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Très haut débit: pourquoi le retard de la France inquiète le Sénat
Propos recueillis par Raphaële Karayan - publié le 12/07/2011 à 18:25 - L'Expansion, extrait
Un rapport sénatorial appelle l'Etat à réagir avant que le retard de la France en matière de très haut débit ne devienne irréversible. Son rapporteur Hervé Maurey explique que si on continue comme ça, les objectifs de déploiement ne seront jamais tenus.
"Notre pays marque le pas et peine à relever le défi du très haut débit". C'est le cri d'alarme du sénateur Hervé Maurey, qu'il pousse dans un rapport sur l'aménagement numérique des territoires. Le sénateur de l'Eure, qui avait déjà remis un rapport sur le financement du déploiement de la fibre optique fin 2010, craint que ce retard ne devienne irréversible et que la fracture numérique ne s'aggrave. Il souligne notamment les risques pour les territoires ruraux qui n'intéressent pas les opérateurs télécoms, et les carences de l'Etat dans le pilotage de l'aménagement numérique. Ses explications.
Votre rapport est très alarmiste. Pourtant il est communément admis que la France est en avance en matière d'infrastructures haut débit. Ce n'est pas le cas ?
Je vous assure que ma vision est partagée par les élus puisque le rapport a été adopté à l'unanimité en commission de l'économie et de l'aménagement du territoire. Comme souvent en France, on s'illusionne. En matière d'accès au très haut débit, la France se classe 22e sur 26 en Europe. La France compte environ 8% de foyers raccordables à la fibre optique alors que la moyenne européenne est de 17,5%. Quant à la pénétration du haut débit, 98% des foyers y sont éligibles selon l'Arcep. C'est vrai, mais en 512 kb/s. Si on prend comme référence un débit de 2 Mb/s, seuls 77% des foyers y ont accès, ce n'est pas du tout la même chose. Et si on parle d'accès triple play, on descend à un taux de pénétration proche de 50%. Quant au téléphone mobile, il faudrait revoir les indicateurs parce qu'on parle de 97% de la population couverte, alors qu'il faudrait raisonner en termes de territoire. De même, il suffit d'un point couvert dans une commune pour que l'on considère que cette commune est couverte. Ce n'est pas normal.
Vous dîtes que les objectifs d'aménagement en très haut débit, de 100% du territoire en 2025, sont irréalistes. Pourquoi ?
Je prends le pari qu'ils ne seront pas tenus, car le modèle de déploiement choisi laisse l'initiative aux acteurs privés, qui vont aller prioritairement là où c'est le plus rentable pour eux, c'est-à-dire dans les zones denses. De plus, le programme national très haut débit prévoit que dès qu'un opérateur indique qu'il a l'intention d'équiper une ville, la collectivité perd tout droit à une subvention pour ses propres projets d'aménagement. Et ce alors que l'opérateur a cinq ans pour s'exécuter, et qu'il n'est pas lié par ce qu'il dit. ...