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Quatre critères définis pour l'audit des centrales françaises
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ALLEMAGNE • N'est pas antinucléaire qui veut
L’idée d’un moratoire de trois mois lancée par Angela Merkel entraîne la coalition dans une zone de fortes turbulences constitutionnelles. Une opportunité pour l'opposition à la veille d'importantes échéances électorales.
Courrier International | 18.03.2011 | Hartmut Palmer | Cicero
e moment semblait idéal. Face à la catastrophe nucléaire au Japon, Angela Merkel comptait échapper aux risques de contamination politique dus à sa politique pronucléaire, et ce juste à temps, avant des élections régionales cruciales, notamment le 27 mars dans le Bade-Wurtemberg. Choisissant de prendre le taureau par les cornes, elle s’est placée à la tête du mouvement anti-nucléaire, avec les ministres-présidents des Länder qui abritent encore des centrales. Mais sa volteface est extrêmement risquée, et sa coalition noir-jaune [des chrétiens-démocrates (CDU-CSU) et des libéraux (FDP)] se retrouve dans une zone de fortes turbulences constitutionnelles. Il ne va pas être possible à la chancelière de mettre en œuvre le moratoire sur les centrales aussi facilement qu’elle le souhaitait. Et le fait que les chefs de gouvernements des Länder CDU et CSU l’aient applaudie comme de bons petits élèves, lors de leur conférence de presse commune le 15 mars, n’y change rien.
La justification juridique avancée en guise d’explication à un public médusé par le ministre allemand de l’Environnement Norbert Röttgen, dont dépend la sécurité des réacteurs, est tellement tirée par les cheveux que l’on peine à croire que ce monsieur soit docteur en droit. Invoquer le paragraphe 19, alinéa 13 de la loi sur le nucléaire pour arrêter les vieux réacteurs ne serait possible que si les opérateurs avaient fait preuve de négligence crasse, ou si les installations se trouvaient dans un état si misérable que l’émission de substances radioactives représenterait un danger pour les populations riveraines. Ce qui n’est pas le cas. Certes, les réacteurs sont vieux, mais leur état n’est pas menaçant. S’il en allait autrement, c’est non seulement le ministre de l’Environnement, mais aussi les responsables des Länder qui se seraient rendus coupables depuis un certain temps d’avoir trahi leur serment. Car ils auraient laissé les centrales continuer à tourner.
En outre, le gouvernement ne peut tout simplement pas s’opposer à une décision du Bundestag. C’est totalement contraire à la Constitution. Une loi, même contestable, ne peut être corrigée que par une autre loi. L’opposition conteste la validité de la loi sur le prolongement de la durée de vie des centrales – c’est pourquoi elle a déposé une plainte auprès de la Cour constitutionnelle. Or, dans l’attente du jugement, une loi, même contestée, reste en vigueur et ne peut pas être supprimée sur simple décision du pouvoir exécutif.
Naturellement, l’opposition cherche à présent à exploiter le dilemme du gouvernement à des fins électorales. On ne peut pas le lui reprocher. Quoi qu’on en pense, les élections restent le moment décisif où la société se détermine elle-même et sa politique future. L’opposition ne devrait toutefois pas agir comme si la constitutionnalité de certaines décisions était sa seule préoccupation. Elle agit également au nom d’intérêts concrets et légitimes.
3 commentaires
Japon : les trois scénarios possibles à Fukushima
Frédéric MOUCHON | Publié le 18.03.2011, 07h00
[...] Ce combat à l’issue incertaine laisse ouvertes toutes les hypothèses sur l’impact à long terme de cet accident sans précédent.
1 L’hypothèse la plus optimiste. « La priorité est de rétablir le niveau d’eau dans les centrales et les piscines de refroidissement pour éviter la surchauffe des barres de combustible, en espérant que ces piscines ne fuient pas »...
2 Une version plus pessimiste. Les gestionnaires de la centrale de de Fukushima ne parviennent pas à maintenir sur le long terme un refroidissement des réacteurs. « Le combustible continuera, lui, à produire de la chaleur pendant des jours, voire pendant des semaines, explique Thomas Oudré, de l’autorité de sûreté nucléaire (ASN). On peut imaginer que l’exploitant décide alors d’évacuer dans des emballages hermétiques les barres de combustible vers des piscines de refroidissement qui fonctionnent. » ...
3 Le scénario catastrophe. « Si l’on ne parvient pas à refroidir les réacteurs et à remettre les piscines en eau, la température continuera d’augmenter et il y aura des dégagements massifs de poussières radioactives, explique Jean-Marie Brom. En fonction des vents et des produits dégagés dans l’atmosphère, des centaines de kilomètres carrés autour de la centrale pourraient être contaminés, comme ce fut le cas à Tchernobyl. » Non refroidis, les assemblages de combustible pourraient dégager une température de plus de 2000 oC. « Les rejets radioactifs pourraient être similaires à une bombe atomique au ralenti, analyse Jean-François Lacronique. Il n’y aurait plus qu’à attendre que ça s’arrête, mais il serait impossible de s’approcher de la centrale. Pour ne pas s’exposer aux cendres au moment où elles retombent, de nombreux Japonais seraient obligés de vivre cloîtrés chez eux, sans climatisation et équipé de dosimètres. Les cendres pourraient parcourir plusieurs milliers de kilomètres. » « S’il y a fusion du cœur, les cuves des réacteurs risquent d’être transpercées et il n’est pas exclu que le socle en béton de la centrale ne résiste pas, ce qui contaminerait les nappes phréatiques », détaille le président de la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad), Roland Desbordes.
Extraits de source http://www.leparisien.fr/tsunami-pacifique/japon-les-trois-scenarios-possibles-a-fukushima-18-03-2011-1364882.php
La compagnie d'électricité Tokyo Electric Power (Tepco) n'a pas confirmé cette information. "Le câble a été connecté au réacteur numéro deux, mais l'électricité n'a pas encore été rétablie, car il faut faire plusieurs vérifications, des zones baignant dans l'eau de mer", a expliqué un porte-parole, Fumiaki Hayakawa.
"Si l'on relance (sans prendre ces précautions), cela pourrait sauter", a-t-il ajouté.
Extrait de source http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/planete/20110319.OBS9927/fukushima-un-cable-electrique-a-ete-connecte-au-reacteur-2.html