Catégorie: Le procès de la giffle
Procès de la giffle : l'enseignant renonce à faire appel
PARIS (AP) - L'enseignant condamné à 500 euros d'amende pour "violences aggravées" par le tribunal correctionnel d'Avesnes-sur-Helpe (Nord), après avoir giflé une élève de 11 ans qui l'avait insulté en classe en janvier, ne fera pas appel de cette décision, ont indiqué ses avocats mardi dans un communiqué.
"Epuisé par son combat judiciaire, M. Laboureur décide de ne pas interjeter appel", expliquent ses avocats, le bâtonnier Francis Lec et Me Jean-Marc Villesèche qui précisent que leur client, dont la santé a été altérée plusieurs mois en raison de cette affaire, "ne souhaite pas s'épuiser dans un nouveau combat judiciaire".
Le 13 août, José Laboureur avait été condamné à 500 euros d'amende. Le parquet avait requis une amende de 800 euros à l'encontre de ce professeur de technologie d'un collège de Berlaimont (Nord) poursuivi pour "violences aggravées", un délit passible de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.
500 euros d'amende pour avoir giflé un élève
«Ce n'est pas l'amende qui nous intéresse, car elle sera de toute manière payée par le comité de soutien, c'est le principe qui nous intéresse. Il y avait vraiment une scène de violence et pas seulement une gifle», a commenté l'avocat des parties civiles, Me Emmanuel Riglaire. «C'est le message qu'on ne peut pas frapper des enfants impunément sans aucune raison» a-t-il ajouté.
De son côté, le syndicat d'enseignants des lycées et collèges Snalc-CSEN s'est déclaré «décu et indigné» de ce jugement, selon lui «totalement disproportionné».
Le matin du 28 janvier, au collège Gilles-de-Chin à Berlaimont, José Laboureur avait jeté à terre les affaires de l'élève de 6e qui avait oublié de les enlever d'une table avant des travaux pratiques, puis l'avait plaqué contre un mur. Le garçon avait alors traité de «connard» le professeur, qui l'avait giflé en retour, puis à nouveau poussé contre le mur. Il l'avait ensuite traîné en larme jusque dans son bureau. Muni d'une lettre d'excuses dûment signée de la main du garçon, le prof achèvait son cours par ces mots : «L'incident est clos. N'en parlez à personne, sinon ça va mal aller.»
Le père de l'adolescent, un gendarme, avait porté plainte. Interpellé à son domicile, l'enseignant avait été placé en garde à vue pendant 24 heures. Au cours de son audition, le professeur avait reconnu et regretté les faits, et admis une «dépendance» à l'alcool.
500 euros d'amende pour le «professeur gifleur»
lefigaro.fr avec AFP, 13/08/2008, extrait
LILLE (AP) - Le tribunal correctionnel d'Avesnes-sur-Helpe (Nord) a condamné mercredi à 500 euros d'amende un enseignant qui avait giflé un élève de 11 ans l'ayant insulté en classe le 28 janvier dernier, a-t-on appris auprès du tribunal.
Le parquet avait requis une amende de 800 euros à l'encontre de ce professeur de technologie d'un collège de Berlaimont (Nord) poursuivi pour "violences aggravées", un délit passible de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.
Dans un communiqué, ses avocats, le bâtonnier Francis Lec et Me Jean-Marc Villesèche, estiment qu'en "retenant une peine d'amende, le tribunal correctionnel a exprimé 'sa défiance' à l'égard de la judiciarisation d'un événement qui aurait dû trouver son épilogue dans une médiation au sein de l'établissement scolaire". Après l'incident, l'enseignant avait été placé 24 heures en garde à vue.
Mais les avocats considèrent que l'autorité judiciaire a manqué l'occasion de "rappeler également solennellement son devoir de protection à l'égard des enseignants victimes des risques de leur métier exercé dans des conditions de plus en plus difficiles" et soulignent que leur client "est naturellement affecté" par la décision rendue. L'enseignant et ses avocats réfléchissent à l'opportunité de faire appel de ce jugement.
«La gifle, une réponse simpliste»
lefigaro.fr, 13/08/2008
INTERVIEW- Eric Debarbieux, Directeur de l'Observatoire international de la violence scolaire, réagit à la condamnation de « l'enseignant gifleur». Il déplore une propension en France à un retour aux «châtiments corporels».
Un professeur insulté gifle un élève : une amende de 800 euro ?
