Enfants cachés en Ariège : le père devant ses juges

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Publié le 17/03/2009 08:19 | J. N., La Dépêche
Enfants cachés en Ariège : le père devant ses juges

Après une errance de 11 ans avec ses deux enfants enlevés à la garde de leur mère.

C'est loin du mode de vie alternatif, des oies, du paon et des chiens de montagne de son baraquement aménagé à Massat que Xavier Fortin s'expliquera, aujourd'hui à 13 h 30 à la barre du tribunal de grande instance de Draguignan pour « soustraction de mineur par ascendant. »

Xavier Fortin, 52 ans, a passé deux mois en détention provisoire et risque jusqu'à deux ans d'emprisonnement.

Pour l'Association des parents d'enfants victimes (APEV) qui a accompagné Catherine Martin dans ses démarches de recherche d'enfants disparus, « Il ne faut pas se tromper de procès, on ne juge pas un mode d'éducation mais bien le fait qu'un individu a enlevé ses enfants et a bafoué une décision de justice qui avait donné leur garde à la mère, recadre Alain Boulay, président de l'APEV. S'il est acquitté, cela signifie qu'on peut enlever ses enfants quand on veut. »

L'avocat fuxéen de Xavier Fortin, Guy Dedieu, est serein, il plaidera la clémence : « Le père de Manu et Théo ne conteste pas ce qui lui est reproché, il a pris ses responsabilités. Il n'a pas démérité dans son rôle de père, peut-être un peu plus dans son rôle de compagnon ».

Aujourd'hui, deux options s'offrent à la justice ; le faire payer durement et accentuer le clivage entre le père, les enfants et la mère ou essayer de jouer la carte du rapprochement. Le procès pourrait se jouer également à l'extérieur du palais où, selon le comité de soutien à Xavier Fortin, de nombreuses associations de défense de l'égalité parentale dans les situations de conflits familiaux devraient manifester dans la matinée. Si le procès a un caractère spectaculaire par la durée de la cavale et le happy end, le juge devra temporiser entre la nécessité de condamner ce qui reste une soustraction de mineur et les témoignages très favorables en faveur de l'éducation prodiguée par Xavier Fortin à ses deux fils. Toujours est-il qu'à la veille de l'audience, seuls de nombreux coups de téléphone au service de l'audiencement du tribunal trahissaient la tenue de ce procès qui ne trouble en rien le calme printanier à Draguignan.