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Affaire Marc Machin : procès pour meurtre ou erreur judiciaire ?
NDLR : Il faudrait relire un peu Foucault, surtout la gauche. Mais j'ai la flemme. Et je crois que tout le monde d'en cogne.
Hérault
Affaire Marc Machin : procès pour meurtre ou erreur judiciaire ?
AFP, 20/02/2012, 08 h 47 | Mis à jour le 20/02/2012, 09 h 25
David Sagno est jugé à partir d’aujourd’hui devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine pour le meurtre en 2001 d’une femme au pont de Neuilly, pour lequel Marc Machin, qui a passé une partie de sa jeunesse chez son grand-père à Marseillan (Hérault), avait été condamné puis innocenté en 2010.
"Ce procès va être celui de deux personnes qui ont fait des aveux, David Sagno venant appuyer la rétractation de Marc Machin. Mais aussi parallèlement celui de la révision de Marc Machin", pronostique l’avocat de l’accusé, Me Bérenger Tourné. "Tous les protagonistes de l’affaire seront présents au procès de David Sagno et franchement je ne sais pas trop quoi en penser", a-t-il ajouté.
David Sagno avoue le meurtre
Assis dans le box des accusés, David Sagno, 37 ans, sera confronté une nouvelle fois demain à l’homme qui a purgé sept ans de prison pour le meurtre qu’il dit avoir commis. Grâce à la reddition de M. Sagno, Marc Machin avait été blanchi par la Cour de révision en 2010 et avait bénéficié d’une remise en liberté.
Outre Marc Machin, seront entendus les enquêteurs de la brigade criminelle à l’origine de la mise en accusation de ce dernier, et notamment le policier qui lui avait extorqué des aveux. Même le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, assistera au procès en qualité d’avocat général, après avoir bataillé en faveur d’une réouverture de l’enquête.
Les faits
Cette dernière commence le 1er décembre 2001, avec la découverte sur le pont de Neuilly du corps d’une femme de 45 ans, Marie-Agnès Bedot, agressée puis poignardée. Agé de 19 ans à l’époque, Marc Machin avoue les faits en garde à vue, sans pourtant donner de détails, en ayant "marre des questions", comme il le dira en se rétractant devant le juge d’instruction.
Marc Machin, condamné à 18 ans en 2004, en 2007, David Sagno, se livre
En septembre 2004, il est condamné une première fois à 18 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Marie-Agnès Bedot. Le verdict est confirmé en appel l’année suivante. Trois ans plus tard, David Sagno, alors sans domicile fixe, pousse la porte du commissariat de la Défense (Hauts-de-Seine) pour s’accuser des meurtres de Marie-Agnès Bedot et de Maria-Judith Araujo, commis sur le pont de Neuilly.
Devant des policiers interloqués, David Sagno raconte à grand renfort de détails ces deux meurtres. Il donne des éléments probants qui ne pouvaient être connus que de lui seul et son ADN est retrouvé sur les vêtements, puis sous un ongle de la victime.
David Sagno sera également jugé pour le meurtre de Mme Araujo, égorgée avec un tesson de bouteille de vin en mai 2002. Là aussi, son ADN avait été retrouvé sous un ongle de Mme Araujo.
Une autre affaire
Quel que soit le verdict rendu jeudi, Marc Machin devra être rejugé, sans doute fin 2012 - début 2013. Et Marc Machin reste incarcéré dans une autre affaire. Libéré en octobre 2008, cet ancien enfant de la Ddass a raconté son histoire dans un livre, "Seul contre tous".
En 2009, il a été de nouveau placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de la Santé pour trois agressions sexuelles pour lesquelles, il sera condamné en mai 2010 à trois ans de prison.
Il avait bénéficié le 4 décembre 2010 d’une mesure de libération conditionnelle mais, n’ayant pas respecté le suivi sociojudiciaire de cinq ans auquel il était astreint, il est retourné en prison en janvier 2011.
3 commentaires
Infos > France
Qu'est devenu Marc Machin ?
