Mot(s) clef: finaly
Terrifiant
Le juge Xavier Serrier m'avait très fortement intimé de brûler mes dossiers ainsi que de me taire. Il aurait également du m'interdire de lire. Aujourd'hui, en parcourant le Monde(.fr), un article m'a terrifié pour tout ce qui s'en dégage et l'erreur ou l'horreur qu'aurait pu commettre la justice française.
Par le passé, Justine se plaignait parce que dans l'établissement de l'OSE France, d'autres jeunes lui tapaient dessus. Elle se plaignait aussi parce que ces jeunes lui faisaient des saluts nazi et des remarques à cause de ses origines [supposées]... son grand-père maternel a fait la guerre aux côtés des allemands. Quand j'ai commencé à trop parler de choses de cette nature, les travailleurs sociaux de l'OSE France ont rendu un rapport et le juge pour enfant de Nanterre a suspendu tous mes droits sur Justine. Depuis, en 2005, elle a comme disparue. Basta.
J'ai souvent eu le sentiment que Justine, moi et ma famille avons été puni par la justice française parce que j'ai couché avec une allemande. Les tondues, ce n'est pas si loin derrière nous. Mais j'ai aussi pensé que la situation actuelle, une sorte d'affaire Finally bis, a pu advenir parce que les professionnels de la protection de l'enfance ont préféré préserver la fabuleuse réputation de l'OSE France. Ce n'est que depuis peu que la France et l'Allemagne reconnaissent timidement les souffrances qu'ont eu à endurer « Les enfants de la guerre ».
En octobre dernier, j'écrivais qu'il pouvait être facile d'épurer le voisinage : « Si vous détestez vos voisins ou si leur marmaille vous ennuie, c’est différent, n’hésitez pas, le signalement d’un enfant en danger est une obligation prévue par la loi. » L'article paru dans le Monde figure parmi mes références et notes, avec d'autres informations que j'ai collectées au cours de ces dernières années. J'ai bien peur que la justice a pu commettre encore une fois le pire « dans l'intérêt des enfants », bien évidemment... Nous pourrions être assez rapidement renseignés ?
De malentendus en coups du sort, l'honneur sali de la famille Clövers
LE MONDE | 21.02.09 | 13h38 • Mis à jour le 21.02.09 | 13h38, extrait
Sabrina Clövers, une Allemande âgée de 20 ans, dénonce aujourd'hui les malentendus qui ont conduit ses parents en prison en France. A la suite d'un accrochage avec une voisine de camping à l'été 1996, son père, Rudolf Clövers, a été condamné l'année suivante à douze ans de réclusion criminelle et à la déchéance de ses droits parentaux par la cour d'assises de l'Hérault pour viols et tentative de viols sur ses enfants, Florian et Sabrina.
Leur mère Elke, condamnée à deux ans de prison pour complicité et non-assistance à personne en danger, a effectué quinze mois de détention. Le témoignage de Sabrina, dont les parents sont aujourd'hui divorcés, permet à Me Ralph Blindauer, avocat de M. Clövers, de saisir la commission de révision des condamnations pénales de la cour d'appel de Paris, au terme d'un parcours ahurissant.
Cet été 1996 devait être une douce parenthèse dans le quotidien plutôt sombre des Clövers, une famille allemande à la lourde histoire médicale. Avec Florian, 11 ans, et Sabrina, 8 ans, qui portent encore des couches et suçotent des tétines, les Clövers ne passent pas inaperçus lorsqu'ils plantent leur tente au camping du Castellas à Sète (Hérault) pour six semaines.
La si douloureuse affaire Finaly
Je rentre du Mémorial de la Shoah, j'ai suivi les projections, les conférences et les débats de la journée, sur le thème de l'affaire Finaly. Se pourrait-il que le juge pour enfant soit historiquement naïf ? Le clergé m'a fait sourire : « quoi faire pour sauver la face ? » Selon le documentaire de Micha Shagrir, les frères Finaly eux-même ne manquent pas d'humour, cela sur fond de fillettes « fugueuses » à Reims.
