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Hôpitaux : d'« incroyables » écarts « de productivité »
NDLR : Il ne manquait plus qu'un tel rapport...
Hôpitaux : d'«incroyables» écarts de productivité
Olivier Auguste, Le Figaro, 16/09/2009 | Mise à jour : 20:31
La Cour des comptes pointe les différences d'effectifs et de taux d'occupation entre services.
L'organisation des hôpitaux publics est «d'une diversité qu'on ne soupçonne pas». La Cour des comptes, qui en a vu d'autres, reste étonnée des écarts de productivité et d'effectifs qu'elle a découverts. Elle y consacre une large part de son rapport annuel sur la Sécu.
La Cour a passé au crible les services de pneumologie, de chirurgie orthopédique et de maternité d'une quarantaine d'hôpitaux. Conclusion : si les trois quarts de l'échantillon sont en déficit - «quand une comptabilité analytique existe» pour déterminer le résultat financier du service -, «il s'agit moins d'un problème de quantité de moyens que de leur utilisation au bon endroit et au bon moment», tranche la présidente de la sixième chambre de la cour, Rolande Ruellan. En pneumologie, par exemple, le nombre de médecins par lit varie de 1 à 10 d'un hôpital à l'autre ! Quant au taux d'occupation de ces lits, il passe de 1 à 3…
«Cas critiques»
«Pour une même intervention chirurgicale, il y a des écarts incroyables sur le nombre de médecins, poursuit Rolande Ruellan. Il ne nous revient pas de dire quel est le bon niveau, on manque sans doute de personnel dans certains endroits, mais de telles différences montrent qu'il existe un problème.» Le rapport cite les «cas critiques» de sureffectifs au Havre ou à Wattrelos (Nord). Mais il note aussi que, au sein d'un hôpital, la productivité varie énormément d'un service à l'autre. D'où le sentiment de la présidente de la sixième chambre qu'«il existe dans tous les établissements des marges d'amélioration», et que la baisse des déficits «est davantage un problème de réduction des coûts que de hausse de l'activité et des recettes». Les «surcapacités» sont patentes : sur l'ensemble de l'échantillon, en comptabilisant les effectifs en équivalent-temps plein, un chirurgien effectue à peine plus d'une intervention par jour ouvrable (243 par an) !
La Cour égratigne d'autres acteurs du système de santé. Cabinets de radiologie et laboratoires de biologie restant éparpillés, les économies d'échelle restent inexistantes et les tarifs élevés, au détriment de la Sécu. Quant aux 112 centres d'examens de santé, qui les connaît ? Chaque assuré social peut y passer tous les 5 ans un examen gratuit… sans pouvoir se faire soigner sur place. Leur rôle a été recentré en 2002 sur les «publics précaires» , mais ceux-ci ne représentent que 30 % à 40 % des visites. Une conception «dépassée» de la prévention, pour Rolande Ruellan, pour un coût de 220 euros l'examen ! La Cour préconise leur transformation en véritables centres de soins ou leur suppression.
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