Mot(s) clef: grues
Un mail à la ville de Fresnes, ainsi qu'un mail à France 2
La semaine passée, j'ai échangé un peu avec des journalistes, ou surtout avec des assistants. Un seul journaliste m'a rappelé, pour le Parisien des Yvelines. Cette interruption d'un culte, à Saint-Cyr-l'Ecole, n'a donc produit qu'une petite brève, rubrique faits divers, parue aux informations locales, sur Internet uniquement. Il n'y a pas eu de vagues, ce qui s'est passé, mardi 19 au soir, n'était donc pas très grave... L'article 32 de la loi de 1905 est peut-être méconnu.
Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l'Etat.
Article 32, de source Legifrance
Seront punis des mêmes peines ceux qui auront empêché, retardé ou interrompu les exercices d'un culte par des troubles ou désordres causés dans le local servant à ces exercices.
Mercredi, j'avais également essayé de communiquer avec le Défenseur des Droits ; je souhaitais faire parvenir un message à Marie Derain, je lui avais répondu en novembre dernier, à l'Assemblée, dans le salon Colbert. Dans mon secteur, l'accès au Délégué du Défenseur des Droits semble être réservé aux personnes incarcérées ; j'ai donc téléphoné au numéro national ; c'est de la merde, ce Défenseur des Droits, un vague SAV dont n'auraient pas à pâlir les escrocs du Bénin. Ah, qu'est ce qu'ils m'ont gonflé ! Mon premier interlocuteur m'a raccroché au nez, sans m'avoir laissé parler et en me renvoyant vers des juristes et des avocats. Ca se dit médiateur, ou se substituer à ces guichets inutiles qui le précédaient, le Défenseur des Enfants et le Médiateur de la République ! Quand au second, qui ne m'a pas beaucoup plus écouté, m'a lâché : « attention, ne faites pas n'importe quoi, ou vous serez condamné ! » J'ai raccroché au nez du second.
Jeudi, j'ai écrit à nouveau à France 2, cette fois-ci à leur Médiateur de l'information. Fin novembre dernier, j'avais écrit au Médiateur de cette même chaine, un autre service, qui me répondait début janvier ; c'est long. Après avoir écrit au Médiateur de l'information, j'ai ensuite téléphoné au Service des Relations avec les Téléspectateurs, pour mieux me présenter et afin de leur expliquer que je n'avais pas reçu de réponse satisfaisante à mon envoi de novembre dernier, que j'aimerais bien en avoir une pour celui de jeudi. Avec celle de l'Elysée, où j'ai écrit également, j'attends donc deux réponses ou réactions encore, après ce non évènement de mardi dernier, à Saint-Cyr-l'Ecole. « Non évènement », ça fera plaisir à ces cathos dont j'ai interrompu la messe...
Vendredi, et alors que le Parisien des Yvelines a bien « dévoilé » qu'un Fresnois y avait perturbé un office religieux, j'ai pensé à perturber prochainement un conseil municipal de la ville de Fresnes. J'ai téléphoné à la mairie ; après un bref échange avec le secrétariat général, j'ai été mis en relation avec un élu. L'élu et moi avons discuté longuement ; nous nous sommes agacé mutuellement pendant près de 45 minutes, mais nous avons pu discuter. Après cette conversation, j'ai également envoyé un mail à la ville de Fresnes.
Pourquoi devrais-je retourner voir des avocats, ce que me suggérait alors aussi cet élu ? Pour m'engager dans de nouvelles procédures, et très certainement, essuyer d'ultimes naufrages judiciaires ? Je ne cherche plus qu'à parler de ce qui s'est déjà tramé au cours des 15 années passées, avec le concours d'avocats et de multiples conseils, avec le concours de beaucoup d'huissiers, de clercs, de greffes, de magistrats aussi ; c'est si difficile à entendre ? Avec l'élu de Fresnes, la conversation a par moments été très ferme, tendue même, mais longue et possible ; je garde donc un assez vague espoir... « L'espoir est une vertu d'esclave », nous lâchait Cioran.