J'ai pu discuter un court instant avec deux historiennes, Mesdames Catherine Poujol et Katy Hazan, ainsi qu'avec Charlotte de Turckheim (le rôle de madame Brun dans « Une enfance volée »). L'assemblée a beaucoup débattu de la personnalité de Madame Brun ; à mon avis, la réalité pouvait être plus nuancée, voire plus contrastée qu'on ne pourrait le penser. Par le passé, j'avais déjà échangé un mail ou deux avec Madame Hazan, au sujet de maisons d'enfants. Elles sont averties, elles pourraient avoir un choc si elles visitaient ce site Internet. Il semblerait que, 50 ans après l'affaire Finaly, des « professionnels », des convaincus et des croyants « sauvent » encore des enfants puis, qu'ensuite, des « familles ou lieux d'accueil » ne les restituent pas à leurs parents ou proches...
L'histoire - celle de mes enfants et de ma famille - aurait-elle été différente si le procureur de Nanterre avait donné une suite à ma plainte en raison de discrimination raciale, après une déposition de Justine ? Très certainement. Mais je crois que des professionnels de l'OSE France auraient alors eu quelques difficultés, le Conseil général du Val d'Oise également. Aux prochaines audiences, je réserve une surprise aux épurateurs de la République juges.
Au Mémorial de la Shoah
Je m'interroge toujours
En juillet, j'ai déclaré un pourvoi en cassation, dans le cadre d'une procédure de prise à partie. Comme j'ai mentionné le nom d'un magistrat professionnel dans ma déclaration, celui-ci est un défendeur. Début septembre, j'ai reçu son mémoire ; aujourd'hui, j'ai déposé le mien. J'attends maintenant de découvrir si le pourvoi sera ou non admis par la Chambre sociale, à moins que d'autres documents ne soient encore échangés dans les prochains temps.
Je ne sais pas trop quoi penser de cette procédure, de ses incidences, des décisions prises et des éléments échangés. Ca semble en tous cas être pris très au sérieux.
Ce soir, je découvre un nouveau film, Une enfance volée : l’affaire Finaly... « il se heurte à l'hostilité d'Antoinette Brun, la tutrice officielle des garçons. [...] Usant de tous les stratagèmes à sa disposition, Antoinette Brun obtient même l'appui des notables locaux. » Il s'agirait d'une histoire déjà ancienne ?
D'un arrêt de Versailles
Voleurs d'enfance est un reportage de 2005 de Paul Arcand qui a sensibilisé la société civile québecquoise et ébranlé la DPJ, l'équivalent de l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE) au Québec. Voleurs d’enfants est un livre paru en août 2007, un père raconte les difficultés auxquelles sa famille et ses enfants ont été confrontés. Enfants placés : les « rapts » de l'Administration, un dossier de iFrap, Société Civile N°43, janvier 2005... L'enfant proie, Dysfonctionnements et dérives de la protection de l'enfance, paru en 2005... Les psys tout puissants, un livre et un article de Ouest-France publié chez l'Harmattan, en 2007 : « Il faut faire cesser le carnage », peut on lire.
Ce soir, je découvre encore l'avis de France info qui a pris connaissance du rapport 2008 de la commission européenne pour l’efficacité de la Justice (CEPEJ), « la France avant-dernière en Europe », et la réponse du ministère de la justice : « l’étude compare des systèmes qui ne sont pas comparables ».
Dans son jugement du 30 juin 2008, le juge pour enfant a écrit que « c’est à Monsieur KANT d’évoluer et de se remettre en cause ; » bizarre. J'estime avoir beaucoup changé ces dernières années, de nombreuses choses auraient également évoluées autour de moi, et il n'y a vraiment qu'une chose qui est toujours restée invariante : à chaque fois, il y eu un grand silence, un renvoi ou j'ai été débouté, un peu comme d'autres parents, dans le même secteur.