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L'Amérique s'inquiète du coût de la peine de mort
Des députés UMP proposent de légaliser l'euthanasie
Bastien Hugues (lefigaro.fr), 18/02/2009 | Mise à jour : 18:11, extrait
«Le problème des soins palliatifs est qu'ils peuvent durer des semaines voire des mois, soit autant de temps de souffrance pour le malade», explique le premier signataire de la proposition de la loi, le député André Wojciechowski, contacté par lefigaro.fr. Et les cosignataires de souligner que «d'autres pays, proches de nous, ont ouvert la voie» à l'euthanasie, citant les Pays-Bas, la Belgique, la Suisse, le Danemark ou encore la Grande-Bretagne.
«On ne peut pas indéfiniment fermer les yeux face à une tendance qui se propage si rapidement, répètent les cosignataires. Les mœurs évoluent et aujourd'hui, l'euthanasie (…) représente la seule issue possible des malades incurables qui souhaitent cette solution.» Le député André Wojciechowski espère donc relancer au Parlement le débat sur l'euthanasie. «Pourquoi celui qui souffre, celui qui a mal, et qui ne veut plus être un légume, ne peut-il pas demander à un médecin le droit de mourir dignement ?», s'interroge-t-il.
En pratique, les députés proposent donc que chaque demande d'euthanasie soit soumise à un conseil pluridisciplinaire, composé de praticiens concernés (oncologues, psychiatres, médecin traitant), des proches éventuellement (une à deux personnes dans le premier cercle familial) et du patient. Si la demande est refusée, le patient est orienté vers des soins palliatifs. Si elle est acceptée, «l'euthanasie est réalisée sans poursuites pour les personnes concernées par l'exécution de la décision», autrement dit pour le personnel médical.
Neuf Français sur dix favorables à l'euthanasie
Une proposition saluée par l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD). «Ça me semble aller dans le bons sens, et cela montre que la question dépasse de plus en plus le clivage droite-gauche», se réjouit le président de l'ADMD Jean-Luc Romero, contacté par lefigaro.fr.
L'Amérique s'inquiète du coût de la peine de mort
De notre correspondante à Washington, Laure Mandeville
18/02/2009 | Mise à jour : 16:59, extraits
Plusieurs États américains songent à abolir la peine capitale pour réaliser d'importantes économies.
Avec 36 États sur 50 pratiquant la peine de mort, les Etas-Unis restent l'un des derniers pays occidentaux à continuer d'exécuter certains de ses criminels, puisant la légitimité de ce droit de vie ou de mort dans un soutien populaire sans faille. Mais la crise économique qui déferle sur le pays suscite un effet collatéral inattendu : la floraison à travers les États américains de projets de loi destinés à abolir une peine capitale qui coûte très cher au système carcéral.
Les lobbies abolitionnistes empruntent donc avec un empressement tout particulier ces jours-ci les couloirs du Congrès. Une dizaine d'États américains, parmi lesquels le Nouveau-Mexique, le Maryland, le New Hampshire ou le Montana, examinent des projets visant à renoncer à la peine de mort. Le Maryland paraît le plus proche de l'abolition, son gouverneur Martin O'Malley s'étant prononcé cette année en faveur de la loi abolitionniste. «Le coût de la peine de mort… est une raison valide en ces temps d'austérité», a reconnu de son côté le gouverneur de l'État du Nouveau-Mexique, Bill Richardson. Les élus du Nouveau-Mexique, qui espèrent passer une loi abolitionniste cette année, soulignent que le bénéfice d'une abolition serait de plus d'un million de dollars dans cet État qui compte actuellement deux personnes dans son couloir de la mort.
[...] Dave Wanzenried, élu démocrate auteur de la proposition de loi, affirme que la voix des familles de victimes influence le débat. Ces dernières seraient de plus en plus soucieuses qu'un meurtre ne soit pas doublé d'une autre mise à mort, tout en estimant que les délais de vingt à trente ans qui précédent l'exécution du meurtrier sont trop longs pour leur permettre d'avoir le sentiment d'une vraie réparation. «Il y a aussi la forte probabilité que quelqu'un soit condamné et exécuté à tort», ajoute Dave Wanzenried.
La peine capitale coûte jusqu'à dix fois plus cher que la condamnation à vie. Les procédures d'appel durent des années, et la plupart du temps, les condamnés sont défendus par des avocats payés par l'État. La question de la constitutionnalité de certaines injections létales, et de la douleur qu'elles suscitent chez le condamné, a fait jurisprudence, retardant d'autant le processus. Entretenir un couloir et une chambre de la mort est aussi plus onéreux.