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Saint-Angeau : le personnel des jonquilles s'estime « sali »
Voir également Le travail social contre qui ?
Revoir aussi Le procès Megel ou l'anti-Outreau ainsi que Le merveilleux de l'assistance éducative
Côtes-d'Armor
Protection de l'enfance. Les associations seront plus écoutées
8 avril 2009 - Le Télégramme
Huit associations du département contribuant à la protection de l'enfance ont signé, lundi, une charte avec le conseil général des Côtes-d'Armor. L'institution reconnaît ainsi «leur contribution au traitement des besoins sociaux et médico-sociaux.» S'il ne s'agit que d'une déclaration de principes et de valeurs communes, cette charte fait de chaque association oeuvrant auprès des enfants en difficulté un interlocuteur à part entière du conseil général, responsable du dispositif deprévention et protection de l'enfance. «Les associations sont porteuses des problèmes que peuvent rencontrer les enfants, estime Guillaume Rouxel, président du centre éducatif Beauvallon. Nous avons une légitimité et souhaitons être plus impliqués dans la réflexion.» La fondation d'Auteuil Bretagne, la maison d'enfance L'Envol, l'Association pour la réalisation d'actions sociales spécialisées (Arass), Cap Aventures, Émeraude ID, Extra Balle et les Enfants du Manoir ont également signé cette charte. Ils s'engagent ainsi à respecter une transparence totale du fonctionnement de leurs établissements, en particulier par rapport aux risques de maltraitance.
Département, Rodez
La gauche critique sur la protection de l'enfance
Midi Libre, vendredi 10 avril 2009
Une attaque en règle en suit une autre, en ce moment, du côté de l'opposition du conseil général. Après Stéphane Bultel et sa découpe au couteau du bilan de Jean-Claude Luche après un an de, présidence, puis la montée au créneau de conseillers contre la politique menée dans le domaine de l'accueil de malades Alzheimer, c'est à présent le fonctionnement de l'aide sociale à l'enfance qui est dans la ligne de tir.
Maman, est-ce que ta chambre te plaît ? Survivre en maison de retraite
de William Rejault, éditions Privé (9 avril 2009)
Les faits du jour en région
SAINT-ANGEAU: LE PERSONNEL DES JONQUILLES S’ESTIME «SALI»
Charente Libre, le 7 avril 2009
Ils n’ont pas du tout la même histoire à raconter. Et tiennent à le faire savoir. Une vingtaine d’employés sur les quarante-quatre de la maison de retraite Les Jonquilles de Saint-Angeau se sont réunis hier après-midi au sein de l’établissement. Parce qu’ils se sentent «salis» par la plainte déposée pour harcèlement moral par six anciens membres des Jonquilles contre l’établissement et le directeur-fondateur Jacky Préau-Guilloteau (lire CL d’hier).
Contrairement aux plaignants qui accusent le couple à la tête des Jonquilles de les avoir poussés jusqu’à la dépression, voire pour certaines à des tentatives de suicide, ces salariés dénoncent le Dr Martin, à l’origine de la plainte, de «leur pourrir l’existence». «Les cinq filles sont manipulées par lui, il met la pression sur la Ddass [Direction départementale des affaires sanitaires et sociales], l’inspection du travail: c’est lui le gourou, pas M. Guilloteau», rapporte la secrétaire Ghislaine Coudert, embauchée en janvier dernier, quelques jours après que le médecin ait quitté l’établissement. «On défend notre employeur, on défend notre travail, on défend nos salaires», poursuit-elle.
Au-delà des critiques sur les plaignantes «qui cherchent à faire de l’argent facile avec les prud’hommes (...) alors qu’elles sont arrivées avec des soucis personnels et que ce n’est pas ici que ça a mûri», les salariés ont d’abord en travers de la gorge les accusations de maltraitance lancées par le Dr Jean-Bruno Martin. «Je peux certifier qu’il n’y a jamais eu de cas de maltraitance», assure l’infirmière référente Murielle Villeneuve. «Vous vous rendez compte de la gravité des accusations? Si c’était le cas et que nous ne disions rien, nous serions donc complices. C’est insupportable!»
«Pas de maltraitance»
Certaines employées parlent même de porter plainte pour diffamation. Deux familles de résidents, parmi les 66actuellement dans l’établissement, confirment aussi qu’il n’y a «pas de maltraitance». Murielle Villeneuve contre-attaque en expliquant par exemple que le DrMartin ne s’était pas déplacé alors qu’un résident faisait une «pause respiratoire». Elle l’a signalé au conseil de l’ordre. Sans suite.
