Catégorie: L'univers carcéral
Des syndicats appellent à la fermeture des EPM
Pour le porte-parole du ministère de la Justice, Guillaume Didier, "fermer les EPM serait un paradoxe". En les ouvrant, "la France s'est mise en conformité avec les règles pénitentiaires européennes édictées par le Conseil de l'Europe" qui exigent "une séparation totale des mineurs avec les adultes" ou encore "un accès à l'enseignement et aux services sociaux, psychologiques et éducatifs".
PARIS (AFP) - Des syndicats de magistrats, avocats et éducateurs ont appelé lundi à la fermeture des établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM), ouverts dès 2007 et accusés de "banaliser" l'enfermement des jeunes, alors que le gouvernement y voit un "immense progrès".
Le droit de grâce collectif du président de la République rétabli par le Sénat
Le Sénat a rétabli aujourd'hui le droit de grâce collectif du président de la République prévu par la Constitution et qu'avait supprimé le projet de loi de réforme des institutions.
L'article 17 de la Constitution donne au président cette prérogative exclusive et personnelle qui lui permet de dispenser une personne condamnée de l'exécution de sa peine ou de commuer celle-ci en une peine moins lourde.
Traditionnellement, à l'occasion du 14 juillet, les présidents de la République accordaient collectivement des remises de peine pour éviter une surpopulation carcérale l'été. Nicolas Sarkozy a été le premier à ne pas appliquer cette grâce collective, l'an dernier.
Institutions : droit de grâce rétabli
Source : AFP, le Figaro, 20/06/2008
Prisons : le principal syndicat de surveillants appelle à des actions
Le syndicat proteste également contre une circulaire diffusée le 5 juin dernier visant à étendre certains régimes de détention "sans pour autant qu'on ait des moyens supplémentaires pour appliquer cette directive", selon le secrétaire général du syndicat Jean-François Forget.
Pour l'UFAP, cette circulaire prévoit notamment "l'allongement des horaires de parloirs familles", le "maintien des parloirs pour les détenus au quartier disciplinaire", l'augmentation de la durée des promenades ou encore "le développement des activités sportives les week-ends et jours fériés".
"Nous ne sommes pas contre ces mesures, mais comment on fait pour les mettre en place sans avoir un seul surveillant supplémentaire? Le seul résultat va être de créer une nouvelle tension avec les détenus qui ne comprendront pas pourquoi on ne peut pas appliquer les mesures", a expliqué jeudi à l'Associated Press Jean-François Forget.
PARIS (AP) - Après les avocats, les magistrats ou encore les avoués, les surveillants de prisons se mobilisent à leur tour contre la politique de leur ministre de tutelle Rachida Dati. Leur principal syndicat, l'UFAP-UNSA, appelle à des rassemblements vendredi devant tous les établissements pénitentiaires de France pour dénoncer leurs conditions de travail, dans un contexte de surpopulation carcérale.
Les prisons n'ont jamais été aussi surpeuplées
Selon les statistiques de l'AP, il y avait au 1er mai 50.746 places disponibles en prison. La densité carcérale atteint désormais près de 126%, largement au-dessus de la moyenne des Etats-membres du Conseil de l'Europe qui s'élève à 102%.
Près des deux tiers (63%) des établissements pénitentiaires sont en surpopulation et, parmi ceux-ci, 7% ont une densité de 200% avec en moyenne deux détenus pour une place.
PARIS (AFP) - Les prisons françaises n'ont jamais été aussi remplies: avec 63.838 détenus recensés au 1er juin, la population carcérale bat un record datant de 2004, ce qui souligne l'urgence du problème du surpeuplement auquel le projet de loi pénitentiaire veut s'attaquer.
Ce chiffre annoncé vendredi par l'Administration pénitentiaire (AP) dépasse le précédent pic de juillet 2004 (63.652 détenus). On avait frôlé le record en mai avec 63.645 personnes incarcérées dans les quelque 200 prisons hexagonales.