Le 28 janvier au matin, en plein cours, M. Laboureur avait jeté à terre les affaires de l'élève de 6e qui refusait de les enlever d'une table, avant de plaquer contre un mur le garçon. Ce dernier avait alors traité de "connard" le professeur, qui l'avait giflé en retour, puis à nouveau plaqué contre le mur. "Ce n'est pas une gifle, c'est une scène de violence", avait estimé dans son réquisitoire le procureur de la République d'Avesnes-sur-Helpe, Bernard Beffy.
Reprochant au professeur son caractère "impulsif", il avait fait valoir que le collège "ne présentait pas de problèmes de discipline" et que l'enfant, absent à l'audience, n'était pas un élève difficile.
José Laboureur avait raconté avoir plaqué au mur l'élève car il s'était "moqué" de lui en soupirant puis l'avait insulté. "J'ai réagi en père de famille. C'est comme si un fils insulte son père. Je n'avais jamais mis de claque avant. En 29 ans de carrière, je n'avais jamais non plus été insulté", avait-il expliqué.
Refusant de faire le procès de l'école ou des élèves, le procureur avait accablé le prévenu, estimant qu'il n'avait "pas les épaules assez larges pour endosser le rôle de héraut de la cause enseignante".
Bien noté, José Laboureur a néanmoins reconnu, en les minimisant, des problèmes d'alcoolisme. La défense a plaidé la relaxe, invoquant la jurisprudence qui reconnaît, selon elle, "un droit de correction" quand l'enseignant a épuisé tout les recours pour rétablir son autorité.
Le ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, avait de son côté déclaré regretter "qu'on transforme en affaire judiciaire quelque chose qui aurait dû se traiter à l'intérieur de l'école et qui ostracise les enseignants".
AVESNES-SUR-HELPE (AFP) - Le tribunal correctionnel d'Avesnes-sur-Helpe (Nord) rend ce mercredi son jugement dans le procès du professeur de Berlaimont (Nord) jugé fin juin pour avoir giflé un élève de 11 ans qui l'avait insulté.
Une amende de 800 euros avait été requise le 25 juin par le parquet à l'encontre de José Laboureur, 49 ans, professeur de technologie au collège Gilles-de-Chin. Il encourt 5 ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende pour "violences aggravées".
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lundi 21 juillet 2008, 18h56 | leparisien.fr
L'affaire a généré « une émotion extrêmement forte dans le milieu enseignant »
L'affaire a généré "une émotion extrêmement forte dans le milieu enseignant, avec plus de 40.000 lettres de soutien ou d'indignation" parvenues à M. Laboureur, rappelle son avocat Jean-Marc Villesèche. "Cette mobilisation nous semblait difficilement compatible avec une audience qui ne soit pas publique".
AVESNES-SUR-HELPE (AFP) - Le professeur poursuivi pour "violence aggravée" après avoir giflé un élève de 6è, fin janvier à Berlaimont (Nord), veut un vrai procès public pour se défendre, fort de la mobilisation de nombreux enseignants en sa faveur.
José Laboureur, un homme grisonnant de 49 ans à la stature imposante, refuse la procédure de plaider-coupable qui devait lui être proposée jeudi par le procureur d'Avenes-sur-Helpe.
"Plaider coupable, vous savez ce que ça veut dire?", lance-t-il du haut de son 1,90 m mardi lors d'une conférence de presse dans les bureaux de ses avocats. S'il reconnaît un "geste malheureux", il trouve "important de défendre la corporation" des enseignants "et tous les gens qui (l)'ont soutenu". "Pour eux, je veux que ce soit public", ajoute-t-il.
« La hiérarchie est toujours très protectrice », reconnaît-on au ministère
150 enseignants ont été sanctionnés en 2007
Le figaro, 07/03/2008
La plupart des professeurs ne reçoivent qu'un simple blâme.
L'ADMINISTRATION de l'Éducation nationale a-t-elle tendance à protéger ses enseignants lorsque ceux-ci commettent des faits délictueux? La question a été posée cette semaine par l'affaire de ce principal de collège exhibitionniste sur des pistes de ski. Ce dernier va être révoqué pour son attitude, comme s'y est engagé Xavier Darcos. Mais curieusement, ce même principal avait déjà été condamné pour des faits similaires par la justice en 2004, et il n'avait alors eu droit qu'à un blâme.