Atlantique) le 18 janvier et dont le corps démembré a été retrouvé le 1er février l'a, une nouvelle fois, confirmé.
L'émotion est d'autant plus vive que le chef de l'Etat a fait de ces affaires criminelles une affaire personnelle. Au ministère de l'intérieur, à partir de 2002, et plus encore à l'Elysée, depuis 2007, Nicolas Sarkozy n'a pas eu de gestes assez forts pour exprimer sa compassion envers les victimes et leurs familles, ni de mots assez durs ("des monstres en liberté") pour dénoncer ces criminels et promettre qu'il ferait tout pour les empêcher de nuire.
Laëtitia : l'USM appelle à un report des audiences dans toute la France
LEMONDE.FR avec AFP | 03.02.11 | 16h27 • Mis à jour le 04.02.11 | 14h45, extrait
La colère des magistrats prend de l'ampleur. Alors qu'un mouvement de grève s'est lancé à Nantes, l'Union syndicale des magistrats (USM), syndicat majoritaire, appelle vendredi 4 février à un report de toutes les audiences en France jusqu'au 10 février, après les déclarations de Nicolas Sarkozy sur l'affaire Laëtitia, a indiqué à la presse Nicolas Léger, son secrétaire national.
Leur grief : les nouvelles mises en cause des magistrats et policiers formulées, jeudi, par Nicolas Sarkozy, qui a demandé des sanctions contre ceux qui avaient géré le dossier de Tony Meilhon, suspecté d'avoir tué cette jeune fille, retrouvée morte mardi.
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Äffaire Laëtitia : Sarkozy réunit policiers et magistrats contre lui
Publié le 04.02.2011, 11h59 | Mise à jour : 21h56
Nicolas Sarkozy a réussi à faire l'unité des magistrats et des policiers contre lui. Le Snop et Unité SGP-FO, respectivement majoritaire chez les officiers de police et premier syndicat des gardiens de la paix, ont haussé le ton vendredi contre Nicolas Sarkozy, accusé d'avoir «hâtivement» condamné magistrats et policiers dans l'affaire Laetitia jeudi et d'avoir cédé à l'«émoi événementiel».
Le Syndicat national des officiers de police (Snop) «ne peut admettre que des lampistes» servent «de boucs émissaires à ceux qui détiennent le pouvoir et refusent d'assumer les conséquences de son exercice lorsqu'elles ne sont pas à son avantage». Il exprime «son regret de voir la douleur des proches de Laetitia, instrumentalisée» et s'insurge «contre les propos» jeudi de Nicolas Sarkozy qui «se dédouane à bon compte des responsabilités qui sont les siennes en la matière».
En fait, les inspecteurs de l'IGPN n'auraient pas «grand chose» à reprocher aux policiers, selon une source proche du dossier. «Dans l'état actuel de mes informations, il n'y a pas de faute des services de police», a déclaré sur Europe 1 le secrétaire général d'Unité Police SGP-FO, premier syndicat de gardiens de la paix, Nicolas Comte. Tout en excluant pour l'heure une action commune avec les magistrats, il a reconnu que les propos du président avaient suscité «pas mal d'émoi chez (ses) collègues» et prévenu qu'il n'accepterait «pas que des policiers soient livrés comme boucs émissaires».
La «grève» des magistrats
A Nantes, toute la filière judiciaire s'est rassemblée vendredi en salle d'audience pour exprimer sa colère. Le tribunal fonctionne depuis jeudi au ralenti. Les magistrats n'assurent que les audiences urgentes pour protester contre les propos du chef de l'Etat évoquant des «dysfonctionnements» et des «sanctions» dans ce dossier.
Le numéro deux de l'USM (l'Union syndicale des Magistrats) a déclenché un tonnerre d'applaudissements en annonçant que son syndicat appelait à élargir le mouvement à toute la France, jusqu'au 10 février, date d'une mobilisation nationale avec manifestation à Nantes. Des assemblées générales sont prévues à Lille, Créteil, Grenoble, Caen, Nancy, Pointe-à-Pitre, et des audiences ont déjà été renvoyées à Bayonne.
L'USM dénonce «les pressions fortes exercées depuis jeudi soir par le ministère de l'intérieur sur le représentants des syndicats de police pour se désolidariser de notre mouvement». Le syndicat Synergie Officier, présent jeudi pour exprimer sa solidarité avec les magistrats nantais, n'était pas représenté au Palais de justice vendredi, tandis que le SNOP a délégué son représentant permanent pour la zone Ouest, Yannick Le Barre. «Les policiers en ont marre qu'on leur tape sur la tête, qu'on mette systématiquement en cause leur travail», a déclaré ce dernier, ajoutant que son syndicat discutait d'éventuelles actions communes avec l'USM .
«Des dysfonctionnements qui ne peuvent rester dans réponse»
Le mouvement de grogne répond aux propos du chef de l'Etat, lors d'un déplacement à Orléans, jeudi. Nicolas Sarkozy a promis des sanctions pour les «dysfonctionnements graves» des services de police et de la justice qui ont permis la remise en liberté de Tony Meilhon, principal suspect du meurtre de la jeune Laëtitia à Pornic (Loire-Atlantique). En écho au Président de la République, Brice Hortefeux estime, dans un entretien à France Soir vendredi, que d'éventuels «dysfonctionnements» ne pourraient «rester sans réponse». Le secrétaire d'Etat aux Transports, Thierry Mariani s'en est pris à l'Union syndicale des Magistrats qu'il a jugée «outrancièrement politisée».
Le parti de Dominique de Villepin, République solidaire (RS), a quant à lui dénoncé vendredi «l'instrumentalisation» par Nicolas Sarkozy du meurtre de Laetitia, estimant que les magistrats sont privés «de moyens nécessaires» au bon fonctionnement de la justice.
LeParisien.fr
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