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De l’autre côté de l’école, des enfants, heureux de rentrer chez eux
Société 7 oct. 6h51 • Libé
«On tolère moins que les enseignants soient défaillants»
Interview • Christophe Hélou, sociologue et auteur d’une enquête sur la souffrance des enseignants
Christophe Hélou, auteur avec Françoise Lantheaume de l’enquête sociologique la Souffrance des enseignants (PUF, 2008), analyse pour Libération les difficultés grandissantes du métier d’enseignant.
Les enseignants seraient-ils de plus en plus en souffrance ?
Depuis une vingtaine d’années, avec l’effet du collège unique et du lycée de masse dans les années 80, les conditions d’enseignement sont devenues plus dures. Il est plus difficile aujourd’hui d’intéresser les élèves au savoir et de tenir sa classe. A partir de 1995, on a vu apparaître dans les rectorats des dispositifs spécifiques pour les enseignants en difficulté, des cellules d’écoute ou une direction des ressources humaines avec des psychologues, des médecins du travail. C’est maintenant la norme. Mais il est difficile de dire si la souffrance est devenue plus forte ou si on l’a rendue plus réelle en mettant en place ces dispositifs. Sans doute y a-t-il un peu des deux.
Suicide
Une enseignante se pend dans une salle d’école
leparisien | 07.10.2008, extrait
Trois collègues sortent de l’établissement [de Massy] pendant la récréation. Elles sont en pleurs, sous le choc : « Je savais qu’elle n’allait pas bien », répète sans cesse l’une d’elles. Dépressive, Muriel était en arrêt maladie l’année dernière. Elle n’avait repris les cours que depuis la rentrée de septembre. Les institutrices n’ont rien dit à leurs élèves, leur parlant d’un simple malaise pour les épargner. A 16 h 35, un fourgon gris pénètre dans l’établissement pour emmener le corps de Muriel, par un accès dérobé. De l’autre côté de l’école, on entend les cris insouciants des enfants, heureux de rentrer chez eux.
Incendie criminel Collège Elsa Triolet dans le 13ème
02/10/2006, www.paris.fr, extrait
Suite à un incendie criminel perpétré dans la nuit de samedi à dimanche et qui n’a heureusement fait aucune victime, le collège Elsa Triolet situé dans le 13e arrondissement sera partiellement fermé pendant une semaine.
Le feu s’est déclaré dans le bureau des surveillants et a atteint plusieurs locaux, condamnant provisoirement l’accès des élèves à une partie de l’établissement. Ce collège, d’habitude très paisible, accueille 536 élèves et n’a connu aucune tension depuis le début de l’année.
Lutte Ouvrière n°1684 du 20 octobre 2000
Dans les entreprises
Collège Elsa Triolet Saint-Denis (93) : un avertissement
Mardi 10 octobre, la moitié des enseignants, la totalité des surveillants, des aides-éducateurs, soutenus par le personnel ouvrier étaient en grève au collège Elsa Triolet de Saint-Denis
A l'origine de ce mouvement, les phénomènes classiques de violence que connaissent les établissements des « banlieues » populaires. Nous avons voulu manifester notre solidarité avec plusieurs collègues aides-éducateurs agressés dans l'exercice de leur fonction et réclamer des moyens et un changement de politique pour faire face à une situation que tout le monde juge préoccupante. C'était aussi une grève pour manifester notre mécontentement par rapport à la façon dont l'Education nationale essaye d'étouffer les problèmes qui se posent en permanence.
Lorsque les médias avaient braqué leurs projecteurs sur les phénomènes de violence au printemps dernier, les ministres de l'Education nationale de l'époque Allègre et Royal et les médias avaient essayé de répandre l'idée que les personnels faisaient peser une chape de plomb sur les faits de violence qui se produisaient dans les établissements, et il avait fallu quelque temps pour qu'il apparaisse que le ministère exerçait des pressions sur les chefs d'établissements pour cacher ces faits.
