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Un chercheur du CNRS condamné pour avoir publié un projet de thèse
NDLR : Oulala, je tremble, je frémis, je transpire comme rarement, je suis terrorisé... voilà que des juges réclameraient plutôt des débats, des ébats sereins, et surtout des plumes moins virulentes, moins acerbes. Je reste donc potentiellement passible de grosses et sauvages sanctions, « un simple avertissement », pour nombre de mes publications récentes et anciennes. Je note que Grichka Bogdanoff est très content ou satisfait, lui aussi. Seuls 62 butineurs avaient échoué sur l'article de ce chercheur du CNRS ? Voir également La République et les blogs : « je t'aime... moi non plus ». Plus de 656 butineurs ont déjà pu lire un court extrait d'une thèse de Richard Josefsberg, Educateurs en internat, Tentative d'élucidation... 564 - et bien plus - ont déjà pu lire Clash, au Mémorial de Caen
Sciences
Un chercheur du CNRS condamné pour avoir publié un projet de thèse de Grichka Bogdanoff
Mis à jour le 20.03.12 à 18h27, 20 Minutes
Un chercheur du CNRS a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à une peine symbolique pour avoir publié sur Internet un projet de thèse de Grichka Bogdanoff.
Le 19 mars 2011, Grégoire Bogdanoff, alias Grichka, portait plainte contre ce chercheur de 38 ans après avoir constaté que la première ébauche de sa thèse, datant de 1992, était diffusée sur Internet. Grichka Bogdanoff, qui avec son frère Igor s'est rendu célèbre par ses émissions de télé sur la science et la science-fiction, estimait que cette diffusion constituait une violation de ses droits d'auteur.
«Il y a lieu de mettre en place un simple avertissement»
Face aux juges, le chercheur avait expliqué avoir voulu enrichir le débat et revendiqué un droit à la critique vis-à-vis des affirmations scientifiques des frères Bogdanoff. Dans son jugement, le tribunal a estimé que la reproduction sur son site de cette thèse, sans l'aval de son auteur, ainsi que les commentaires l'accompagnant, «manifestait davantage une vive animosité, voire le dénigrement, qu'une invitation à un débat serein».
Toutefois, le tribunal ne l'a condamné qu'à une amende de 2.000 euros avec sursis, ainsi qu'à un euro de dommages et intérêts à Grichka Bogdanoff. «Au regard des circonstances des faits et de la personnalité du prévenu, relativisent les magistrats de la 31e chambre, il y a lieu de mettre en place un simple avertissement».
Satisfaction de Grichka Bogdanoff
A ce titre, la condamnation du chercheur ne sera pas inscrite sur le bulletin numéro deux de son casier judiciaire, document qui peut être demandé par certaines autorités administratives. Dans un communiqué, Grichka Bogdanoff se réjouit de cette décision mais dit vouloir «poursuivre l'action en justice afin que toute la lumière soit faite sur le faux rapport du CNRS à l'origine du scandale».
Selon lui, «cette première condamnation prouve l'existence de malveillances internes au CNRS qui n'a d'ailleurs pas hésité à se déclarer solidaire du prévenu». En octobre 2010, l'hebdomadaire Marianne avait publié des extraits d'un rapport du CNRS de 2003 affirmant que les thèses de doctorat passées par les frères Bogdanoff n'avaient «pas de valeur scientifique».
Les deux animateurs avaient alors dénoncé un document «anonyme» provenant «d'individus isolés» qu'ils avaient promis de traîner en justice. Mardi, le CNRS regrettait que les frères Bogdanoff aient «choisi la voie judiciaire sans avoir préalablement demandé au chercheur de retirer le document publié» qui n'aurait été consulté que par «62 personnes».
«Ce jugement ne porte en aucune manière sur les aspects scientifiques du débat»
«Ce jugement ne porte en aucune manière sur les aspects scientifiques du débat», tient à préciser le Centre national de la recherche scientifique. «Dans le cadre de sa défense, poursuit l'organisme, le chercheur a soutenu qu'il pensait ce document public, puisque toutes les thèses le sont».
«Il avait agi dans le cadre habituel du débat scientifique et n'avait évidemment tiré aucun avantage financier de cette publication», relève encore le CNRS, observant que «dans un débat scientifique normal, on ne serait d'ailleurs jamais arrivé devant un tribunal».
- © 2012 AFP