Surpopulation pénitentiaire : l'OIP fustige « l'incompétence » de Rachida Dati
Surpopulation pénitentiaire : l'OIP fustige "l'incompétence" de Rachida Dati
NOUVELOBS.COM | 19.05.2008 | Extrait
En marge d'une visite de prison, la garde des Sceaux a estimé le taux de prisons surpeuplées en France à 6%, alors qu'il est de 63% selon les statistiques officielles. L'association de défense des détenus dénonce : "On n'a jamais eu autant de détenus et de prisons surpeuplées et c'est à ce moment-là que la ministre se trompe".
Population carcérale : bientôt un décret sur l'encellulement individuel
Pour l'Observatoire international des prisons (OIP), Patrick Marest a assuré à l'AFP "ne rien attendre" de ce décret, puisque l'encellulement individuel, promis par Nicolas sarkozy, est matériellement impossible.
Il a préconisé "un moyen très simple" pour mettre fin à la surpopulation : ne plus punir d'emprisonnement "les atteintes aux biens les plus bénignes" et "rendre réel l'aspect systématique des aménagements de peine pour les courtes peines".
PARIS (AFP) - La garde des Sceaux Rachida Dati a annoncé lundi qu'elle allait "prochainement" prendre un décret pour "organiser la mise en oeuvre" de l'obligation d'encellulement individuel des détenus provisoires, à laquelle la France déroge actuellement.
« Il avait besoin d'être encadré », assure sa grand-mère, Philomène
Mort en prison à 19 ans
LE MONDE | 05.04.08 | Extrait
Jérémy Martinez avait 19 ans quand il a été retrouvé inanimé dans sa cellule de la maison d'arrêt de Valence (Drôme), mardi 4 mars. Un suicide, a d'abord dit l'administration pénitentiaire quand elle a prévenu la famille. Impossible, ont immédiatement rétorqué la mère et la grand-mère du détenu. Pour elles, il s'agit d'un meurtre - le corps présentait des traces de coups, notamment dans le dos et au niveau du cou. Le jeune homme avait un sac plastique scotché sur la tête. Elles ont porté plainte pour "non-assistance à personne en danger".
Une information judiciaire pour "homicide volontaire" a également été ouverte par le parquet de Valence, qui dira si le jeune homme a été la victime d'un de ses codétenus et, indirectement, de la surpopulation carcérale, une réalité visible à Valence comme dans de nombreuses autres prisons françaises. Moins d'un mois après le décès de Jérémy Martinez, deux jeunes détenus de cet établissement vétuste ont tenté de mettre fin à leurs jours, tous deux par pendaison, le 31 mars et le 1er avril. Ils ont 27 et 25 ans.
Jérémy Martinez avait commencé sa vie d'adulte en prison, après une enfance ballottée entre deux familles et une adolescence frottée à la petite délinquance du côté de Sorbiers (Loire), où il habitait avec sa mère. Il avait ce qu'on appelle "une bonne tête", un air attachant qui avait séduit la famille d'accueil où il avait été placé, puis le propriétaire d'un restaurant de Cléon-d'Andran (Drôme), où il apprenait le métier de serveur, et aussi quelques jeunes filles.
Sa première fugue, une poignée d'heures à peine, avait eu lieu avant ses 10 ans. D'autres, plus longues, ont suivi : à 15 ans, il retrouvait parfois deux copains dans un squat. Premiers larcins, premières fréquentations des tribunaux pour enfants. Dégradations, falsifications de chèques, vols de téléphones portables, de voitures et autres : "Cinq ou six dossiers", selon Me Marie-Christine Buffard, son avocate. A sa majorité, après un ultime "coup" dans un bureau de tabac, ses sursis sont tombés et il a été condamné à plus d'un an de détention. Quelque temps auparavant, il avait rédigé une lettre à l'attention du juge pour enfants ; il demandait à être suivi après sa majorité. "Il avait besoin d'être encadré", assure sa grand-mère, Philomène.
Il était enfermé depuis trois mois quand il a été retrouvé gisant dans sa cellule.