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Un mois avec sursis pour avoir violé l'âne de son voisin
NDLR : Une fable pour le tribunal correctionnel ?
Un mois avec sursis pour avoir violé l'âne de son voisin
07/07/2011 | 12H43, les Inrocks
Aujourd'hui, la justice s'est prononcée sur le cas d'un homme qui a violé l'ânesse de son voisin. L'avocat du propriétaire de l'animal a tourné sa plaidoirie sous forme de poème, ou plutôt de fable de La Fontaine. Logique.
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NDLR : Une fable pour le tribunal correctionnel ?
Un mois avec sursis pour avoir violé l'âne de son voisin
07/07/2011 | 12H43, les Inrocks
Aujourd'hui, la justice s'est prononcée sur le cas d'un homme qui a violé l'ânesse de son voisin. L'avocat du propriétaire de l'animal a tourné sa plaidoirie sous forme de poème, ou plutôt de fable de La Fontaine. Logique.
"Tout animal est triste après l'amour sauf l'âne et le prêtre", affirmait Ernest Renan. Ce n'est pas tout à fait l'avis du propriétaire d'une ânesse prénommée Clémentine.
Dans un champ de Seine-et-Marne, en mai dernier, deux ânesses et un poney paissent tranquillement, ou presque. Soudain, un photographe amateur passant par là remarque un homme en train de sodomiser une des deux ânesse. Ce témoin malgré lui s'en va aussitôt et croise, un peu plus loin, le fils du propriétaire de l'animal. Alerté, ce dernier s'en va quérir les gendarmes.
"L'enquête n'a pas pris bien longtemps. C'est un tout petit village de Seine-et-Marne, tout le monde se connaît", précise Jean-Christophe Ramadier, avocat du propriétaire de l'ânesse.
Pas satisfait de ses rapports avec sa femme
Il s'agit en fait du voisin. Ce dernier reconnaît "sans autre forme de procès" les faits, arguant tout de même que l'ânesse, Clémentine, est venue vers lui, puis s'est laissée faire. A ce premier concours de circonstance s'en serait ajouté un second. Marié, le voisin ne se dit pas très satisfait de ses rapports sexuels avec sa femme. Le pauvre bougre aurait précisé ne pas avoir de maîtresse, quant aux prostituées, elles seraient trop chères.
Ne sachant par quel bout prendre cette histoire, Maître Ramadier, l'avocat du propriétaire de l'âne, a choisi de plaider en prolongeant l'œuvre de La Fontaine. Il a rédigé ses conclusions sous la forme d'une fable. Voici le texte qu'il a lu aujourd'hui aux juges présidant les séances de comparution immédiate du tribunal de grande instance de Meaux :
"Paissant tranquillement, Chemin du Trou du Diable
Clémentine et Justine, deux ânesses adorables,
Profitent des herbages en ce joli mois de mai.
Elles sont là toutes deux, il y a même un poney
L’une d’elles, oh stupeur, soudainement assaillie
Par un inconnu pris d’une violente envie
Sent culminer alors un embarras certain
De voir ainsi, sur elle, s’affairer un humain
L’ânesse surprise dans la quiétude de ses pâturages,
De ce Monsieur H...... a subi les derniers outrages
Surpris ainsi par l'un des fils du concluant,
Il s’enfuit à toutes jambes, courant à travers les champs.
Le gendarme L.... rédige la procédure
Le prévenu questionné pour actes contre nature
Reconnaît sans problème les faits incriminés.
Le bonheur finalement n’est pas même dans le pré.
Au XVIIe déjà, le Parlement de PARIS,
Condamnait Claudine, née à ROZAY EN BRIE,
Domestique dévouée mais qui comme Théodora,
S’adonne à ces pratiques que la Loi condamnera.
La pauvre bête asine n’a certes pas souffert,
Ce que souffrent les humains de ces actes pervers
Toutefois, Monsieur L..... devant ce Tribunal,
Réclame réparation pour son doux animal."
La morale de l'histoire est plutôt juridique. Il y a peu, le voisin aurait pu s'en sortir a bon compte. Le fait d'exercer des sévices graves envers un animal "domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité" est puni par la loi de longue date, mais ce n'est que depuis 2004 que la mention "des sévices graves ou de nature sexuelle" a été ajoutée au code pénal. Une exception est tout de même faite pour les courses de taureaux et les combats de coqs car "une tradition ininterrompue peut être établie" précise l'article.
Vers midi aujourd'hui, devant une salle plus comble que d'habitude (notamment d'avocats qui avaient eu vent de l'originale affaire), le voisin zoophile a écopé d'un mois de prison avec sursis, et 300 euros en dommages et intérêts et frais d'avocat.
Geoffrey Le Guilcher
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