L'élu me suggérait de m'engager, d'oeuvrer non plus seulement ou principalement pour moi-même, sans se demander pourquoi j'ai fait ce choix, vers la fin 2008, mais de m'engager et de rassembler, ou de me rapprocher d'autres personnes, ayant pour motivations l'intérêt général ; n'est-ce pas en premier le boulot des élus, et de quelques fonctionnaires, parfois grassement payés pour ces tâches ? Par le passé, je louvoyais beaucoup entre des associations de touts bords, de pères, de mères, de présumés coupables, de victimes ou supposées l'être, de victimes d'inceste, de victimes d'errements judiciaires, etc. Je suivais aussi régulièrement des affaires de très près, tout en recherchant et communiquant des éléments utiles. L'arrêt rendu en octobre 2010, par la cour de cassation, protège d'abord les enfants, ainsi que leurs parents ou leurs familles aussi ; celui rendu en décembre 2008 protège les magistrats ; j'en ai fait assez, je pense, le plus souvent, sans aucun retour, sinon avec, par périodes, des retours ou réactions me valant beaucoup d'emmerdes en plus. Pour moi, c'est du passé. Inutile de me solliciter, depuis des mois, comme ont pu le faire quelques médecins, l'an dernier, très ponctuellement, après des années d'études, je reste juste en grève, je refuse d'en faire plus. Ou n'aurait-on des droits tels que familiaux, des droits, en France, que lorsqu'on est membre ou soutenu par une association ?
L'élu me déniait toute légitimité, sans tout savoir, estimant que je ne représenterais personne d'autre que moi-même. Il me renvoyait vers des « associations de pères »... et vu ce que je lui décrivais, il me renvoyait donc surtout encore, lui aussi, vers des avocats ainsi qu'à d'ultimes recours contre l'Etat. Comme si je n'avais plus que cela à faire de mon temps, de mes ressources, de ma vie, de mes revenus, consulter, compulser, étudier, saisir des juges, porter plainte, retourner encore dans des prétoires, dans ces mêmes prétoires que j'estime avoir suffisamment subis et éprouvés au cours des années passées. Si j'étais procédurier, j'aurais de quoi m'occuper et rouspéter pour le restant de mes jours ; et ce jeudi soir, à la Sorbonne, plutôt que d'écouter François Hollande, j'aurais pu le perturber ou même tenter de l'enfariner.
Quelle est la légitimité de Bansky ? Ce tagueur, ce graffeur, ce colleur, Bansky, s'exprime dans l'espace public - point. L'élu était ennuyé, car je lui parlais de perturber le conseil municipal ; il redoutait et pourrait s'attendre maintenant à me voir arriver nu (je n'ai pas le profil des FEMEN), pour faire du bruit, pour enfumer la salle ou pour y lâcher une grosse boule puante... Il m'a bien expliqué qu'à l'issue d'un conseil municipal, des citoyens peuvent poser des questions ; mais par le passé, tout en allant régulièrement à leur rencontre ainsi qu'à la rencontre de professionnels, j'ai déjà posé plusieurs fois des questions à des élus, l'essentiel est resté lettre morte ; aujourd'hui, je veux parler, je ne veux plus me contenter de poser des questions aux élus ! Je crois que c'est inaudible, surtout pour ces élus qui resteront persuadés qu'en France, l'institution judiciaire fonctionne toujours parfaitement bien, que la justice qui est rendue dans ce pays est tout à fait conforme aux standards promus sur les scènes européennes et internationales.
Je n'ai pas pris de notes lors de ma conversation avec cet élu de Fresnes. Mais je suis certain qu'il me renvoyait vers des « associations de pères ». Pour leur parler de la disparition subite de la mère de ma fille ainée ? Pour leur exposer mon dernier bilan que je publiais, celui daté de 2010 ? Pour leur parler de procédure de prise à partie d'un magistrat professionnel ? Pour leur expliquer comment on répond efficacement à un avocat, expert en droit de la famille, devant un juge aux affaires familiales ? Pour leurs expliquer comment produire de quoi introduire un pourvoi en cassation ? Pour leurs expliquer quoi faire lorsqu'on rencontre de sérieuses difficultés avec une étude de notaire, et que des magistrats vous prêtent ses carences ? Quoi faire pour revoir enfin un enfant alors que les magistrats refusent même de répondre aux requêtes ? Pour leurs expliquer comment érafler le secret bancaire, en France ? Que ces pères ou associations aillent plutôt consulter des juristes et des avocats qui pourront les éclairer, puis les assister ?