Au sein de l’établissement dont la propreté et les conditions d’accueil et de travail sont irréprochables, comme le soulignent d’ailleurs tous les rapports des diverses institutions, l’incompréhension est donc totale.
Et la perception de la situation se résume rapidement à un duel entre l’ancien médecin parti – «donc des vacations, des déplacements en moins, donc un manque à gagner» – et l’actuel directeur, présenté comme «trop cool avec le personnel» selon un résident invité à la discussion hier après-midi. Quant à Jacky Préau-Guilloteau, ses employées assurent qu’il n’est pas à l’origine de la démarche.
Présent dans les locaux, le directeur réaffirme que «le Dr Martin lui pourrit l’existence depuis quatre ans parce qu’il essaie de [le] faire virer pour récupérer l’établissement: vous verrez que l’enquête montrera toute la vérité sur ses agissements». À propos des accusations du médecin quant aux insultes à l’égard du personnel ou envers les résidents, le directeur estime que «plus de la moitié sont fausses et les autres sont sorties de leur contexte».
Rappelons qu’une enquête préliminaire a été confiée à la brigade de recherches de Confolens suite à la plainte déposée en octobre dernier pour harcèlement moral. Et que le Dr Martin a décidé de porter plainte également pour «maltraitance» et «exercice illégal de la médecine».
Etablissements
La FHF propose des indicateurs de qualité dans les Ehpad
publié le 06 avril 2009, Localtis.info
A l'automne dernier, plusieurs reportages télévisés mettaient en cause de graves lacunes de prise en charge, voire des cas de maltraitance, dans certaines maisons de retraite. Ces mises en cause - et la généralisation qui n'a pas manqué de les accompagner - avaient alors incité la secrétaire d'Etat chargée de la solidarité à renforcer les mesures en faveur de la bientraitance (voir nos articles ci-contre des 16 octobre et 12 novembre 2008). Piqués au vif et inquiets du risque de voir s'installer durablement une image négative, les établissements ne sont pas non plus restés inactifs. La Fédération hospitalière de France (FHF) - qui représente aussi plusieurs centaines de maisons de retraite autonomes ou rattachées à des hôpitaux regroupant 220.000 lits, ainsi que 83.000 lits de long séjour - a ainsi présenté, le 2 avril, un ensemble d'indicateurs permettant de retracer la qualité de la prise en charge dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Sans prétendre se substituer aux démarches d'évaluation interne et externe initiées par l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm), la FHF souhaite "pouvoir dire aux familles ce qui se passe dans les maisons de retraite, sur les soins, les animations..." et ainsi "rendre aux usagers les vrais pouvoirs".
En pratique, chaque établissement affilié à la FHF sera invité à remplir une grille élaborée par des médecins gériatres et des professionnels de la prise en charge des personnes âgées. Ces indicateurs s'appuient sur cinq référentiels de qualité portant respectivement sur les soins d'hygiène, la continence, l'alimentation, la sécurité pour le résident et la prévention de la perte d'autonomie, les soins palliatifs et l'accompagnement de la fin de vie. Ces indicateurs viennent eux-mêmes compléter cinq "signaux d'alerte" à observer pour prévenir les situations de maltraitance, qui avaient été définis par la FHF en décembre dernier : des taux d'encadrement faibles, une présence médicale insuffisante, des postes de direction non pourvus, l'insuffisance de la formation des professionnels et l'isolement de l'établissement. Les résultats des évaluations pour chaque établissement seront mis en ligne en octobre ou novembre prochain sur le portail de l'hôpital public "hôpital.fr", également mis en oeuvre par la FHF.
Cette dernière a profité de la présentation de ces indicateurs pour rappeler ses inquiétudes sur l'évolution des budgets alloués aux établissements pour personnes âgées dépendantes (voir notre article ci-contre du 25 mars 2009). Elle a souligné que la qualité de la prise en charge est fortement corrélée au taux d'encadrement. Claude Evin, le président de la FHF, a notamment rappelé qu'avec un taux d'encadrement de 0,6 (au lieu du ratio théorique d'un agent pour une personne accueillie), "on ne peut pas remplir nos missions".
Jean-Noël Escudié / PCA