Par Europe1.fr et Fabienne Le Moal
Publié le 21 février 2012 à 01h21
Mis à jour le 21 février 2012 à 08h46
Après le procès de David Sagno, qui l'a innocenté, Marc Marchin doit, lui, être rejugé en 2013.
C'est en simple qualité de témoin que Marc Machin assiste au procès de David Sagno. Ce dernier est jugé depuis lundi devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine. Il est soupçonné du meurtre de deux femmes, Marie-Agnès Bedot et de Maria-Judith Araujo, au pont de Neuilly-sur-Seine en 2001 et 2002. Des meurtres pour lesquels Marc Machin avait d'abord été condamné avant d'être innocenté suite aux aveux en 2008 de David Sagno.
Une nouvelle confrontation
Le face-à-face très attendu entre Marc Machin et David Sagno doit avoir lieu mardi matin. Assis dans le box des accusés, David Sagno, 37 ans, sera donc confronté une nouvelle fois à l'homme qui a purgé sept ans de prison pour le meurtre qu'il dit avoir commis.
Pour le père de Marc Machin, cette confrontation permettra tout de même d'innocenter son fils dans le meurtre des deux femmes du pont de Neuilly. "Ils ne se connaissaient pas. Ils ont été à la prison de Nanterre en même temps mais ça a été démontré qu'à aucun moment ils n'ont eu des contacts. Ils n'ont rien à voir ensemble", commente le père du témoin au micro d'Europe 1.
Il y aura un nouveau procès Marc Machin
Alors que l’avocate de Marc Machin, Me Véronique Girard, redoutait une confusion entre son client et David Sagno, le père du témoin se montre rassurant. "Marc, il n'a rien contre Sagno. Au contraire, Marc, il lui doit quelque chose. Il a eu cette chance que Sagno se soit présenté huit ans plus tard au commissariat pour dire : 'j'ai tué deux personnes'. Il devrait le remercier quelque part", estime le père de Marc Machin.
L'avocate de Marc Machin espère elle aussi que ce procès constitue un pas de plus vers la reconnaissance de l'innocence de son client qui va forcément être rejugé. Car si la Cour de révision a annulé la peine de 18 ans de prison elle a aussi exigé que soit organisé un nouveau procès. Le ministère public en avait préconisé la tenue pour évacuer les dernières "zones d'ombre". Un procès devant la cour d'assises de Paris, qui aura lieu sans doute fin 2012-début 2013.
Une autre menace plane au-dessus de la tête de Marc Machin. Mais rien à voir toutefois avec l'affaire du pont de Neuilly. Il a été incarcéré car il n'a plus de domicile fixe comme l'exigeait la justice pour le laisser en liberté après une récente condamnation pour agression sexuelle.
http://www.europe1.fr/France/Qu-est-devenu-Marc-Machin-956625/
Laissons donc aux enquêteurs le soin d'étayer leurs suspicions par des preuves.
L'"intime conviction" des juges et des jurés n'est pas une preuve.
Le doute doit bénéficier à l'Accusé.
Un seul innocent en prison est un prisonnier de trop. ce n'est pas un "condamné-à-tort" qui aidera les victimes à faire leur deuil.
Révision pour Charles Missenard!
Révision pour Edwige Alessandri!
La Justice ne peut que ressortir grandie, qui reconnaitrait ses erreurs...
Centre Pompidou
La scène judiciaire
Auteurs, acteurs et représentations de la justice
Lundi 18 Décembre 2006
19:00 La figure de la victime comme nouveau sens de la peine
La vérité qui déboule à l'audience est un produit de la superstition. Lachée du ciel ou déchiffré dans les cris du supplicié ou les larmes de la victime, elle n'a pas été formée par une enquête serieuse et impartiale mais par un décrêt paré d'autorité de l'Etat. Sous prétexte que le fait à juger a engendré du mal et de la souffrance, les fonctionnaires de la justice tournent le dos à la raison et au bon sens.
Eloge de la barbarie judiciaire
Thierry Levy, ed. Odile Jacob