Alors que dans le collège, la situation va en se dégradant au fil des années, on retrouve curieusement chez nos chefs d'établissements successifs le même discours d'adeptes de la méthode Coué : c'est toujours « Tout va bien », et au pire, « Tout ne va pas si mal », l'important étant sans doute de ne pas faire de vagues auprès de leurs supérieurs hiérarchiques
Quand des élèves particulièrement violents posent des problèmes, consigne leur est donnée de les garder à tout prix, car il y a très peu de places dans des structures spécialisées susceptibles de pouvoir les accueillir. De fait, quand des élèves sont renvoyés d'un établissement, on impose aux chefs d'établissements de recevoir en contrepartie des élèves renvoyés d'autres établissements. C'est ce que certains appellent se refiler le mistigri.
Après qu'il eut fallu rédiger une pétition signée par la quasi-totalité des enseignants pour exiger de la direction la tenue d'un conseil de discipline pour un élève qui avait agressé de façon violente un aide-éducateur, et le refus du chef d'établissement, nous avons voté la grève.
Dans cet établissement de 550 élèves, on ne compte chaque jour que deux surveillants, parfois un seul. Aussi, les aides-éducateurs, qui en théorie devraient être chargés de missions éducatives, se retrouvent fréquemment cantonnés dans un rôle de surveillance pour pallier l'absence de personnel et ils sont souvent débordés, et c'est là que les incidents se produisent.
Dans la plate-forme élaborée, nous avons demandé le recrutement de nouveaux surveillants et que les aides-éducateurs soient utilisés selon leurs compétences et leurs projets professionnels, ainsi que le développement par le ministère de l'Education nationale de structures pour accueillir des enfants ayant de graves problèmes psychologiques, des comportements violents qui ne relèvent pas de la compétence des personnels éducatifs.
Le problème serait bien sûr aussi de faire en sorte que la société ne produise pas de plus en plus d'enfants déboussolés, déstructurés ou n'ayant jamais été structurés car les parents sont au chômage (20 % chez nous), les familles éclatées, souvent confrontées à de graves problèmes de logement. Mais en attendant il faut prendre des mesures dans l'urgence pour réparer les dégâts de cette société, et l'Education nationale doit en trouver les moyens.
Dernier point mis en avant, que toutes les décisions soient prises en concertation avec l'ensemble des personnels. En effet, dans un bateau qui affronte la tempête, il est sans doute préférable que le capitaine ne fasse pas le contraire de l'équipage !
En tout cas, premier effet de notre grève, les autorités ont trouvé une structure spécialisée pour l'élève responsable de l'agression. Mais nous attendons toujours les surveillants supplémentaires... et les moyens de fonctionner.
Démission du recteur d'Orléans
Source : AFP, 07/10/2008
Le recteur de l'académie d'Orléans-Tours, Ali Bencheneb, a présenté sa démission aujourd'hui au ministre de l'Education, qui l'a acceptée, a annoncé un communiqué du ministère.
"En accord avec Xavier Darcos, avec lequel il s'est entretenu ce matin par deux fois, Ali Bencheneb, recteur de l'académie d'Orléans-Tours, a présenté sa démission. Celle-ci a été acceptée", affirme le communiqué.
Interrogé sur les raisons de cette démission, le ministère s'est refusé à tout commentaire.
Lundi, dans un communiqué, deux syndicats d'infirmières de l'Education nationale, le Snies-Unsa et le Snics-FSU, avaient affirmé que M. Bencheneb aurait "perdu son calme" jeudi devant des infirmières et "insulté" l'une d'entre elles au cours d'une audience sur le projet académique de santé.
"Je vais vous gifler", "je vous em...", répété à trois reprises, seraient les propos tenus par le recteur, selon le Snies.
Après avoir attendu en vain des excuses, les huit représentantes syndicales des infirmières scolaires, en poste dans différents établissements de la région Centre, avaient décidé de révéler l'incident.