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Le frère pédophile assume ses fautes, ses supérieurs se défaussent
NDLR : Depuis un moment dejà, j'ai le très net sentiment qu'à l'Oeuvre de Secours aux Enfants France ainsi que dans les Hauts de Seine et en Alsace, certains individus et Directions jouent également la carte de la prescription, comme au sein de ces Béatitudes, cette « communauté née d'un mouvement d'expression joyeuse de la foi ». Dans mes propres affaires « d'ordre privées », certains faits anciens comme de plus récents sont également déjà prescrits, comme dans les affaires qui concernent des membres ou de hauts perchés de ces Béatitudes ; mais c'est sans importance, certains faits sont prescrits, ce qui ne m'empêche absolument pas d'en reparler encore, bien au contraire.
Société
Aujourd'hui à 17h03, Libé
Le frère pédophile assume ses fautes, ses supérieurs se défaussent
Membre de la communauté des Béatitudes, Pierre-Etienne Albert a abusé de dizaines d'enfants. Malgré des aveux répétés à ses responsables, ceux-ci n'ont jamais rien dit.
Le frère Pierre-Etienne Albert a assumé l'entière responsabilité des actes de pédophilie qu'il a fait subir pendant des années à des dizaines d'enfants; pourtant le procès ouvert mercredi à Rodez aurait aussi pu être celui de sa communauté religieuse, qui savait et n'a rien dit.
"Le fait de me retrouver devant la justice est très important par rapport à mes victimes. J'espère qu'elles trouveront un certain apaisement après ce procès, je l'espère de tout coeur", a dit le prévenu d'une voix douce, un peu chevrotante.
Pierre-Etienne Albert, discret dans une veste sombre étriquée, ne nie pas les faits. Il a lui-même produit une liste de 57 noms d'enfants sur lesquels il s'était livré à des attouchements, des caresses et des baisers alors qu'il était chantre de la communauté catholique des Béatitudes.
Un dossier en sommeil pendant huit ans
Certains faits sont prescrits, d'autres pas établis. Aussi répond-il devant le tribunal correctionnel de 38 cas seulement d'agressions sexuelles commises entre 1985 et 2000 sur des garçons et des filles alors âgées de 5 à 14 ans.
Adultes aujourd'hui, une partie d'entre eux sont venus à Rodez en quête d'explication et d'apaisement. Ils aimeraient que le procès cicatrise des blessures profondes. Et ils voudraient savoir pourquoi certains responsables de la communauté se sont tus, et pourquoi la justice, alertée en 2000, a laissé le dossier en sommeil jusqu'en 2008.
Pierre-Etienne Albert, aujourd'hui âgé de 60 ans mais entré à 25 aux Béatitudes, composait les chants et les musiques de cette communauté née d'un mouvement d'expression joyeuse de la foi. A ce titre, il était appelé à travers la France dans les dizaines de "maisons" de la communauté. Il était appelé aussi à côtoyer les enfants.
«Comme le renard dans le poulailler»
Pourquoi celui que les experts psychiatres décrivent comme un "pédophile séducteur" et dans lequel les parties civiles voient plutôt un "pédophile prédateur" n'a-t-il pas essayé de garder ses distances avec l'objet de la tentation, lui demandent les avocats de ses victimes.
"Comment voulez-vous que je fasse ? Je suis comme le renard dans le poulailler, je suis dans une communauté où c'est bourré d'enfants", répond le prévenu. On sanglote sur le banc des victimes. Pendant toutes ces années, en proie aux remords, Pierre-Etienne Albert s'est ouvert de ses penchants auprès de différents responsables de la communauté, comme Philippe Madre dès 1989.
Philippe Madre dit aujourd'hui avoir sous-estimé les faits que Pierre-Etienne Albert lui avouait. "On l'appelait Monsieur Papouilles. Il avait l'habitude des effusions autant avec les adultes qu'avec les enfants".
"Je n'ai rien vu, tout le monde faisait confiance à Pierre-Etienne, moi aussi", dit-il. C'est à l'audience, dit-il, qu'il découvre la gravité des attouchements qu'a subis sa propre fille de la part du prévenu. Philippe Madre lui-même est mis en examen dans une autre affaire pour viol aggravé sur une adulte, révèle le président.
Délit de silence
Gérard Croissant, alias Ephraïm, fondateur des Béatitudes, communauté aujourd'hui décriée pour ses dérives sectaires ou "psycho-spirituelles", a également passé un mauvais moment devant le tribunal. Mais il avait beau être fondateur, ses responsabilités effectives étaient limitées, a-t-il assuré.
Lui et Philippe Madre ont été appelés à la barre comme simples témoins. L'enquête visait initialement aussi les faits de non-dénonciation de crimes. Mais la prescription a joué en faveur des anciens dirigeants de la communauté.
Pierre-Etienne Albert, lui, ne se défausse pas. Le coupable, c'est lui et personne d'autre, dit-il. Il aura fallu pour que la vérité éclate que d'autres membres de la communauté, alertés, le pressent de confesser ses fautes. Il vit aujourd'hui à l'abbaye de Bonnecombe (Aveyron) contre l'engagement de ne pas approcher les enfants.
Le procès se poursuit jeudi. Le prévenu encourt dix ans de prison.
(AFP)
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Dans une réquisitoire accablant, le procureur Yves Delpérié a décrit l'ancien chantre de la communauté catholique des Béatitudes comme un "vrai pédophile", un "handicapé du coeur" qui "manque totalement d'empathie" pour ses victimes.
Il a aussi demandé contre lui 10 ans d'interdiction de ses droits civiques, un suivi socio-judiciaire pendant 15 ans et une interdiction définitive d'activité le mettant au contact des enfants.
De source http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/12/01/97001-20111201FILWWW00618-beatitudes-10-ans-de-prison-requis.php
Un mandat de dépôt a été émis par le tribunal.Comparaissant libre depuis deux jours, Pierre-Etienne Albert retournera jeudi soir en prison à l'issue de l'audience. Le tribunal de Rodez a assorti sa condamnation d'une injonction de soins, d'une interdiction d'entrer en contact avec des mineurs et d'une obligation de suivi socio-judiciaire pendant cinq ans, suivant à la lettre les réquisitions du procureur de la République à l'exception d'une demande privation des droits civiques.
De source http://www.leparisien.fr/faits-divers/beatitudes-le-pretre-pedophile-ecope-de-5-ans-de-prison-01-12-2011-1747715.php