En lisant mon billet du 22, « pourquoi se jucher sur une grue... », quelques associations de pères ont pu me haïr encore. En lisant mes billets, des associations de mères ou de femmes peuvent aussi fréquemment se fâcher contre moi. Cet élu de Fresnes me disait donc de me rapprocher de ces associations, par exemple, celles de pères... Je n'ai pas envie de me faire lyncher, pas pour le moment en tous cas
Faire des choix ?
Pourquoi se jucher sur une grue de Nantes ou grimper sur la Cathédrale de Chartres lorsqu'on peut aller congeler à la Sorbonne, au coeur de Paris, et bien entouré par les services de protection des plus hautes personnalités de France ? Ce soir, François Hollande, le Président de la République, y ouvrait un colloque annoncé en décembre 2012, sur Twitter, par le Conseil d'Etat : Faire des choix ? Les fonctionnaires dans l’Europe des dictatures 1933-1948.
J'y étais, j'aurais facilement pu perturber ce culte ou ce colloque organisé pour l'EHESS. Mais a) je n'étais pas libre pour une garde à vue, j'ai ma gamine ce week-end, elle m'en voudrait si les forces de l'ordre m'avaient retenu 48 ou 72 heures, et b) je ne veux surtout pas être interdit de colloques officiels. Oui, seule ma fille aînée a été « sauvée » par ces ordures de la Dass ou quelques gorets et crevures, dont des juges pour enfants
Par ailleurs, depuis mon passage à Saint-Cyr-l'Ecole, pour la messe de ce mardi 19 au soir, j'ai passé quelques appels téléphoniques, à des journalistes, à France 2, où je sollicite maintenant le Médiateur de l'information, ainsi qu'à L'Elysée. J'ai fini par reécrire à l'Elysée, suite à l'insistance de mon interlocuteur, là bas ; puis rappelant encore aujourd'hui, pour bien marquer que j'insiste, moi également, j'ai pu apprendre que ma correspondance à l'attention du Président de la République y est étudiée. Je vais attendre, je pense que des réponses me parviendront prochainement, et que des réactions pourraient encore suivre.
J'ai été surpris en lisant le Monde du 20 février, en apprenant que le père dont l'histoire a été la plus médiatisée, car il s'était installé en haut d'une grue, n'avait plus introduit la moindre action judiciaire depuis 2007. Les journaux ne s'intéresseraient donc vraiment plus qu'aux manifestations bruyantes ainsi qu'aux débats troubles et publics que provoquent ainsi les gens ? A quoi me servait alors d'aller et de retourner régulièrement dans des prétoires, au cour des années passées ? Probablement qu'à remplir mes cartons... comme ceux de Péan ? Pierre Péan mettrait toujours de côté 15 % de son enquête. En cas de représailles.
Je note encore qu'aujourd'hui, à Moscou, la situation n'est pas bien différente de celle que j'ai pu connaitre dans les Hauts de Seine, en mai 2009. A l'époque, la cour d'appel de Versailles, insistant encore, me lançait que les résultats d'une psychothérapie se faisaient attendre... ces magistrats s'imaginaient-ils alors que j'allais, un jour, accepter leurs opinions, renoncer aux miennes ? En octobre 2010, pour cet arrêt, ce même collège ou composition de la cour d'appel de Versailles se faisait ensuite très chaleureusement remercier par la cour de cassation. Finalement, Moscou ou Paris, il y a longtemps par le passé, ce n'est donc pas très différent : pour un rien, t'es mur pour aller te faire soigner.
François Hollande à la Sorbonne, ce 21 février 2013