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Fofana : les ratés de l'enquête passés au crible
Fofana : les ratés de l'enquête passés au crible
Delphine Chayet
Le Figaro, 29/05/2009 | Mise à jour : 23:10, extrait
Justice - Le contrôleur général Noël Robin est revenu cette semaine sur la stratégie de la police judiciaire.
[...] L'ex-chef de la brigade criminelle a ainsi justifié le choix de garder le secret sur le rapt du jeune Juif pour ne pas mettre sa vie en péril. « Technique classique » et éprouvée en cas d'enlèvement, en France comme à l'étranger, a-t-il expliqué. Pour la même raison, le portrait-robot d'un « appât » n'a pas été diffusé, alors que la PJ l'avait entre les mains dès la fin janvier.
Fausses pistes
Sous le feu des questions, Noël Robin est revenu sur les liens qui n'ont pas été faits avec d'autres affaires. Il a encore raconté comment, après avoir été orientés à Bagneux par une victime précédente du « gang des barbares », les policiers étaient en fait passés à quelques centaines de mètres de l'immeuble où Ilan était séquestré. Une enquête de voisinage les a alors conduits sur de fausses pistes… « Pourquoi ne pas avoir interrogé les casiers des délinquants du quartier ? », a demandé la cour. « Impossible, matériellement », a-t-il rétorqué.
Revenant sur ces semaines insupportables, le père d'Ilan a, lui, critiqué le rôle que les enquêteurs lui avaient fait jouer dans ses négociations avec les ravisseurs. Pour ne pas entrer dans le jeu des maîtres chanteurs, Didier Halimi, leur seul interlocuteur, avait notamment pour consigne de raccrocher rapidement et de parler peu. « Ce comportement a sans doute contribué à l'escalade de la haine », a regretté le père d'Ilan à la barre, soulignant avoir pris « un mauvais chemin ». La France, par ailleurs, ne verse jamais de rançon par principe. Pour François Jaspart, alors patron de la police judiciaire parisienne, absent à l'audience, « les négociations étaient en fait faussées parce que nous avions affaire à des gens immatures, irrationnels et changeant sans cesse d'avis. Or nous avons eu le plus grand mal à les cerner ».