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Dès 6 ans, ils jouent les caïds à l’école
PROFS ET PARENTS TRÈS INQUIETS
Dès 6 ans, ils jouent les caïds à l’école
lefigaro.fr | 15.10.2008, 07h00
En France, des milliers d’enfants commettent des actes très violents dès l’entrée au CP. Face à l’impuissance des enseignants et des parents, une association de prévention de la délinquance demande à Nicolas Sarkozy d’enrayer ce phénomène.
Certains de ces enfants extrêmement violents sont capables de renverser des tables en plein cours, d’insulter et de mordre le maître, de tenter d’étrangler un camarade pendant la récré. Ou de donner des coups de pied et des gifles à l’institutrice, à l’image de cet élève de CM 1 qui, il y a deux semaines, a roué de coups sa maîtresse à Persan (Val-d’Oise). Ultra-fragiles socialement et psychologiquement, ces éléments « hautement perturbateurs », aux « conduites éruptives durables », ont entre 6 ans et 11 ans. Face à ce phénomène croissant, Sonia Imloul, membre du Conseil économique et social et à la tête de Respect 93, association de prévention de la délinquance en Seine-Saint-Denis, a décidé aujourd’hui de tirer la sonnette d’alarme en adressant au président de la République un manifeste signé par les députés Delphine Batho et Julien Dray (PS), Hervé Mariton (UMP) ou Jean-Christophe Lagarde (NC). Celle qui a publié cette année « Enfants bandits ? » demande au chef de l’Etat d’engager une « véritable politique de prévention ».
Instituteurs et parents ne savent souvent que faire de ces caïds en culottes courtes traumatisés par l’absence d’un père, une agression sexuelle… dont un seul suffit à paralyser une classe. Les psychologues scolaires et les réseaux d’aide sont débordés.
Une situation inquiétante
En banlieue, là où les « cas lourds » sont courants, l'offre en soins psychiatriques est largement insuffisante. Parmi les 37 000 écoles élémentaires de l’Hexagone, rares sont celles qui ne comptent pas, dans leurs effectifs, un élève ingérable et incasable. Au moins 30 000 enfants seraient violents à l’école. Au ministère de l’Education nationale, on minimise la gravité de la situation. « On ne la conteste pas mais c’est marginal. On recense environ un incident pour 1 000 élèves. Aucun rapport ne nous dit que l’on doit mettre en place un plan national », martèle-t-on dans l’entourage de Xavier Darcos.